La solide croissance française menacée par la cinquième vague de Covid?

Bien que la France semble pour l'heure moins touchée que d'autres pays, les restrictions de déplacements décidées ailleurs pourraient pénaliser l'activité touristique. (Photo, AFP)
Bien que la France semble pour l'heure moins touchée que d'autres pays, les restrictions de déplacements décidées ailleurs pourraient pénaliser l'activité touristique. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 30 novembre 2021

La solide croissance française menacée par la cinquième vague de Covid?

  • L'Insee a confirmé mardi que l'économie française a connu au troisième trimestre un de ses meilleurs taux de croissance en un demi-siècle, à +3%
  • Bien que la France semble pour l'heure moins touchée que d'autres pays, les restrictions de déplacements décidées ailleurs pourraient pénaliser l'activité touristique

PARIS : Cinquième vague de Covid-19, nouveau variant Omicron... Le climat d'incertitude et les restrictions sanitaires qui s'accumulent dans le monde menacent de faire tousser la solide croissance de l'économie française, même si le pays semble mieux résister à ce stade que certains de ses voisins européens.

L'Insee a confirmé mardi que l'économie française a connu au troisième trimestre un de ses meilleurs taux de croissance en un demi-siècle, à +3%.

Mais, déjà, des nuages s'amoncellent. La cinquième vague de Covid-19 qui frappe durement l'Europe n'épargne pas la France, obligeant les autorités à durcir le pass sanitaire pour inciter davantage les Français à se faire vacciner.

Un confinement ou d'autres restrictions plus strictes ne sont pas d'actualité, contrairement à ce qui se passe ailleurs en Europe, mais l'incertitude sanitaire est renforcée par l'apparition du variant Omicron au danger encore mal évalué.

Pour l'heure, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, affiche un optimisme inébranlable, avec une croissance attendue à plus de 6,7% par la Banque de France ou l'OCDE cette année. "Je n'ai pas d'inquiétude particulière pour la croissance française", qui est "solide", martèle-t-il depuis plusieurs jours.

"La cinquième vague est là et le variant Omicron lui donne une ampleur que personne n'imaginait encore il y a quelques semaines. Pour autant, on ne veut pas tomber dans la panique. D'une certaine manière, il faut garder son sang froid", a abondé mercredi le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, en marge d'un évènement de l'organisation patronale.

"Même sans nouvelles restrictions, la situation actuelle est un peu plus effrayante qu'avant, et cela va donc sans doute rendre les consommateurs plus prudents" dans leurs dépenses, alors que ce sont elles qui ont tiré la croissance française ces derniers mois, prévient toutefois Charlotte de Montpellier, économiste chez ING. 

En attendant, la consommation des ménages a reculé de 0,4% en octobre, avant même l'accélération de la 5e vague.

Tourisme et transports sous «vigilance»

Bien que la France semble pour l'heure moins touchée que d'autres pays, les restrictions de déplacements décidées ailleurs pourraient pénaliser l'activité touristique.

La question est majeure pour le secteur, même si "on n'est pas dans la saison touristique la plus haute", nuance Emmanuel Jessua, économiste à l'Institut Rexecode, qui se dit "prudent" sur l'impact réel de la nouvelle vague de Covid.

Il y a néanmoins clairement un "point de vigilance sur les secteurs liés au tourisme et à la mobilité", ajoute-t-il.

"De nouvelles mesures sanitaires entraveront (...), selon toute probabilité, le secteur des services, lequel est actuellement le principal moteur de la reprise", juge de son côté Joe Hayes, économiste au sein du cabinet IHS Markit.

Mais la 5e vague pourrait aussi avoir un impact sur les chaînes de production, déjà fortement perturbées par les pénuries. Si des pays se confinent "on risque d'avoir des chaînes de production qui se rétablissent moins rapidement", estime Charlotte de Montpellier, qui a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour le dernier trimestre 2021 et le premier trimestre 2022.

De quoi inquiéter de nouveau le secteur automobile, au moment où les constructeurs français pensaient entrevoir le bout du tunnel sur les pénuries de semi-conducteurs.

Si la situation devait s'aggraver, l'Etat sera "toujours là pour les entreprises", a voulu rassurer M. Le Maire mardi.

"On va essayer de ne pas pleurer avant d’avoir mal", estime le président du Medef, ajoutant que si le nouveau variant "provoque des baisses d’activité massives, la question du soutien de l’Etat se posera, mais on en est vraiment pas là".

Pour l'instant, le gouvernement rappelle la nécessité des gestes barrières, et le protocole sanitaire a été légèrement renforcé dans les entreprises.

La ministre du Travail, Elisabeth Borne, a aussi appelé les employeurs à "faciliter" le télétravail.

Le gouvernement compte aussi sur l'adaptation des entreprises et des Français, après près de deux ans d'épidémie. Si le premier confinement du printemps 2020 avait vu l'activité chuter d'un tiers, elle n'avait reculé que de 8% lors du deuxième confinement de novembre 2020, puis d'environ 5% lors de la troisième vague au printemps dernier.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".