Covid: l'Etat prépare de nouvelles mesures face à une crise qui dure

Des agents de santé prennent en charge une patiente âgée dans une unité dédiée aux patients infectés par le Covid-19 à l'hôpital de Bastia, en Corse, le 15 décembre 2021. (Photo,AFP)
Des agents de santé prennent en charge une patiente âgée dans une unité dédiée aux patients infectés par le Covid-19 à l'hôpital de Bastia, en Corse, le 15 décembre 2021. (Photo,AFP)
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Publié le Mercredi 15 décembre 2021

Covid: l'Etat prépare de nouvelles mesures face à une crise qui dure

  • En France, pas de confinement ou de couvre-feu au programme, que ce soit pour les non-vaccinés ou l'ensemble de la population, même si le gouvernement se garde de promettre qu'il ne reviendra plus jamais à de telles mesures
  • Parmi les mesures étudiées par le gouvernement pour vendredi figurent donc une accélération de la campagne de vaccination, même si les détails restent à déterminer

PARIS: Face à une vague de Covid-19 qui atteint son pic mais promet de longues et difficiles semaines dans les hôpitaux, le gouvernement s'apprête à annoncer de nouvelles mesures qui ne devraient toutefois pas aller jusqu'à des restrictions sévères.

Un conseil de défense sanitaire se tiendra vendredi après-midi, a annoncé mercredi l'Elysée, quelques heures avant une longue interview du président Emmanuel Macron. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a, lui, évoqué de possibles "nouvelles décisions" imminentes.

Elles viendraient s'ajouter à d'autres mesures prises récemment, notamment l'extension à tous de la dose de rappel de vaccin anti-Covid, face à une situation doublement problématique sur le plan de l'épidémie.

Celle-ci connaît une forte poussée depuis l'automne, en France comme dans la plupart de l'Europe, et l'envol des contaminations se traduit maintenant à l'hôpital où les services de réanimation sont mis à l'épreuve.

Selon les derniers chiffres en date, près de 3 000 patients sont en réanimation et le chiffre devrait atteindre 4 000 au moment des fêtes de fin d'année, selon M. Attal.

Certes, en matière de contaminations, "nous sommes presque à une situation d'équilibre: (...) on peut considérer qu'on est dans une forme de pic", a remarqué mercredi le ministre de la Santé, Olivier Véran, devant des députés.

Mais si la vague atteint son sommet, on est loin d'un soulagement. D'abord, le pic est élevé, autour de 50 000 cas par jour. Ensuite, rien ne dit que les contaminations vont redescendre et non rester à un plateau élevé.

Surtout, et c'est le second grand péril au-delà de la vague actuelle, le nouveau variant Omicron s'étend en Europe et son essor fulgurant dans certains pays, comme le Royaume-Uni et le Danemark, laisse craindre une contagiosité accrue par rapport aux précédentes incarnations du coronavirus.

Que prévoit le gouvernement français, alors que d'autres pays comme l'Allemagne et l'Autriche ont mis en place des mesures strictes qui se concentrent sur les non-vaccinés et s'apparentent quasiment à confiner ces derniers?

En France, pas de confinement ou de couvre-feu au programme, que ce soit pour les non-vaccinés ou l'ensemble de la population, même si le gouvernement se garde de promettre qu'il ne reviendra plus jamais à de telles mesures, vu l'incertitude permanente de la crise sanitaire.

- Contrôles aux frontières -

Il préfère insister sur la vaccination et souligne que celle-ci a certainement évité le pire, en restant puissante contre les formes graves malgré une rapide perte d'efficacité sur les contaminations.

"Si nous ne disposions pas d'une vaccination massive de la population, nous aurions déjà débordé nos hôpitaux depuis plusieurs semaines et la France serait en confinement généralisé", a estimé M. Véran.

Parmi les mesures étudiées par le gouvernement pour vendredi figurent donc une accélération de la campagne de vaccination, même si les détails restent à déterminer.

M. Véran a évoqué une piste devant les députés: un raccourcissement du délai pour effectuer sa dose de rappel, actuellement fixé à cinq mois après la vaccination initiale. Mais, a-t-il insisté, rien n'est décidé.

Les autres hypothèses, évoquées par M. Attal, comprennent un renforcement des contrôles aux frontières, bien que nombre d'épidémiologistes doutent de l'efficacité d'une telle mesure face à l'essor d'Omicron, et la publication de recommandations pour les fêtes de fin d'année.

Une chose apparaît en tout cas probable: le gouvernement ne pressera pas le pas pour ouvrir la vaccination à tous les 5-11 ans, bien qu'elle soit désormais accessible aux seuls enfants à risque de forme grave.

