Nouvelle-Calédonie: Lecornu sollicite les élus pour écrire la suite de l'accord de Nouméa

Le ministre français des Outre-mer Sébastien Lecornu marchant  après avoir participé à la réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris le 8 décembre 2021.(AFP)
Le ministre français des Outre-mer Sébastien Lecornu marchant après avoir participé à la réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris le 8 décembre 2021.(AFP)
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Publié le Mercredi 15 décembre 2021

Nouvelle-Calédonie: Lecornu sollicite les élus pour écrire la suite de l'accord de Nouméa

  • Le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, quitte mercredi la Nouvelle Calédonie en demandant aux élus de l'archipel des propositions pour "écrire la suite" de l'accord de Nouméa, au lendemain d'un référendum qui a renforcé les clivages
  • M. Lecornu a annoncé qu'il irait en janvier ou février à l'ONU pour s'entretenir de la question du bilan de l'accord de Nouméa

NOUMEA : Le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, quitte mercredi la Nouvelle Calédonie en demandant aux élus de l'archipel des propositions pour "écrire la suite" de l'accord de Nouméa, au lendemain d'un référendum qui a renforcé les clivages.

Le dernier référendum de l'accord de Nouméa, qui a eu lieu dimanche, a vu la victoire écrasante des partisans de la France (96,5%) faute de participation des indépendantistes qui avaient demandé son report à cause de la situation sanitaire.

Le Comité stratégique indépendantiste qui fédère le FLNKS et toute la mouvance nationaliste ont indiqué dès lundi qu'ils ne reconnaissaient ni la "validité" ni la "légitimité" du vote. Ils ont également annoncé qu'ils n'engageraient aucune discussion sur l'avenir institutionnel avant la présidentielle de 2022.

En juin à Paris, l'Etat et les acteurs calédoniens s'étaient accordés sur une période de transition de 18 mois après le référendum devant aboutir à un nouveau statut pour l'archipel, qui sera soumis lui aussi à une consultation avant juin 2023.

M. Lecornu, arrivé vendredi sur le Caillou, a assuré avoir eu des entretiens informels avec certains dirigeants loyalistes et indépendantistes après le référendum, sans toutefois préciser lesquels, dans le but de commencer à "écrire la suite" de l'accord de Nouméa.  

Le ministre a adressé au moment de son départ un courrier aux 54 élus du Congrès calédonien les sollicitant "pour connaître le format et le calendrier", pour mettre en place "une nouvelle organisation politique de la Nouvelle-Calédonie dans la République".

Le Palika, une des principales composantes du FLNKS, a asséné mercredi dans un communiqué que le parti "n'acceptera pas de discuter d'un énième accord sur un statut au sein de la République française qui est synonyme d'avilissement pour (eux)".

Le Comité stratégique indépendantiste avait indiqué dès lundi qu'il ne se sentait plus "engagé" dans le calendrier décidé en juin à Paris.

Nouvelle-Calédonie « en stand-by »

De son côté, le député Philippe Gomès, membre du parti de centre droit Calédonie ensemble, avait formé le voeu dimanche que "la Nouvelle-Calédonie ne soit pas mise en stand-by" jusqu'à l'élection présidentielle d'avril 2022. "Trouver l'équilibre avec les indépendantistes, c'est bien, mais il faut aussi le trouver avec les non-indépendantistes", avait-il assuré.

Les différentes branches du FLNKS organisent leurs congrès annuels début 2022 et ils devront justifier de leur action devant leurs militants. Du côté loyaliste, les yeux sont rivés sur les élections législatives qui devraient raviver les tensions internes.

L'Éveil Océanien, parti qui représente la communauté wallisienne et futunienne et qui a un rôle charnière au congrès, a proposé pour sa part "un ultime statut transitoire au sein de la République Française avec à l'issue, non pas un référendum binaire qui divise, mais un référendum de projet de société qui unit: la création d'un État Calédonien avec ses souverainetés maitrisées et partagées avec la France".

Dans son courrier adressé aux élus, l'Etat annonce également une nouvelle consultation de la société civile, "plus large" que celle déjà réalisée cette année.

Le ministre va "demander au Haut commissaire d'aller encore plus loin que le document du oui et du non (à l'indépendance), qui pouvait être par certains égards très technique et ne répondait qu'à la logique binaire du moment: une forme de grand débat adapté à la Nouvelle-Calédonie en mélangeant supports écrits, numériques et oraux", a précisé le ministre à l'AFP.

"Chaque Calédonien - les élus, mais aussi la société civile et les citoyens - pourra faire ses contributions sur le bilan de la période écoulée mais aussi et surtout ses aspirations profondes pour l'avenir", a-t-il ajouté.

M. Lecornu a aussi annoncé qu'il irait en janvier ou février à l'ONU pour s'entretenir de la question du bilan de l'accord de Nouméa.

Le processus de décolonisation inscrit dans cet accord arrive à son terme à l'issue du troisième référendum d'autodétermination qui a eu lieu dimanche.

