Israël: le premier rabbin libéral à la Knesset défie le monopole orthodoxe

Gilad Karib, le premier rabbin libéral de la Knesset (le parlement israélien) et député du Parti travailliste, s'exprime lors d'un entretien à son bureau à la Knesset à Jérusalem le 24 novembre 2021. (Photo, AFP)
Gilad Karib, le premier rabbin libéral de la Knesset (le parlement israélien) et député du Parti travailliste, s'exprime lors d'un entretien à son bureau à la Knesset à Jérusalem le 24 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 05 décembre 2021

Israël: le premier rabbin libéral à la Knesset défie le monopole orthodoxe

  • Depuis un accord conclu lors de la création d'Israël en 1948 entre David Ben Gourion et les grands rabbins orthodoxes, les lois du courant le plus conservateur du judaïsme régissent des pans entiers de la vie des Israéliens
  • En Israël, la population juive doit avoir recours à des rabbins orthodoxes pour se marier ou divorcer, les transports publics sont interdits pendant le shabbat et les lois religieuses alimentaires (la cacherout) s'appliquent dans toutes les institutions p

JERUSALEM : Israël doit mettre un terme au monopole des ultra-orthodoxes sur les affaires religieuses, voire faciliter la prière mixte entre hommes et femmes au Mur des Lamentations, affirme dans un entretien Gilad Kariv, premier rabbin libéral élu à la Knesset.

Depuis un accord conclu lors de la création d'Israël en 1948 entre David Ben Gourion et les grands rabbins orthodoxes, les lois du courant le plus conservateur du judaïsme régissent des pans entiers de la vie des Israéliens.

En Israël, la population juive doit avoir recours à des rabbins orthodoxes pour se marier ou divorcer, les transports publics sont interdits pendant le shabbat et les lois religieuses alimentaires (la cacherout) s'appliquent dans toutes les institutions publiques (ministères, écoles ou armée).

Mais le rabbin libéral Gilad Kariv, 48 ans, élu en mars sous la bannière du parti travailliste, défie le monopole des orthodoxes.

Aux Etats-Unis, où vivent le plus grand nombre de Juifs après Israël, la plupart d'entre eux se réclament du judaïsme libéral et massorti, deux courants non-orthodoxes qui prônent l'égalité entre les hommes et les femmes. 

Ces mouvements restent néanmoins minoritaires en Israël, ce qui n'empêche pas le député de penser que "la majorité du public non-religieux du pays se sent beaucoup plus proche de nous (libéraux) que du judaïsme orthodoxe", souligne-t-il, la tête couverte d'une petite kippa.

"Le seul sujet sur lequel les gens de droite et de gauche sont d'accord en grande majorité en Israël, ce sont les relations entre la religion et l'Etat. La plupart des Israéliens sont en faveur du mariage civil, des transports publics le shabbat et un espace mixte au Mur" des Lamentations, dit-il dans son bureau à la Knesset, le Parlement.

Le pluralisme religieux est depuis longtemps le cheval de bataille de cet avocat de formation, chef de file du mouvement religieux libéral en Israël pendant plus d'une décennie avant de faire un saut en politique. 

Pour lui, Israël est "un pays juif et démocratique, ce qui ne veut pas dire orthodoxe et démocratique".

Menaces de mort

"Les ultra-orthodoxes sont les premiers à savoir quelle direction les juifs en Israël prendront lorsqu'ils auront la possibilité de choisir entre un judaïsme conservateur, fermé sur le monde, souvent enclin, sinon au racisme au moins au manque de tolérance, et un judaïsme égalitaire (entre les hommes et les femmes), ouvert, inclusif. Ils se battent contre ça", assure-t-il.

A son arrivée au Parlement, certains députés ultra-orthodoxes ont refusé de le saluer et l'ont traité de "satanique". 

D'autres ont continué de boycotter les discussions parlementaires auxquelles il participait, une habitude prise lorsqu'il y était invité à titre de chef du mouvement libéral.

Des broutilles comparées à ce matin de 2016, lorsqu'il a découvert "un long couteau avec (son) nom écrit dessus" à l'entrée de sa synagogue accompagné d'un graffiti appelant à le tuer, se souvient-il.

Y était tagué: "La présence divine ne quittera jamais le Mur des Lamentations", en référence au combat de celui qui défend la création d'un espace de prière mixte dans le lieu de recueillement le plus sacré du judaïsme.

Situé dans la Vieille Ville de Jérusalem, le Mur des Lamentations est placé sous l'autorité du rabbinat ultra-orthodoxe, qui y a imposé une scission de l'espace de prière entre hommes et femmes.

En 2016, les mouvements juifs progressistes avaient obtenu l'aménagement d'un espace mixte, mais l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu avait fait volte-face, sous la pression de ses alliés ultra-orthodoxes.

Avec la nouvelle coalition gouvernementale arrivée au pouvoir en juin et qui ne compte aucun député ultra-orthodoxe, cet accord a été remis à l'ordre du jour, provoquant la colère des haredim ("craignant Dieu", ultra-orthodoxes).

Début novembre, lors de la prière du "rosh hodesh" au Mur des Lamentations, marquant le début du mois dans le calendrier hébraïque, le président Isaac Herzog a demandé à Gilad Kariv d'annuler sa visite pour calmer le jeu. Il avait obtempéré.

Malgré ces tensions, le député se dit optimiste sur les chances du nouveau gouvernement de parvenir à un accord sur le Mur et de faire progresser le pluralisme religieux. 

"Je pense que cela correspond bien à l'esprit du gouvernement, une coalition large et variée", dit-il, en allusion à la diversité des partis au pouvoir, de droite, du centre et de gauche.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.