Une telle mesure viserait essentiellement à éviter que les enfants deviennent les principaux vecteurs de l'épidémie, les cas graves de Covid étant extrêmement rares chez les plus jeunes.

Le gouvernement ne cache pas sa volonté de prendre une telle décision, sur le modèle d'Israël ou des Etats-Unis, mais attend l'avis de plusieurs instances: le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) - a priori jeudi, selon M. Véran -, la Haute autorité de santé (HAS) puis en dernier lieu le Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale (COSV) peu avant Noël, toujours selon le ministre.

"Si les feux étaient au vert, (...) on est prêts pour commencer au 20 mais peut être que l'on ne commencera que le 22 ou le 23" décembre, a déclaré M. Véran. 


France/Algérie : Retailleau souhaite la suspension de l'accord de 1968

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’adresse au gouvernement lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale, chambre basse du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (Photo : Thibaud MORITZ / AFP)
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’adresse au gouvernement lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale, chambre basse du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (Photo : Thibaud MORITZ / AFP)
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  • Invité sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur a répété que la France avait été « humiliée » par l'Algérie lorsque ce pays a refusé l'entrée sur son territoire à un influenceur algérien expulsé de France.
  • Il s'agit d'un accord bilatéral signé le 27 décembre 1968 qui crée un statut unique pour les ressortissants algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi.

PARIS : Dans un contexte de grandes tensions entre les deux pays, Bruno Retailleau a souhaité dimanche la fin de l'accord franco-algérien de 1968 relatif aux conditions d'entrée en France des ressortissants algériens.

Invité sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur a répété que la France avait été « humiliée » par l'Algérie lorsque ce pays a refusé l'entrée sur son territoire à un influenceur algérien expulsé de France. « L'Algérie, a-t-il dit, n'a pas respecté le droit international » en refusant l'accès à ce ressortissant algérien qui possédait « un passeport biométrique » certifiant sa nationalité.

Le ministre a également évoqué le sort de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie.

« La France doit choisir les moyens de répondre à l'Algérie », a poursuivi M. Retailleau. « On est allé au bout du bout (...). Je suis favorable à des mesures fortes, car sans rapport de forces, on n'y arrivera pas. »

Il a souhaité à cet égard que l'accord de 1968 soit remis en cause. « Cet accord est dépassé et a déformé l'immigration algérienne. Il n'a pas lieu d'être. Il faut le remettre sur la table », a-t-il jugé.

Il s'agit d'un accord bilatéral signé le 27 décembre 1968 qui crée un statut unique pour les ressortissants algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi.

Le texte, qui relève du droit international et prime donc sur le droit français, écarte les Algériens du droit commun en matière d'immigration.

Leur entrée est facilitée (sans qu'ils n'aient besoin de visa de long séjour), ils peuvent s'établir librement pour exercer une activité de commerçant ou une profession indépendante et accèdent plus rapidement que les ressortissants d'autres pays à la délivrance d'un titre de séjour de 10 ans.

Dénonçant "l'agressivité" d'Alger vis-à-vis de Paris, M. Retailleau a fait valoir que "la France a fait tout ce qu'elle pouvait sur le chemin de la réconciliation et en retour, on a eu que des gestes d'agression".

"La fierté française a été blessée par l'offense que l'Algérie a faite à la France", a-t-il dit encore.


Bruno Retailleau sur l'AME: "on y touchera"

Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « On y touchera », a affirmé le ministre, connu pour sa fermeté sur les questions migratoires. « C'est un sujet du PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) », a-t-il ajouté.
  • M. Retailleau demande que soient reprises les conclusions du rapport Evin/Stefanini, remis fin 2023 avant la dissolution de l'Assemblée nationale, qui, selon lui, avait jugé que l'AME constituait un « encouragement à la clandestinité ».

PARIS : Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau a assuré samedi que le gouvernement Bayrou allait « toucher » à l'aide médicale d'État (AME), un dispositif permettant à des étrangers en situation irrégulière de se soigner.

« On y touchera », a affirmé le ministre, connu pour sa fermeté sur les questions migratoires. « C'est un sujet du PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) », a-t-il ajouté.

M. Retailleau demande que soient reprises les conclusions du rapport Evin/Stefanini, remis fin 2023 avant la dissolution de l'Assemblée nationale, qui, selon lui, avait jugé que l'AME constituait un « encouragement à la clandestinité ».

Dans ce document, l'ancien ministre socialiste Claude Evin et le préfet Patrick Stefanini, figure de LR, prônaient notamment un ajustement du panier de soins accessibles via l'AME.

Ils ont aussi souligné le rôle du dispositif pour éviter l'aggravation de l'état de santé des migrants en situation irrégulière, ainsi que la propagation de maladies à l'ensemble de la population.

