Les ministres des Affaires étrangères du G7 se réunissent samedi et dimanche à Liverpool, dans le nord de l'Angleterre, pour montrer leur unité contre les "agresseurs mondiaux" et discuter notamment de la Russie, dont les manœuvres à la frontière ukrainienne inquiètent.
La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss, dont le pays assure la présidence du G7, entend montrer un "front uni contre les agresseurs mondiaux", selon son ministère. Elle exhortera ses homologues du G7 "à présenter un front uni contre les comportements malveillants – y compris les positions russes envers l'Ukraine – et à s'engager en matière de sécurité et de soutien économique pour défendre +les frontières de la liberté+ dans le monde".
Depuis des semaines, l'Otan, les Etats-Unis et les Européens accusent la Russie de vouloir envahir l'Ukraine, ce que Moscou dément.
Liz Truss, qui a remplacé Dominic Raab en septembre à la tête de la diplomatie britannique, a averti mercredi lors de son premier grand discours de politique étrangère que la Russie commettrait une "erreur stratégique" si elle envahissait l'Ukraine.
Ces propos faisaient écho à ceux du président américain Joe Biden, qui avait "fait savoir" la veille à son homologue russe Vladimir Poutine que la Russie s'exposerait à de "fortes sanctions, entre autres économiques", en cas d'escalade militaire en Ukraine.
Outre ce sujet sensible, les chefs de la diplomatie de l'Allemagne, du Canada, des États-Unis, de la France, de l'Italie, du Japon et du Royaume-Uni discuteront des crises en cours, notamment en Birmanie, avec le coup d'Etat militaire du 1er février et la récente condamnation à de la prison de l'ex-dirigeante civile Aung San Suu Kyi.
Les ministres du G7 devraient aussi appeler l'Iran à cesser l'escalade nucléaire et revenir à l'accord de Vienne.
"Ce week-end, les démocraties les plus influentes du monde prendront position contre les agresseurs qui cherchent à porter atteinte à la liberté et enverront le message clair que nous présentons un front uni", a déclaré Liz Truss en amont de la rencontre.
"Je veux que les pays du G7 approfondissent leurs liens dans des domaines comme le commerce, l'investissement, la technologie et la sécurité afin que nous puissions défendre et faire progresser la liberté et la démocratie à travers le monde. Je vais plaider pour cela au cours des prochains jours", a ajouté la ministre.
Il s'agit de la deuxième réunion en personne des ministres des Affaires étrangères du G7 cette année, après un rassemblement en mai à Londres.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken est arrivé vendredi à Liverpool où il a rencontré Liz Truss, ainsi que l'écologiste Annalena Baerbock qui vient juste de prendre la tête de la diplomatie allemande. Après le G7, il se rendra en Asie du Sud-Est pour une tournée visant à souligner l'importance de la région indo-pacifique, au coeur de la stratégie anti-Chine des Etats-Unis.
En raison de la situation sanitaire, avec la récente propagation du variant Omicron au Royaume-Uni, de strictes mesures seront en place au musée de Liverpool qui accueille l'événement, avec l'obligation pour les délégués de présenter un test PCR avant d'arriver et des dépistages quotidiens.
Au cours du week-end, Liz Truss participera à des réunions bilatérales avec ses homologues des pays du G7 et de l'UE. La Corée du Sud et l'Australie participeront à la rencontre en tant qu'"invités", tandis que d'autres pays y prendront part virtuellement.
Elle lancera également ce week-end une initiative, menée par le Royaume-Uni, pour soutenir une meilleure collaboration des investissements dans les "marchés les plus fragiles" d'Afrique.
Dimanche, la ministre organisera des sessions plénières sur la sécurité sanitaire mondiale ainsi que sur la région indo-pacifique. Des ministres des Affaires étrangères de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean) se joindront à la réunion du G7 pour la première fois, signe de l'importance croissante de cette région.