«Je vis ces histoires», dit Hind al-Fahhad, une des réalisatrices du film Becoming 

Produit par le festival, Becoming se focalise sur les problèmes qu’affrontent les personnes féminins. (Photo fournie)
Produit par le festival, Becoming se focalise sur les problèmes qu’affrontent les personnes féminins. (Photo fournie)
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Publié le Mercredi 08 décembre 2021

«Je vis ces histoires», dit Hind al-Fahhad, une des réalisatrices du film Becoming 

  • «Dans chaque film, j’ai l’impression d’entrer dans la maison des gens et de vivre leurs histoires», explique à Arab News Hind al-Fahhad
  • Becoming a été réalisé par cinq cinéastes saoudiennes, notamment Hind al-Fahhad. Il raconte cinq courtes histoires qui reflètent la société saoudienne et les changements qu’elle subit

DUBAÏ: Cinq réalisatrices saoudiennes présenteront leur nouveau drame, Becoming, au Festival international du film de la mer Rouge à Djeddah.

Ce film de fiction de soixante-dix minutes en langue arabe présente cinq courts histoires qui reflètent la société saoudienne et les changements qu’elle subit. Produit par le festival, Becoming se focalise sur les problèmes auxquels sont confrontés les personnages féminins dans le Royaume: on suit y suit une mère divorcée souffrant de crises d’angoisse ou une coiffeuse d’âge moyen envisageant un avortement. 

Parmi les cinq cinéastes à l’origine de Becoming, Hind al-Fahhad est une figure centrale. Ses œuvres tournent principalement autour des femmes et des défis psychologiques et physiques qu’elles rencontrent. «Je sens que leurs histoires sont pertinentes pour moi», confie-t-elle à Arab News. «Je les vis toujours et elles sont tout autour de moi.» 

La réalisatrice saoudienne a commencé une carrière créative comme photographe en 2006. «Je suis attirée par les images et l’expression visuelle», affirme-t-elle. Quand elle a fait ses premiers pas comme réalisatrice, il n’existait aucune école de cinéma en Arabie saoudite. Hind al-Fahhad s’est donc formée elle-même en lisant, en regardant des films et en participant à des ateliers.

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Les œuvres de Hind al-Fahhad tournent principalement autour des femmes et des défis psychologiques et physiques qu’elles rencontrent. (Photo fournie)

Cinq ans plus tard, elle réalise ses premiers courts-métrages, comme le film primé Basta («Colporteurs»), et présente ses productions dans les festivals de films du Golfe. «Ce que j’aime le plus dans ce métier artistique, c’est que j’apprends chaque jour», dit-elle. «Dans chaque film, j’ai l’impression d’entrer dans la maison des gens et de vivre leurs histoires.»

Comme la plupart des professionnels du cinéma, l’intérêt de Hind al-Fahhad pour les films a commencé dès son plus jeune âge, quand elle a regardé des cassettes vidéo et écouté les histoires de sa grand-mère qui visitait les cinémas locaux dans les années 1970.

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Hind al-Fahhad est optimiste concernant la renaissance du cinéma dans le Royaume et encourage des cinéastes en herbe indépendants dans son pays. (Photo fournie)

C’est son histoire familiale qui a notamment inspiré la réalisatrice saoudienne pour son prochain film, Sharshaf («Draps»), qui sera tourné en 2022. Interrogée sur la renaissance du cinéma dans le Royaume et l’émergence de cinéastes en herbe indépendants dans son pays, elle se montre optimiste. «La situation est différente maintenant. Nous pouvons vivre notre rêve», lance-t-elle. «La société saoudienne commence à ressembler aux autres sociétés du monde, avec ses rêves, ses histoires et ses expériences.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Décès de Daniel Bilalian, ex-présentateur des JT de France Télévisions, à 78 ans

