Face au variant Omicron, Boris Johnson confronté à la colère de sa majorité

Le Premier ministre britannique Boris Johnson visite le centre de vaccination de Stow dans le centre de Londres le 13 décembre 2021.(AFP)
Le Premier ministre britannique Boris Johnson visite le centre de vaccination de Stow dans le centre de Londres le 13 décembre 2021.(AFP)
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Publié le Mardi 14 décembre 2021

Face au variant Omicron, Boris Johnson confronté à la colère de sa majorité

  • Le Royaume-Uni, l'un des pays d'Europe les plus touchés par la pandémie avec presque 146.500 morts, est confronté à un raz-de-marée de cas liés au variant Omicron du coronavirus, qu'il tente d'endiguer avec une campagne de rappel vaccinal massive
  • Empêtré dans une série de scandales, le Premier ministre britannique Boris Johnson affronte mardi la colère de sa majorité à l'occasion d'un vote qui s'annonce tumultueux

LONDRES : Empêtré dans une série de scandales, le Premier ministre britannique Boris Johnson affronte mardi la colère de sa majorité à l'occasion d'un vote qui s'annonce tumultueux sur le tour de vis opéré face à la flambée du variant Omicron.

Le Royaume-Uni, l'un des pays d'Europe les plus touchés par la pandémie avec presque 146.500 morts, est confronté à un raz-de-marée de cas liés au variant Omicron du coronavirus, qu'il tente d'endiguer avec une campagne de rappel vaccinal massive.   

Afin de limiter la propagation du virus, Boris Johnson a aussi annoncé de nouvelles restrictions: port du masque en intérieur, tests quotidiens pour les cas contact, télétravail et pass sanitaire obligatoires dans les grands événements sont, selon le gouvernement, nécessaires pour que les hôpitaux ne soient pas submergés dans les prochaines semaines.

"Le gouvernement doit faire ce qu'il croit raisonnablement être juste pour l'intérêt du pays. Je pense qu'il s'agit de mesures proportionnées, couplées à un accroissement considérable des efforts pour que les gens reçoivent un rappel (de vaccin) avant Noël", a commenté le vice-Premier ministre, Dominic Raab, sur Sky News. Il a exclu pour l'heure davantage de restrictions.

Ces règles sont loin de convaincre tous les députés conservateurs, dont un certain nombre s'insurge de leur caractère liberticide.

"Je pense que toutes ces mesures sont mauvaises, qu'elles sont disproportionnées et que les preuves de leur nécessité sont insuffisantes", a martelé ce week-end sur la BBC l'ancien ministre du Brexit, Steve Baker.

Au total, une soixantaine de Tories menacent mardi d'une rébellion. Avec sa large majorité au Parlement - 80 sièges - et l'aide de l'opposition travailliste, dont le leader Keir Starmer a assuré lundi soir soutenir ces mesures, le gouvernement devrait tout de même réussir à faire passer le texte.

Mais cette révolte ne pourrait pas tomber plus mal pour Boris Johnson.

Copinage et corruption 

Deux ans après sa victoire électorale historique avec la promesse de réaliser le Brexit, le Premier ministre voit sa popularité dans les sondages s'effondrer et fait face à de nombreux appels à la démission après une série de scandales. 

Dimanche, le Sunday Mirror a publié une photo de Boris Johnson participant à Downing Street à un quizz en ligne, entouré de collaborateurs, en décembre 2020, quand les Britanniques étaient priés de limiter à l'extrême leurs interactions sociales.

Les Britanniques lui reprochent aussi une fête qui aurait été organisée à Downing Street le 18 décembre 2020 quand eux-mêmes étaient privés de réjouissances à cause du coronavirus. Une vidéo ayant fuité et montrant des collaborateurs de Boris Johnson plaisantant sur cette "Christmas party" a ajouté de l'huile sur le feu.

Cette série de révélations liées aux règles sanitaires nuisent à sa crédibilité au moment où il espère en imposer de nouvelles.

Elles s'ajoutent aussi à des accusations de corruption, qui pourraient au final entraîner au sein du Parti conservateur un vote de défiance contre M. Johnson.

Le Premier ministre a en effet été rappelé à l'ordre jeudi au sujet de la coûteuse rénovation de son logement à Downing Street. La Commission électorale a imposé à son parti une amende pour ne pas avoir déclaré le montant total du don privé perçu pour financer ces travaux.

« Impitoyables  » Tories 

Boris Johnson avait aussi suscité l'indignation en essayant de modifier les règles disciplinaires du Parlement au profit d'un député conservateur, Owen Paterson, condamné pour une affaire de conflit d'intérêts. 

Une législative partielle prévue jeudi pour pourvoir le siège de M. Paterson, démissionnaire, prendra une tournure très symbolique.

S'ajoutent aussi des questions concernant les luxueuses vacances à l'étranger du Premier ministre, des liaisons dangereuses de son gouvernement avec les milieux d'affaires, ou encore des accusations de copinage liées à l'attribution de sièges à la Chambre des Lords (non élue) à de généreux donateurs du Parti conservateur. 

Selon Robin Pettitt, spécialiste de la politique britannique, le bagou de Boris Johnson - ancien journaliste et maire de Londres connu pour son style non conventionnel - pourrait lui permettre de surmonter un ou deux de ces scandales.

Mais si l'accumulation se poursuit, dit M. Pettitt à l'AFP, "le Parti conservateur a toujours été très impitoyable lorsqu'il s'agit de se débarrasser de dirigeants qui ne fonctionnaient pas".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.