La droite et l'extrême droite, quant à elles, réclament la réduction du périmètre des soins éligibles à l'AME, voire sa suppression pure et simple. Le dispositif est en revanche défendu par la gauche et une partie du bloc centriste.

En décembre, dans le cadre de l'examen du budget de l'État, le Sénat a approuvé, avec l'appui du gouvernement, une diminution de 200 millions d'euros du budget alloué à l'AME, pour un total de 1,3 milliard d'euros, en augmentation de plus de 9 % par rapport à 2024.

L'Aide médicale d'État (AME) permet la prise en charge des personnes en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois dont les ressources sont faibles et n’ouvrent pas droit à la couverture du système de droit commun.

Plus largement, concernant la politique migratoire, Bruno Retailleau a réitéré son souhait d'abolir le droit du sol à Mayotte, même s'il a reconnu que les conditions politiques n'étaient pas encore réunies.

Il a fait le même constat pour un débat sur le droit du sol en métropole.

« Il doit y avoir, non pas une automaticité, mais ça doit procéder d'un acte volontaire », a déclaré le ministre, qui veut ainsi revenir aux dispositions de la loi mise en place par l'ex-ministre RPR Charles Pasqua en 1993, avant d'être supprimées sous le gouvernement socialiste de Lionel Jospin.

La loi Pasqua soumettait l'obtention de la nationalité française pour un mineur né en France de parents étrangers disposant d'une carte de séjour, à une déclaration préalable à ses 18 ans.


50 ans après la loi Veil, les opposants à l'IVG ont appelé à « marcher pour la vie »

Nicolas Tardy-Joubert, président du groupe anti-avortement « Marche pour la vie », s’exprime lors d’une conférence de presse à la place de Catalunya à Paris, le 16 janvier 2022. (Photo par STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Nicolas Tardy-Joubert, président du groupe anti-avortement « Marche pour la vie », s’exprime lors d’une conférence de presse à la place de Catalunya à Paris, le 16 janvier 2022. (Photo par STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
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  • Le cortège, organisé par des militants catholiques conservateurs, partira à 14 heures de la place du Trocadéro, à Paris.
  • Selon les derniers chiffres officiels, 243 623 IVG ont été enregistrées en 2023, soit 8 600 de plus que l'année précédente.

PARIS : Cinquante ans après la loi Veil, les opposants à l'avortement sont appelés à manifester dimanche dans le cadre de la « marche pour la vie ». Selon ses organisateurs, cette manifestation devrait rassembler plus de 10 000 personnes cette année.

Le cortège, organisé par des militants catholiques conservateurs, partira à 14 heures de la place du Trocadéro, à Paris.

La manifestation est organisée chaque année autour de l'anniversaire de la loi Veil relative à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), promulguée le 17 janvier 1975.

« Depuis 1975, ce sont plus de 10 millions d'enfants à naître qui ont été exclus de la société française : qui pourrait se réjouir de cela ? », déclare à l'AFP Nicolas Tardy-Joubert, président de la Marche pour la vie.

« Aujourd'hui, tout est fait pour encourager l'avortement, il n'y a pas de politique qui dissuade réellement », estime-t-il.

Selon les derniers chiffres officiels, 243 623 IVG ont été enregistrées en 2023, soit 8 600 de plus que l'année précédente.

Si les règles encadrant l'avortement ont été assouplies depuis 1975 et si « la liberté garantie à la femme » de recourir à l'IVG a été inscrite dans la Constitution en 2024, les associations féministes s'alarment toutefois d'un droit toujours « fragile » et font état « d'attaques régulières » de la part de ses opposants.

Outre l'opposition à l'IVG, les organisateurs de la « marche pour la vie » réclament, comme l'an dernier, une échographie obligatoire dès la sixième semaine de grossesse, permettant d'entendre battre le cœur du fœtus, ou encore un délai de réflexion de trois jours avant toute IVG.

Ils appellent également à « encourager l’accouchement sous X » et à défendre « le droit absolu à l’objection de conscience des personnels de santé et protéger la clause de conscience spécifique ».

Autre sujet également à l'ordre du jour de la manifestation : le rejet de toute légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, ainsi que l'appel à « un grand plan pour que les soins palliatifs soient accessibles à tous ».

« Pour nous, l'interdit de tuer doit rester un fondement de notre société », insiste Nicolas Tardy-Joubert.

Porté par le gouvernement Attal, un projet de loi sur la fin de vie devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas, l'euthanasie, mais uniquement dans des situations strictement définies et en évitant d'employer ces termes, le gouvernement préférant parler d'"aide active à mourir". Son examen a été interrompu par la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024.

Mardi, lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre François Bayrou n'a pas abordé ce sujet sensible, ni le délai d'examen ni le fond, en renvoyant le texte « au pouvoir d'initiative » du Parlement.