En Irak, le défi des mines et restes explosifs de guerre qui fauchent des vies

En Irak, différentes strates d'explosifs témoignent des conflits successifs. La guerre Iran-Irak, les deux guerres du Golfe, les conflits internes... (AFP).
En Irak, différentes strates d'explosifs témoignent des conflits successifs. La guerre Iran-Irak, les deux guerres du Golfe, les conflits internes... (AFP).
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Publié le Jeudi 09 décembre 2021

En Irak, le défi des mines et restes explosifs de guerre qui fauchent des vies

  • En Irak, 100 enfants ont été tués ou blessés entre janvier et septembre à cause des mines et autres restes explosifs de guerre, d'après l'ONU
  • Spécificité irakienne: les conflits successifs ont laissé un héritage mortel à travers le pays, de la guerre Iran-Irak dans les années 1980, jusqu'à la défaite en 2017 des jihadistes du groupe Etat islamique (EI)

HASSAN AL-JALAD, IRAK: Au hameau de Hassan-Jalad, dans le nord de l'Irak, chaque maison ou presque a un drame à raconter. Les mines ont fauché un fils, un neveu, un frère, quand elles n'empêchent pas de cultiver les champs ou de faire paître les bêtes.

 

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Faire paître les vaches, une entreprise périlleuse dans cette partie de l'Irak. (AFP). 


En Irak, 100 enfants ont été tués ou blessés entre janvier et septembre à cause des mines et autres restes explosifs de guerre, d'après l'ONU. Avec près d'une personne sur quatre exposée au risque selon des ONG, le pays présente un des "taux de contamination" les plus élevés au monde.


Spécificité irakienne: les conflits successifs ont laissé un héritage mortel à travers le pays, de la guerre Iran-Irak dans les années 1980, jusqu'à la défaite en 2017 des jihadistes du groupe Etat islamique (EI).


C'est en 2017 que la famille d'Awad Qado a été frappée par l'explosion d'une mine au hameau de Hassan-Jalad, rassemblant une cinquantaine de maisons près de Mossoul, ancien bastion jihadiste.

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Campagne de sensibilisation à Hassan Al-Jalad. (AFP). 


Deux neveux de M. Qado ont été tués alors qu'ils gardaient leur troupeau. Son fils a été blessé et un quatrième homme amputé des jambes. Sans compter les pertes parmi les vaches et les moutons.


"On a peur pour les enfants. On leur indique les routes à prendre, les endroits à éviter, on leur dit de ne pas ramasser ce qu'ils trouvent par terre, un fil électrique ou quelque chose", raconte-t-il.

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Un démineur à l'oeuvre. (AFP). 


En l'espace d'un an, plus de 1.500 explosifs ont été retrouvés dans le secteur, reconnaît Alaa al-Din Moussa, chargé des opérations pour la compagnie de déminage privée GCS.


"Dans cette région, chaque maison a une histoire", lâche-t-il. "Plusieurs enfants sont morts. Des centaines de bêtes ont pénétré dans des champs et ont activé des explosifs".

«Zones urbaines contaminées»

En attendant d'être désamorcées, les trouvailles sont déposées sur un terrain désertique entouré d'un bandeau "STOP". Les explosifs sont classés par catégories: roquettes 107 mm, projectiles 23 mm, mines VS500.

 

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Déminage en cours. (AFP). 


Mossoul, mais aussi la province d'Al-Anbar (ouest), font partie des zones les plus touchées, comme tous les anciens fiefs de l'EI. En abandonnant leurs bastions, les jihadistes ont laissé derrière eux un océan de mines pour ralentir l'avancée des forces irakiennes soutenues par la coalition internationale.


"Il y a une forte contamination dans des zones urbaines", confirme à l'AFP Pehr Lodhammar, chef en Irak du service d'action antimines de l'ONU (UNMNAS).


"Le danger fait en sorte qu'il est beaucoup plus difficile pour les gens de rentrer dans leur maison et de reprendre une vie normale", ajoute-t-il, dans un pays qui compte encore 1,2 millions de déplacés.


En Irak, différentes strates d'explosifs témoignent des conflits successifs. La guerre Iran-Irak, les deux guerres du Golfe, les conflits internes...


Par conséquent, les zones frontalières avec l'Iran, le Koweït et l'Arabie saoudite restent contaminées, selon un rapport de l'ONG Handicap international.


"L'Irak est considéré comme un des pays les plus contaminés par des engins explosifs au monde", rappelait le rapport, qui évoque "3.225 km2 de terres" où subsisteraient des explosifs. Soit un danger pour 8,5 millions de personnes, dans un pays de 40 millions d'habitants.


Les explosifs sont "n'importe où: enterrés sous terre, reliés aux réfrigérateurs, aux portes, aux fenêtres, dissimulés sous des décombres, dans des jouets, des appareils électroménagers", ajoute le rapport.

«Rien faire»

Un défi essentiel: la sensibilisation, qui permet aux habitants de modifier leurs comportements face au danger.

 

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Les campagnes de sensibilisation portent lentement leurs fruits. (AFP). 


Grâce aux séances conduites auprès des enfants et des adultes, il y a des "success stories", explique à l'AFP Ghaith Qassid Ali, du programme sensibilisation de GCS dans la province de Mossoul.


Il se souvient d'enfants qui jouaient dans un champ. "Ils ont vu un projectile, se sont souvenus des photos qu'une équipe leur avait montré et nous ont prévenus".


Il reconnaît le handicap que représente ce phénomène pour l'économie: "la majorité des habitants de ce village sont des agriculteurs, or la plupart des terrains sont contaminés par des restes explosifs de guerre".


A seulement 21 ans, le cas d'Abdallah Fathi illustre le drame.


En 2014, il gardait un troupeau quand une mine a explosé. Il a perdu ses deux jambes, sa main gauche et plusieurs doigts de la main droite.


"Avant je travaillais, maintenant je ne peux rien faire, rien porter, pas même des blocs de ciment", déplore-t-il.


Le moral en a pris un coup, reconnaît-il. "Je reste à la maison toute la journée, je ne sors pas".


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.