Marine Le Pen promet de ramener «l'espérance» à Mayotte

Marine Le Pen a promis samedi aux Mahorais de leur ramener «l'espérance» avec son projet présidentiel, au terme d'un déplacement de trois jours sur l'île de Mayotte, touchée par l'insécurité et la pression migratoire des Comores voisines. (AFP)
Marine Le Pen a promis samedi aux Mahorais de leur ramener «l'espérance» avec son projet présidentiel, au terme d'un déplacement de trois jours sur l'île de Mayotte, touchée par l'insécurité et la pression migratoire des Comores voisines. (AFP)
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Publié le Samedi 18 décembre 2021

Marine Le Pen promet de ramener «l'espérance» à Mayotte

  • «La réalité est pire que la pire des descriptions et la situation s’aggrave à une vitesse terrifiante. Je veux pourtant vous adresser aujourd’hui un message d’espérance»
  • «Ras-le-bol, ça suffit, ce cauchemar doit s’arrêter», a ajouté la candidate, pour qui «la criminalité et la délinquance sont d’abord liés à la submersion de l’immigration clandestine»

MAMADZOU: Marine Le Pen a promis samedi aux Mahorais de leur ramener "l'espérance" avec son projet présidentiel, au terme d'un déplacement de trois jours sur l'île de Mayotte, touchée par l'insécurité et la pression migratoire des Comores voisines.


"La réalité est pire que la pire des descriptions et la situation s’aggrave à une vitesse terrifiante. Je veux pourtant vous adresser aujourd’hui un message d’espérance", a lancé la candidate du Rassemblement national, un collier de fleurs autour du cou, à quelque 400 Mahorais réunis sur le port de Mamoudzou.
"Si l’ensemble de la classe politique continue à se désintéresser de vous, il est possible de vous rendre sécurité, prospérité et confiance dans l'avenir. Je suis la seule à être lucide sur la situation de Mayotte", a promis la responsable d'extrême droite, en déroulant son projet de référendum sur l'immigration visant à supprimer le droit du sol et à expulser les clandestins, ou ses mesures en faveur du pouvoir d'achat parmi lesquelles, pour l'Outre-mer, la suppression de l'octroi de mer. 


"Pendant près de quinze ans, ce cri (d'amour pour la France, NDLR) n’a eu comme réponses que les sarcasmes méprisants, les promesses sans lendemain et les regards indifférents des gouvernements successifs", a-t-elle dénoncé en accusant Emmanuel Macron venu à Mayotte en 2019 "d'inaction".


"Qu’est devenue cette grande promesse présidentielle" d'allonger la piste de l'aéroport? a-t-elle lancé. "Rien", a répondu en chœur l'assistance.


"Combien de lycéens assassinés, combien de mairies incendiées, combien de véhicules caillassés faudra-t-il encore avant de susciter une réaction ?", a demandé la candidate, qui a rencontré durant son séjour plusieurs victimes de violences, ainsi que le Codim, un groupe qui a participé en 2016  à des "décasages" de présumés clandestins en détruisant leurs logements, souvent de fortune.


"Ras-le-bol, ça suffit, ce cauchemar doit s’arrêter", a ajouté la candidate, pour qui "la criminalité et la délinquance sont d’abord liés à la submersion de l’immigration clandestine".


Petite île située entre Madagascar et la côte est-africaine, Mayotte, où 77% de la population vit sous le seuil de pauvreté, fait face à une forte immigration clandestine venue principalement des îles des Comores voisines.


Pour Ibrahim Soula, professeur des écoles âgé de 52 ans, venu applaudir Marine Le Pen après avoir voté Emmanuel Macron en 2017, "on est en train de remplacer la population de Mayotte et la guerre communautaire n’est pas loin". Il explique avoir été attaqué à plusieurs reprises "à coups de machettes" et assure que la prochaine fois il "se fera justice (lui-même)".


Marine Le Pen "elle, a un amour pour notre île, et ça compte", salue Bibi Arouna, enseignante de 50 ans.


Avant que la candidate ne prenne la parole, la réunion publique a été légèrement perturbée quand un passant a crié à un orateur qu'il était "un menteur", suscitant aussitôt la levée de quelques militants. C’est "un étranger qui fait de la provocation", a lancé l'un d'eux. 


Un jeune homme prénommé Dinis, a assuré que le perturbateur était "un parasite" qui n'était pas originaire de l'île. "On n’a pas besoin d’être raciste pour montrer qu’on est français", a expliqué après coup le passant, un entrepreneur mahorais, Sami Houmadi.


Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour interdire le voile aux mineures

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  • Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public
  • Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier

PARIS: Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a déposé lundi une proposition de loi pour interdire aux mineures de porter le voile dans l'espace public, mais son examen rapide semble peu probable et sa constitutionnalité mise en doute par des juristes.

M. Wauquiez veut interdire "à tout parent d'imposer à sa fille mineure ou de l'autoriser à porter, dans l'espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure", selon l'article unique de sa proposition de loi.

Il s'appuie notamment sur un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et publié en mai dernier, relatant l'augmentation "massive et visible du nombre de petites filles portant le voile".

Il estime que "le voilement de jeunes filles" heurte les principes républicains "les plus fondamentaux", tels que la "protection de l'enfant", "la liberté de conscience" et "l'égalité entre les hommes et les femmes".

Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier.

En outre, des professeurs de droit public interrogés par l'AFP émettent de sérieuses réserves quant à la conformité avec la Constitution de cette proposition déjà formulée, tout en la circonscrivant aux moins de 15 ans, par le patron des députés macronistes Gabriel Attal en mai - même si celui-ci n'avait pas déposé de texte.

Pour la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, elle n'a "aucune chance d'être conforme", rappelant que la loi sur la dissimulation du visage que son texte vient modifier a un motif de "sécurité à l'ordre public" et ne "vise aucune religion en particulier".

Or, M. Wauquiez cible très clairement le voile islamique dans l'espace public, contrevenant "au principe de liberté de religion", ajoute l'enseignante.

Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, se dit également "très réservé".

Bien que le texte se heurte au principe de liberté religieuse, Laurent Wauquiez justifie sa démarche par la "préservation des droits de l’enfant", ce qui est "assez habile", reconnaît-il, mais insuffisant pour garantir sa conformité constitutionnelle.

Assimiler le port du voile par une mineure à "une forme d’asservissement" reste juridiquement fragile. "Incontestablement, une fillette de 9 ans pourrait le faire par mimétisme ou sous l'effet d’une instrumentalisation", observe-t-il. "Mais une adolescente de 16 ans peut davantage le porter par conviction personnelle."

Il rappelle par ailleurs que l’interdiction de dissimulation du visage est justifiée par des raisons de sécurité, avec la nécessité de pouvoir "identifier les personnes", un raisonnement difficilement transposable au fait de se couvrir la chevelure.


Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage Ifop

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
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  • Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop
  • Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021

PARIS: Quatre associations du culte musulman ont porté plainte lundi pour dénoncer le manque d'objectivité supposé d'un sondage Ifop sur le rapport des fidèles à l'islam, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France".

Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Ce sondage "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Mes Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué.

Selon eux, le sondage distille "le poison de la haine dans l'espace public", renforçant "les amalgames".

Contacté par téléphone, François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l'Ifop, a indiqué qu'il répondrait à l'AFP par écrit, ce qu'il n'avait pas fait dans l'après-midi.

Le CFCM avait déjà dans un communiqué vendredi déploré "une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses", avec des analyses et données "contestables".

L'enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, a été commandée par le média confidentiel "Ecran de veille", qui se présente comme "le mensuel pour résister aux fanatismes".

L'attention médiatique et politique s'est beaucoup focalisée sur le sous-échantillon des 15-24 ans, constitué de 291 personnes, et révélant une forte pratique (87% se considèrent religieux, 67% disent prier "au moins une fois par jour", 83% font le ramadan)

François Kraus écrit dans sa conclusion sur le site de l'Ifop que "cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste".

Le sondage a provoqué de vives réactions, l'extrême droite y voyant un signe d'"islamisation", tandis que des représentants de la communauté musulmane ont regretté "une stigmatisation".

"A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer", affirmait dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Le politiste Haouès Seniguer qualifie pour sa part de raccourci "grossier et réducteur" l'idée, sous-jacente selon lui au sondage, qu'une observance stricte de l'islam soit la porte d'entrée mécanique vers l'islamisme.


Macron invité de RTL mardi matin

 Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
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  • Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat Français a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine
  • Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire

PARIS: Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué.

Le président de la République sera notamment interrogé sur la situation internationale, alors qu'une nouvelle réunion de la "coalition des volontaires" au soutien de l'Ukraine est prévue mardi en visioconférence.

Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine.

M. Macron sera aussi interrogé sur "les menaces qui pèsent sur la France", selon le communiqué de RTL.

Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.