Les perquisitions en Turquie ciblent les YouTubeurs qui interrogent les gens sur leurs difficultés financières

Les arrestations ont eu lieu le lendemain du jour où le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré que les réseaux sociaux étaient «la principale menace pour la démocratie.» (Capture d'écran/Shutterstock)
Les arrestations ont eu lieu le lendemain du jour où le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré que les réseaux sociaux étaient «la principale menace pour la démocratie.» (Capture d'écran/Shutterstock)
Short Url
Publié le Mardi 14 décembre 2021

Les perquisitions en Turquie ciblent les YouTubeurs qui interrogent les gens sur leurs difficultés financières

Les arrestations ont eu lieu le lendemain du jour où le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré que les réseaux sociaux étaient «la principale menace pour la démocratie.» (Capture d'écran/Shutterstock)
  • Trois journalistes assignés à résidence
  • La livre turque et l’économie en déclin

LONDRES: La Turquie a arrêté plusieurs personnalités de YouTube qui publient des interviews de personnes dans lesquelles celles-ci parlent des contraintes de leurs finances. 

L'économie et la monnaie turques sont en déclin, la livre ayant perdu cette année 46% de sa valeur par rapport au dollar américain. Des personnalités de YouTube sont suivies par de nombreux followers en ligne pour discuter de ces problèmes avec les Turcs. 

Cependant, dans une série de descentes de polices avant l'aube, couvertes par les médias turcs, trois de ces journalistes devenus YouTubeurs ont été arrêtés dimanche. 

Mehmet Oyuncu, l'un des trois journalistes, a tweeté: «Nous sommes des journalistes qui essayons de faire entendre dans les palais la voix des gens de la rue. Chaque jour, ils essaient de nous intimider avec des provocateurs violents, des détentions et des arrestations, mais nous n'avons pas reculé.» 

Toutes les personnes arrêtées ont maintenant été libérées, a rapporté The Independent, mais elles restent en résidence surveillée et sont donc effectivement empêchées de poursuivre leur travail. 

Les arrestations ont eu lieu le lendemain du jour où le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré que les réseaux sociaux étaient «la principale menace pour la démocratie.» 

Selon les informations des médias, il a déclaré dimanche dans un discours: «Avec la prolifération des réseaux sociaux, les mensonges et les nouvelles fabriquées, nous voyons que la désinformation se propage rapidement. La vie de millions de personnes est assombrie en raison de ces nouvelles diffusées au moyen de ces canaux où il n'y a pas de mécanisme de contrôle efficace.» 

Selon certaines informations, le Parlement turc est en train de rédiger de nouvelles lois qui permettraient au gouvernement de criminaliser davantage ce que l'État décrit comme de fausses informations et de la désinformation en ligne, suscitant ainsi l’inquiétude auprès des défenseurs de la liberté d'expression du fait qu'elles pourraient être utilisées contre les journalistes. 

La spirale descendante de l'économie du pays et les difficultés qu'elle a entraînées ont été mises en évidence par les vidéos YouTube, bien qu'elles manquent parfois d'expérience professionnelle. 

Dans une vidéo, plusieurs garçons en âge scolaire se sont plaints de ne plus pouvoir acheter leurs livres d'école. 

Erol Onderoglu, représentant pour la Turquie de Reporters Sans Frontières, a déclaré à The Independent: «Ils pourraient utiliser certains filtres et expériences rédactionnels et savoir comment les interviews devraient être diffusées sans générer de plaintes pénales, alors qu’il y a un intérêt public évident à entendre parler des préoccupations des gens dans la rue.» 

Les vidéos présentent également des opinions pro-gouvernementales, mettant en vedette des personnes qui prétendent, tout comme Erdogan, que l'effondrement de la livre est le résultat d'un complot étranger. 

Mais leurs arguments sont loin d’être convaincants et sont souvent détruits par d'autres arguments. 

«Le peuple souffre. Faites parvenir ce message aux puissances étrangères», dit un homme dans une vidéo. «Une pièce en or vaut aujourd’hui le double du salaire minimum.» 

Onderoglu a affirmé: «Même lorsque les personnes pro-gouvernementales sont interrogées dans la rue, l'argument en faveur du gouvernement n'est pas convaincant. Toutes s'accordent à dire qu'il existe une crise financière profonde, et un problème de corruption politique ainsi que toutes sortes d'actes répréhensibles. En faveur du gouvernement ou contre, toutes ces activités dans les rues sont perçues comme une menace.» 

Fethi Açıkel, un parlementaire de l'opposition, a tweeté: «C'est un signe  d'impuissance que d’arrêter les jeunes de YouTube, qui sont à l’écoute des maux de notre pays à travers des interviews dans les rues, et tendent un microphone au citoyen en difficulté.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

Short Url
  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Short Url
  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

Short Url
  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".