Daniel Bilalian, ex-présentateur des journaux télévisés d'Antenne 2 puis France 2, est décédé mercredi à 78 ans des suites d'une maladie, a annoncé jeudi sa famille à l'AFP.  Figure de l'audiovisuel bien connue des téléspectateurs pendant plus de 40 ans, il avait aussi été patron du service des sports de France Télévisions. (AFP)
Daniel Bilalian, ex-présentateur des journaux télévisés d'Antenne 2 puis France 2, est décédé mercredi à 78 ans des suites d'une maladie, a annoncé jeudi sa famille à l'AFP. Figure de l'audiovisuel bien connue des téléspectateurs pendant plus de 40 ans, il avait aussi été patron du service des sports de France Télévisions. (AFP)
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  • Le journaliste a été successivement grand reporter, présentateur et rédacteur en chef des journaux de 13h00 et de 20h00, et a également produit les magazines "Star à la barre" et "Mardi soir"
  • Né le 10 avril 1947 à Paris d'un père arménien et d'une mère originaire du Pas-de-Calais, Daniel Bilalian avait débuté sa carrière au quotidien l'Union de Reims en 1968

PARIS: Daniel Bilalian, ex-présentateur des journaux télévisés d'Antenne 2 puis France 2, est décédé mercredi à 78 ans des suites d'une maladie, a annoncé jeudi sa famille à l'AFP.

Figure de l'audiovisuel bien connue des téléspectateurs pendant plus de 40 ans, il avait aussi été patron du service des sports de France Télévisions.

Il avait pris sa retraite à l'automne 2016, à presque 70 ans, et avait depuis disparu des écrans.

Le journaliste a été successivement grand reporter, présentateur et rédacteur en chef des journaux de 13h00 et de 20h00, et a également produit les magazines "Star à la barre" et "Mardi soir".

Né le 10 avril 1947 à Paris d'un père arménien et d'une mère originaire du Pas-de-Calais, Daniel Bilalian avait débuté sa carrière au quotidien l'Union de Reims en 1968.

Il était entré à l'ORTF au bureau régional d'information de Reims en 1971, puis de Lille en 1972.

Daniel Bilalian avait ensuite rejoint la direction nationale d'Antenne 2 au service de politique intérieure, une "maison" qu'il ne quittera pas jusqu'à sa retraite.

 


Cannes: la compétition retrouve la vedette, hommage à la photographe gazaouie tuée

Fatima Hassouna. cette Gazaouie de 25 ans est la protagoniste d'un documentaire réalisé par l'Iranienne Sepideh Farsi qui sera projeté jeudi soir. (AFP)
Fatima Hassouna. cette Gazaouie de 25 ans est la protagoniste d'un documentaire réalisé par l'Iranienne Sepideh Farsi qui sera projeté jeudi soir. (AFP)
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  • Cette troisième journée sera aussi marquée par l'hommage rendu à la photographe palestinienne Fatima Hassouna, tuée par un missile israélien à Gaza le 16 avril
  • "Put your soul on your hand and walk", sélectionné à l'Acid, une section parallèle au Festival de Cannes, dévoile les échanges en visio entre la réalisatrice, réfugiée à Paris, et la photographe, chez elle à Gaza.

CANNES: Après Tom Cruise et la grosse machine hollywoodienne, le tapis rouge cannois remet les films en compétition à l'honneur jeudi, avec un premier long-métrage français, "Dossier 137" de Dominik Moll dans lequel figure Léa Drucker, et "Sirât" avec Sergi Lopez.

La présentation de "Dossier 137" se fera sans l'un de ses acteurs, écarté en raison d'un signalement pour des violences sexuelles présumées par le délégué général du festival Thierry Frémaux, une décision inédite en accord avec la production du film, selon une information de Télérama confirmée par l'AFP.

Cette troisième journée sera aussi marquée par l'hommage rendu à la photographe palestinienne Fatima Hassouna, tuée par un missile israélien à Gaza le 16 avril.

