GAZA: Israël a annoncé l'achèvement d'une barrière de sécurité renforcée autour de la bande de Gaza qui a pour vocation d’empêcher les militants de pénétrer dans le pays.
Cependant, les factions palestiniennes ont rejeté les affirmations israéliennes selon lesquelles le mur les empêcherait de creuser des tunnels.
Cette barrière de soixante-cinq kilomètres comprend des systèmes radar, des capteurs maritimes ainsi qu’un réseau de capteurs souterrains pour détecter les tunnels creusés par les militants. La clôture existante a été remplacée par une «clôture intelligente» de six mètres de haut dotée de dispositifs de détection et de caméras.
Israël a récemment célébré l'achèvement du projet, qu'il avait annoncé en 2016 pour empêcher que ne se répète l'expérience de guerre de 2014, dans laquelle les factions palestiniennes avaient utilisé des tunnels pour mener des offensives et affronter les forces terrestres israéliennes.
Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a déclaré: «Ce mur, qui représente un projet innovant et technologiquement avancé, prive le Hamas de l'une des capacités qu'il a essayé de développer.»
Israël a utilisé 1 200 travailleurs, 1,2 million de mètres cubes de béton et 140 000 tonnes de fer et d'acier pour construire ce mur, qui a coûté 3,5 milliards de shekels (1,13 milliard de dollars, soit 1 milliard d’euros).
L'armée israélienne déclare que la quantité de béton utilisée est suffisante pour «construire une route d'Israël à la Bulgarie, tandis que la quantité de fer et d'acier équivaut à la longueur d'une section d'acier d'Israël à l'Australie».
Le journal israélien Yediot Aharonot indique à travers un reportage: «On s'attend à ce que ce nouveau mur empêche les incursions sur le terrain et emprisonne de fait les Palestiniens qui tentent de s'infiltrer en Israël sur une bande de 200 à 100 mètres entre les anciennes et les nouvelles clôtures, jusqu'à ce que les forces armées n’arrivent et ne neutralisent la menace.»
Il cite un haut responsable de l'armée israélienne qui affirme que «le nouveau mur a coupé les tunnels qui se construisaient en direction d’Israël même pendant les années de travail».
Israël a mené quatre guerres dans la bande de Gaza depuis que le Hamas a pris le contrôle de la petite enclave côtière, au milieu de l’année 2007, et a clairement indiqué que son objectif était d'arrêter la construction de l’ensemble des tunnels.
Cependant, les factions palestiniennes ont déclaré que ce mur était voué à l'échec, à l’instar des autres fortifications israéliennes réalisées dans le passé.
Abou Moussab, un commandant sur le terrain des brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche militaire du Hamas, révèle que le groupe développe constamment ses capacités et s’inspire de l'expérience des guerres et des affrontements précédents.
«À Gaza, les factions, malgré leurs capacités simples par rapport à l'arsenal israélien, sont capables de surprendre l'ennemi avec des opérations qualitatives. Ce mur n'empêchera pas la résistance de répondre aux agressions et aux crimes d'Israël.»
«Le dôme de fer [un système mobile de défense aérienne qui résiste à toutes les conditions météorologiques] n'a pas empêché les roquettes palestiniennes, qui ont atteint leur portée la plus éloignée à l'intérieur du pays occupant. Ce mur n'empêchera pas le Hamas de repousser toute agression et de défendre son peuple», ajoute-t-il.
Le porte-parole du Comité de résistance populaire, Mohammed al-Buraim, déclare quant à lui: «De tels murs n'affecteront pas les capacités des factions à Gaza, qui travaillent constamment à leur développement et ne manqueront pas d'atteindre leurs objectifs.»
«Ce n'est pas la première fois que l'occupation essaie d'isoler Gaza avec des murs et de nombreuses restrictions afin de tenter de protéger ses soldats et ses colons, et la résistance y oppose chaque fois de nouvelles tactiques qui surprennent l'occupation avec succès», poursuit-il.
Le général de division à la retraite Rafik Abou Hani, spécialiste des affaires militaires, décrit le mur israélien comme «hautement fortifié», mais il s'attend à ce que les factions palestiniennes trouvent les moyens de le surmonter lors des futures confrontations.
Il affirme: «En Cisjordanie, le mur d'apartheid n'a pas repoussé les attaques palestiniennes, et le système du Dôme de fer n'a pas empêché le lancement de roquettes à partir de Gaza.»
Il souligne que la construction de ce mur montre qu'Israël reconnaît son incapacité à «résoudre militairement son conflit avec Gaza» et ajoute qu'elle suggère également qu'une invasion terrestre israélienne de Gaza semble désormais improbable.