Dans le train entre Paris et Lyon, on compare les prix et le goût du café

Des voyageurs attendent dans le premier Frecciarossa, un train à grande vitesse de l'opérateur ferroviaire national italien Trenitalia, avant de quitter la gare de Lyon, sur la ligne Milan-Turin-Lyon-Paris à Paris le 18 décembre 2021. (Photo, AFP)
Des voyageurs attendent dans le premier Frecciarossa, un train à grande vitesse de l'opérateur ferroviaire national italien Trenitalia, avant de quitter la gare de Lyon, sur la ligne Milan-Turin-Lyon-Paris à Paris le 18 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 19 décembre 2021

Dans le train entre Paris et Lyon, on compare les prix et le goût du café

  • Partie à 07H26 de la Gare de Lyon à Paris, la Frecciarossa (flèche rouge) 9281 est arrivée à Lyon, à quelque 500 kilomètres de la capitale, à 09H18, avec deux minutes d'avance, avant de poursuivre son chemin jusqu'en Italie
  • Pas de drapeaux ni de sirènes syndicales au départ pour protester contre l'arrivée sur les rails français du premier train à grande vitesse en concurrence frontale avec la SNCF, la compagnie française

DANS LE TRAIN PARIS-LYON-MILAN : Pour un premier voyage sans encombre face au TGV, fleuron du rail français, la compagnie italienne Trenitalia aligne des prix bas, des fauteuils de cuir et des machines à café de compétition.

Partie à 07H26 de la Gare de Lyon à Paris, la Frecciarossa (flèche rouge) 9281 est arrivée à Lyon, à quelque 500 kilomètres de la capitale, à 09H18, avec deux minutes d'avance, avant de poursuivre son chemin jusqu'en Italie.

Pas de drapeaux ni de sirènes syndicales au départ pour protester contre l'arrivée sur les rails français du premier train à grande vitesse en concurrence frontale avec la SNCF, la compagnie française. Seul problème, technique: les écrans de la gare ne peuvent pas encore afficher le logo rouge de Trenitalia.

"Le train est plein", se réjouit Roberto Rinaudo, le directeur général de Trenitalia France (ex-Thello). Un effet de curiosité, des prix attractifs et aussi la peur de la grève SNCF - finalement évitée in extremis - ont attiré les clients.

"Les réservations se passent bien, au-delà de nos attentes, sur toutes les classes", dit-il dans le petit salon que les voyageurs affaires peuvent désormais réserver entre Paris, Lyon, Chambéry, Modane, Turin et Milan.

En tête de la rame au nez décoré d'un drapeau européen, la classe "Executive", fierté de Trenitalia, offre dix lourds fauteuils de cuir, larges, inclinables, pivotables... On se croirait à l'avant d'un avion. Et "c'est open bar", dit M. Rinaudo, avec des croissants fourrés aux noisettes au petit-déjeuner, en attendant la joue de boeuf au vin rouge et purée de céleri-rave pour plus tard.

Dans les deux voitures voisines, la classe "Business", équivalent de la première, propose des fauteuils de cuir plus modestes. Une collation est offerte, avec notamment un bon expresso. Italie oblige, la compagne aligne en effet des machines à café de compétition. Y compris au bar, très fréquenté en ce premier matin. 

L'ambiance est plus spartiate et plus familiale dans les cinq voitures de la classe standard en ce jour de départ en vacances scolaires, tout juste perturbée par le passage des caméras de journalistes attirées par ce premier voyage. Difficile de faire la différence entre les ambiances "Silenzio", où il est conseillé de chuchoter, et "Allegro".

«Une question de prix»

"On a regardé et on a trouvé une offre qui est plutôt avantageuse. Et on a décidé de prendre le train plutôt que la voiture pour descendre en Italie voir la famille", raconte Elisa Dazzan, une Italienne travaillant à Paris qui descend à Turin avec son mari Andrea et ses deux enfants.

"C'est une question de prix", dit-elle, satisfaite de ses quatre billets allers-retours à 280 euros. "La SNCF était plutôt aux alentours de 900 euros quand j'ai regardé."

Il faut dire que les billets de Trenitalia n'ont été mis en vente que lundi, alors que ceux de la SNCF le sont depuis début octobre.

"Quand j'ai planifié mon voyage, on était en plein contexte de grève", note Sergio Chianca, quadragénaire parisien se rendant à Lyon. La perspective d'une grève à la SNCF "a précipité mon choix, c'est sûr", dit-il. "J'étais curieux de voir à quoi ça ressemblait. Et c'est très sympa", ajoute-t-il alors que le soleil se lève sur les collines enneigées du Morvan.

Lui a payé son billet 45 euros, quand la gamme des prix, très compétitive à l'occasion du lancement de la ligne, commence à 23 euros sur Paris-Lyon. En face, les prix d'appel de la SNCF sont respectivement de 16 euros en Ouigo et 25 euros en TGV Inoui (sans carte de réduction). Et les tarifs augmentent vite quand les trains se remplissent. 

Comme Elisa Dazzan, Sergio Chianca se promet de comparer les prix entre les deux compagnies.

Trenitalia propose pour commencer deux allers-retours quotidiens entre Paris, Lyon et Milan et promet trois relations supplémentaires sur Paris-Lyon - la ligne la plus rentable des TGV de la SNCF - au premier semestre 2022. Ses rames sont moins densément occupées avec 462 places contre 556.

Quant au train lui-même, appelé Frecciarossa 1000 par Trenitalia et Zefiro V300 par ses constructeurs Hitachi Rail et Bombardier, il glisse sans problème à la vitesse des TGV français. Il faudra s'habituer au rouge de la concurrence.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.