Noël, mensonges et vidéo: le Britannique Boris Johnson sur un siège éjectable

Le Premier ministre britannique Boris Johnson tient une conférence de presse dans la salle de briefing de Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2021. (Photo, AFP)
Le Premier ministre britannique Boris Johnson tient une conférence de presse dans la salle de briefing de Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 11 décembre 2021

Noël, mensonges et vidéo: le Britannique Boris Johnson sur un siège éjectable

  • Jusqu'ici, Boris Johnson a surfé sur son image de faiseur du Brexit, séduisant les classes populaires habituellement acquises aux travaillistes dans le nord de l'Angleterre
  • Selon un sondage YouGov pour le quotidien The Times vendredi, 68% des personnes interrogées pensent qu'il ment

LONDRES : Il y a deux ans, Boris Johnson était élu triomphalement, s'imposant comme le nouvel homme fort du Royaume-Uni. Le dirigeant conservateur est aujourd'hui sur un siège éjectable, sa crédibilité en lambeaux après une série de scandales qui lui ont aliéné une partie de ses soutiens et de l'opinion.

Soupçons de mensonge sur le financement de la luxueuse rénovation de son appartement de fonction, attribution de contrats entre amis durant la pandémie, accusations de favoritisme envers de généreux donateurs du Parti conservateur, violation des règles anti-Covid par un conseiller ou un ministre... 

Face à l'accumulation des affaires embarrassantes, Boris Johnson, 57 ans, a "jusqu'ici été comme du Teflon, presque rien n'a accroché", constate Robin Pettitt, spécialiste de la politique britannique, interrogé par l'AFP.

Mais si le fantasque dirigeant à la chevelure blonde ébouriffée s'en est sorti à force de pirouettes, la dernière en date risque de le faire valser.

Popularité en berne

Les Britanniques ne lui pardonnent pas une fête qui aurait été organisée à Downing Street en décembre 2020 quand eux-mêmes étaient privés de réjouissances à cause du coronavirus. Surtout depuis qu'une vidéo montrant des collaborateurs de Boris Johnson plaisantant sur cette "Christmas party" a fuité.   

"C'est une hypocrisie tellement flagrante", souligne M. Pettitt. "Vous pouvez avoir deux ou trois scandales et peut-être vous en tirer" mais quand "il y en a tellement, cela finit par déborder".

Jusqu'ici, Boris Johnson a surfé sur son image de faiseur du Brexit, séduisant les classes populaires habituellement acquises aux travaillistes dans le nord de l'Angleterre. Il a bénéficié aussi d'une campagne de vaccination réussie contre le Covid-19. 

Mais cette fois, son aplomb et son bagou caractéristiques ne semblent plus suffire pour convaincre que les règles sanitaires ont bien été respectées par ses équipes, comme il l'affirme.

Selon un sondage YouGov pour le quotidien The Times vendredi, 68% des personnes interrogées pensent qu'il ment. Sa popularité est au plus bas et l'opposition travailliste est créditée de plusieurs points d'avance dans différentes enquêtes d'opinion, du rarement vu.

"Les gens pensent que Boris Johnson est un menteur" quand "justement il devrait être vu comme un leader", alors que le rebond de l'économie semble s'essouffler, que le bilan du Brexit peine à convaincre et que le variant Omicron menace, explique à l'AFP le politologue Steven Fielding, de l'université de Nottingham.

Ce n'est pas la première fois que le Premier ministre, qui vient d'être père pour la septième fois, est accusé d'entorse à la vérité dans sa carrière politique ou journalistique. Il avait ainsi été licencié du journal The Times pour avoir inventé une citation.

Ce scandale de Noël survient peu de temps après un autre, ravageur également. En tentant de changer les règles de déontologie parlementaire pour venir à la rescousse d'un député accusé de lobbying, il a sérieusement écorné son image d'homme du peuple, selon Robin Pettitt. 

"Impitoyable"

Le front est ouvert aussi au Parlement, où des députés mettent sa crédibilité, voire sa légitimité, en doute.

Lui qui était arrivé au pouvoir avec une victoire écrasante aux législatives, la plus large pour les Tories depuis 1987 sous Margaret Thatcher, pourrait affronter une rébellion sans précédent dans son propre camp lors du vote la semaine prochaine sur les nouvelles restrictions sanitaires.

Dans l'opposition, le leader du Labour Keir Starmer réclame sa tête, l'estimant "inapte à gouverner", dans les colonnes du Telegraph, quotidien d'habitude acquis au pouvoir. 

De là à contester le leadership de Boris Johnson, toléré parce que perçu comme "un gagnant", il y a un pas que certains conservateurs sont prêts à franchir, selon les experts. Il n'y aura pas d'états d'âme si les sondages restent mauvais. 

Déjà les bookmakers tablent sur un possible départ en 2022.

Un test clé pour le leader sera l'élection partielle dans le fief tory du North Shropshire, le 16 décembre. "Le Parti conservateur a toujours été impitoyable pour se débarrasser des leaders qui ne marchent pas", relève Robin Pettitt. 

Pour le renverser, point besoin d'élections anticipées, un vote de défiance au sein du Parti conservateur suffit.

Les challengers ne manquent pas, comme le grand argentier Rishi Sunak ou la cheffe de la diplomatie Liz Truss, très populaire auprès des membres du parti. "Le problème est de savoir qui peut exercer le même attrait que lui sur les anciens électeurs du Labour", commente Steven Fielding. 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.