Cette Gazaouie de 25 ans est la protagoniste d'un documentaire réalisé par l'Iranienne Sepideh Farsi qui sera projeté jeudi soir.

"Put your soul on your hand and walk", sélectionné à l'Acid, une section parallèle au Festival de Cannes, dévoile les échanges en visio entre la réalisatrice, réfugiée à Paris, et la photographe, chez elle à Gaza.

Sa mort, ainsi que celle de toute sa famille à l'exception de sa mère, dans la frappe qui a détruit sa maison, a suscité une immense émotion dans le monde du cinéma.

Mardi, jour de l'ouverture du festival, une tribune signée par 380 artistes dont Pedro Almodovar, Richard Gere ou Susan Sarandon a appelé à "ne pas rester silencieux.se.s tandis qu'un génocide est en cours à Gaza".

Lors de la cérémonie d'ouverture, la présidente du jury Juliette Binoche a rendu un hommage appuyé à la jeune photographe, rappelant que "Fatima aurait dû être parmi nous ce soir".

Habitués de Cannes 

La star française et les huit autres jurés, qui dévoileront leur palmarès le 24 mai, découvriront jeudi deux autres films programmés en compétition.

Dans "Dossier 137" (1h55), de Dominik Moll, la Française Léa Drucker incarne une fonctionnaire de l'IGPN, la police des polices, chargée d'enquêter sur le cas d'un jeune homme blessé par un tir de LBD lors d'une manifestation de Gilets jaunes.

Avec ce film policier, le cinéaste révélé par "Harry, un ami qui vous veut du bien" revient à Cannes après avoir renoué avec le succès en présentant il y a trois ans sur la Croisette "La Nuit du 12", sans être en compétition pour la Palme d'or. Le film, qui abordait la question des violences faites aux femmes, avait ensuite remporté sept César, dont celui de meilleur film.

L'autre long-métrage du jour, "Sirât" (2h00), suit un père (Sergi Lopez) et son fils qui partent à la recherche de Mar, leur fille et soeur, disparue depuis plusieurs mois.

Leur quête les mène dans une free party perdue dans les montagnes du sud du Maroc, où le duo va rencontrer un groupe de ravers en route pour une dernière fête dans le fin fond du désert. Ils vont décider de les suivre, dans l'espoir de retrouver Mar.

L'Espagnol Oliver Laxe n'est lui non plus pas un inconnu à Cannes. Son dernier long métrage, "O que Arde" (Viendra le feu), avait été récompensé d'un prix du jury dans la section "Un certain regard" en 2019. En 2016, le cinéaste avait remporté le Grand prix de la Semaine de la critique pour "Mimosas, la voie de l'Atlas".


A Cannes, la dernière «Mission: Impossible» de Tom Cruise

L'acteur et producteur américain Tom Cruise arrive à la projection du film "Mission : Impossible - The Final Reckoning" lors de la 78ème édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 14 mai 2025. (AFP)
L'acteur et producteur américain Tom Cruise arrive à la projection du film "Mission : Impossible - The Final Reckoning" lors de la 78ème édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 14 mai 2025. (AFP)
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  • Après avoir conduit son héros aux quatre coins de la planète, c'est à Cannes que Tom Cruise a mis un point présenté comme final à "Mission: Impossible", en présentant le huitième volet d'une saga aux millions de fans
  • "Mission: Impossible - The Final Reckoning" a été décrit par ses producteurs comme l'ultime volet de cette franchise très rémunératrice, portée sur grand écran par Brian De Palma en 1996

CANNES: Après avoir conduit son héros aux quatre coins de la planète, c'est à Cannes que Tom Cruise a mis un point présenté comme final à "Mission: Impossible", en présentant le huitième volet d'une saga aux millions de fans.

"Mission: Impossible - The Final Reckoning" a été décrit par ses producteurs comme l'ultime volet de cette franchise très rémunératrice, portée sur grand écran par Brian De Palma en 1996.