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Lycéenne tuée à Nantes: le profil de l'agresseur examiné, vive émotion au lycée

Au lendemain de l'attaque au couteau dans un collège-lycée privé de Nantes où un hommage doit être rendu vendredi après-midi à l'adolescente tuée, les enquêteurs vont tenter de cerner les motivations de l'auteur présumé, un adolescent qui a été hospitalisé jeudi soir après un examen psychiatrique. (AFP)
Au lendemain de l'attaque au couteau dans un collège-lycée privé de Nantes où un hommage doit être rendu vendredi après-midi à l'adolescente tuée, les enquêteurs vont tenter de cerner les motivations de l'auteur présumé, un adolescent qui a été hospitalisé jeudi soir après un examen psychiatrique. (AFP)
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  • Vendredi matin, une dizaine de roses blanches ainsi qu'un bouquet ont été déposés devant l'accueil de l'établissement, tandis que les portes du collège et du lycée resteront closes pour la journée
  • Le président Emmanuel Macron a salué le "courage" des professeurs qui "ont sans doute empêché d'autres drames"

NANTES: Au lendemain de l'attaque au couteau dans un collège-lycée privé de Nantes où un hommage doit être rendu vendredi après-midi à l'adolescente tuée, les enquêteurs vont tenter de cerner les motivations de l'auteur présumé, un adolescent qui a été hospitalisé jeudi soir après un examen psychiatrique.

Vendredi matin, une dizaine de roses blanches ainsi qu'un bouquet ont été déposés devant l'accueil de l'établissement, tandis que les portes du collège et du lycée resteront closes pour la journée, a constaté une correspondante de l'AFP.

Pour quelle raison cet élève du collège-lycée privé Notre-Dame de Toutes-Aides, interpellé peu après les faits, a-t-il poignardé mortellement une de ses camarades, jeudi en milieu de journée, avant de s'attaquer à trois autres élèves, dont un était entre la vie et la mort jeudi soir ?

Le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, a annoncé qu'il donnerait une conférence de presse vendredi à 18H.

"Le psychiatre ayant procédé à l'examen du mis en cause a conclu à l'incompatibilité de son état de santé avec la mesure de garde à vue en cours", a-t-il indiqué à la presse dans la soirée. "L'intéressé va donc être désormais conduit à l'hôpital".

Quelques heures plus tôt, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau et sa collègue de l'Education Elisabeth Borne s'étaient rendus sur place pour saluer le travail des forces de l'ordre, des secours ainsi que du personnel enseignant qui a permis de maîtriser l'agresseur et d'éviter un bilan plus lourd.

Trois autres élèves ont été blessés par l'adolescent et pour l'un d'eux, il n'y a "pas de garantie" qu'il soit "totalement tiré d'affaire", a indiqué Mme Borne.

Pour la journée de vendredi, les cours sont maintenus pour l'école primaire mais suspendus pour les collégiens et les lycéens, la cellule psychologique restera ouverte au sein du groupe scolaire. Un appel à déposer des fleurs devant l'établissement à 15h30 a été lancé et partagé sur les réseaux sociaux.

Portiques 

L'agresseur semble quant à lui présenter un profil singulier.

"Le lycéen, les gens le connaissaient comme dépressif, il disait qu'il adorait Hitler. Il a envoyé un mail de 13 pages à tout le monde pour expliquer tous ses problèmes à midi", a témoigné auprès de l'AFP une collégienne.

Peu avant d'attaquer ses camarades au couteau, il a envoyé aux élèves un courriel sombre et confus consulté par l'AFP. Il y évoque notamment "la mondialisation (qui) a transformé notre système en une machine à décomposer l'humain", revendiquant une "révolte biologique" afin que "l'équilibre naturel, même cruel" reprenne "sa place" contre "l'écocide globalisé".

Bruno Retailleau a estimé que "ce n'est pas un fait divers, ce drame, cette tragédie, c'est un fait de société".

"Nous sommes dans une société qui a encouragé le laxisme, qui a voulu déconstruire les interdits, l'autorité, l'ordre, les hiérarchies et qui a accouché finalement de toute cette violence", a-t-il poursuivi.

Rappelant le décès un mois auparavant d'un jeune poignardé devant un lycée en Essonne, Bruno Retailleau a indiqué que "comme tant de Français, on ne se résout pas à ce que ces lieux de vie, ces lieux d'enseignement deviennent parfois des lieux d'ensauvagement, des lieux de mort".

Le président Emmanuel Macron a salué le "courage" des professeurs qui "ont sans doute empêché d'autres drames".

François Bayrou a lui estimé que l'installation de portiques à l'entrée des établissements scolaires était "une piste" pour éviter de nouvelles attaques au couteau dans les écoles.

"Un couteau, une arme blanche potentiellement dangereuse et même létale (...) ces armes-là, elles doivent être bannies, donc elles doivent être pourchassées. Tout le monde doit savoir qu'elles sont interdites et les contrôles nécessaires doivent être conduits", a déclaré le Premier ministre devant la presse.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.