PARIS : La croissance en France devrait atteindre 6,7% cette année, la plus élevée en plus d'un demi-siècle après la récession historique de 8% en 2020 due au coronavirus, a annoncé mercredi le gouverneur de la Banque de France, tout en faisant état d'un regain d'incertitude lié à l'apparition du variant Omicron.
L'institut monétaire n'avait pas relevé sa prévision de croissance de 6,3% depuis septembre, publiée avant que les très bons résultats de l'économie française pour le troisième trimestre ne soient connus. Mais son directeur général Olivier Garnier avait déjà évoqué en novembre un chiffre de l'ordre de 6,75%, en précisant qu'il ne s'agissait que d'un "calcul par rapport aux acquis" des trimestres précédents.
Le gouvernement n'a pas de son côté révisé sa prévision de 6,25%, tandis que le FMI table sur 6,75% et l'OCDE sur 6,8%.
Le niveau de 6,7% "est beaucoup plus élevé que ce que l'on attendait en première moitié de l'année et c'est le plus haut chiffre de croissance depuis plus de 50 ans", a déclaré le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau sur RTL.
Selon la dernière note de conjoncture de la Banque de France publiée mardi soir, l'activité en France a retrouvé son niveau d'avant-crise depuis le mois d'août et devrait se situer en décembre à 0,75 point de pourcentage au-dessus de ce niveau.
Les 8 500 chefs d'entreprises interrogés par la banque centrale estiment qu'en décembre, l'activité va continuer à croître dans l'industrie et les services mais stagner dans le bâtiment.
Avec l'aggravation de la cinquième vague et l'émergence du variant Omicron, "il y a un peu plus d'incertitudes sanitaires qui pourraient affecter l'économie au cours du mois de décembre", notamment la consommation, selon M. Garnier.
"La croissance française reste solide", a néanmoins assuré François Villeroy de Galhau.
Mais, estime-t-il, "deux points d'attention sont la contrepartie" de la reprise économique : les problèmes d'approvisionnement "qui devraient se dissiper" et les difficultés de recrutement.