Tom Cruise le trompe-la-mort a-t-il définitivement enterré Ethan Hunt ? A l'issue d'une projection d'une durée record de 02H49 au Palais des Festivals, le doute reste permis.

Dans le film, en salles en France le 21 mai et dans la même semaine dans le reste du monde, le héros poursuit sa lutte contre une impitoyable intelligence artificielle, appelée l'Entité, qui cherche à anéantir l'humanité en prenant le contrôle des principaux arsenaux nucléaires.

Le public a son lot de scènes d'action mais seulement au bout d'une heure, au terme de longues scènes introductives, un comble pour une série qui mise tout sur les cascades les plus folles, garanties sans trucage, de Tom Cruise.

Au rayon des nouveautés, dans cet opus écrit et tourné avant la réélection de Donald Trump, une Afro-américaine a été élue présidente des Etats-Unis, en la personne de l'ancienne directrice de la CIA Erika Sloane, jouée par Angela Bassett. Et intelligence artificielle mise à part, les ennemis restent les Russes.

Visuellement, le précédent opus, "Dead Reckoning" (2023), avait mis la barre haute, avec de mémorables scènes de combat dans un train chutant dans le vide ou un vertigineux saut à moto depuis une falaise.

"The Final Reckoning" relève le gant et propose une plongée dans une épave de sous-marin gisant au fond des abysses et un combat aérien à bord de bimoteurs.

De film en film, les cascades sont devenues "de plus en plus folles", a retracé l'acteur de 62 ans à Cannes. "Les gens peuvent avoir peur de l'inconnu, ça n'a jamais été mon cas (...) Qu'est-ce que je ressens face à la peur? Je me dis: +ouh, c'est stimulant+", a-t-il plastronné.

"L'aboutissement" 

La franchise dure "depuis 30 ans. C'est le premier film que j'ai officiellement produit et ça signifie tellement pour moi", s'est aussi souvenu Tom Cruise. "On s'est beaucoup amusés à la faire (...) et l'aboutissement intervient maintenant", a-t-il ajouté, aux côtés du réalisateur des derniers films, Christopher McQuarrie.

L'arrivée en costard noir et lunettes aviateur de l'une des dernières stars à pouvoir attirer sur son nom des millions de spectateurs en salles est une belle opération pour le plus grand des festivals de cinéma, au lendemain d'une ouverture très politique, dans un monde déchiré par les conflits et la montée des régimes autoritaires.

En moins de 24 heures, Cannes a accueilli un quota exceptionnel de légendes du cinéma, dont Robert De Niro, Leonardo DiCaprio, et donc Tom Cruise. Sa présence a électrisé le tapis rouge, où a retenti à plusieurs reprises la musique de "Mission: Impossible", signée Lalo Schifrin, jouée par un orchestre.

La journée a également été marquée par l'ouverture de la compétition, avec deux premiers films en lice pour la Palme d'or: "Sound of Falling", un drame allemand réalisé par une nouvelle venue, Mascha Schilinski, sur quatre générations de femmes, et "Deux procureurs", de Sergueï Loznitsa.

Ce dernier résonnera avec l'actualité: grand nom du cinéma ukrainien, le réalisateur remonte à l'époque des purges staliniennes et promet une plongée "dans un régime totalitaire qui ne dit pas son nom".

Dans les sections parallèles, l'émotion était au rendez-vous avec la projection, en ouverture de la Quinzaine des cinéastes, du film "Enzo".

Laurent Cantet, Palme d'or en 2008 avec "Entre les murs", l'a écrit et préparé avec son partenaire de travail de longue date Robin Campillo, distingué du Grand Prix à Cannes pour "120 battements par minute" en 2017.

Cantet est décédé à 63 ans en avril 2024, juste avant le tournage, et le film a donc été bouclé par Campillo, comme un ultime hommage à son ami disparu.