BERLIN: L'ambassade de Chine à Berlin a appelé le nouveau gouvernement allemand à « bâtir des ponts plutôt que des murs » après que la future ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock a plaidé pour une diplomatie plus ferme face aux régimes autoritaires comme celui de la Chine.
Dans un communiqué disponible samedi sur le site internet de l'ambassade, une porte-parole observe que « certains mettent de plus en plus l'accent sur les différences et les divergences dans les relations sino-européennes et sino-allemandes ».
« Avec le nouveau gouvernement fédéral allemand, nous sommes prêts à aller à la rencontre les uns des autres, à développer nos intérêts communs sur la base du respect mutuel, de l'égalité et des avantages réciproques », poursuit cette porte-parole qui dit « espérer que les responsables politiques allemands considéreront la Chine et les relations sino-allemandes de manière objective et globale ».
Le texte, qui se présente comme une réponse aux propos de Mme Baerbock, conclut : « Ce dont nous avons besoin, c'est de bâtisseurs de ponts plutôt que de bâtisseurs de murs »
Dans une interview qu'elle avait donnée cette semaine au journal berlinois de gauche TAZ, la future cheffe de la diplomatie avait estimé, à propos de la Chine, qu'« une politique étrangère qui s'appuie sur des valeurs est toujours une action conjuguée entre dialogue et fermeté ».
« A la longue, un silence éloquent n'est pas une forme de diplomatie, même si certains l'ont vu ainsi ces dernières années », avait ajouté la responsable écologiste, allant jusqu'à évoquer l'éventualité d'un boycott diplomatique des Jeux olympiques d'hiver en février 2022 à Pékin.
Dans leur contrat de coalition, les sociaux-démocrates, les Verts et les Libéraux qui doivent prendre leurs fonctions mercredi prochain, mentionnent des atteintes aux droits de l'Homme dans la province de Xinjiang, où les organisations de défense des droits humains accusent Pékin d'avoir enfermé plus d'un million de musulmans Ouïghours dans des camps de rééducation politique.
Annalena Baerbock préconise concrètement, si nécessaire, des réductions d'importations de la part des Européens.