Une scène de chasse atypique interroge sur le menu des ours polaires

Un renne poursuivi à la nage et mis à mort par un ours polaire dans une scène de chasse filmée pour la première fois. (Photo, AFP)
Un renne poursuivi à la nage et mis à mort par un ours polaire dans une scène de chasse filmée pour la première fois. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 01 décembre 2021

Une scène de chasse atypique interroge sur le menu des ours polaires

  • Un renne poursuivi à la nage et mis à mort par un ours polaire dans une scène de chasse filmée pour la première fois
  • A mesure que la banquise fond sous ses pattes, le roi de l'Arctique est, peut-être, en train de modifier ses habitudes alimentaires

OSLO: Un renne poursuivi à la nage et mis à mort par un ours polaire dans une scène de chasse filmée pour la première fois. A mesure que la banquise fond sous ses pattes, le roi de l'Arctique est, peut-être, en train de modifier ses habitudes alimentaires.

Tout se joue sur l'archipel norvégien du Svalbard le 21 août 2020, lorsque les glaces marines se sont retirées et, avec elles, les phoques dont l'ours se repaît: une jeune ourse poursuit un renne mâle dans une eau glaciale, le rattrape, le noie et le ramène à terre pour le dévorer.   

Stupéfaite, une équipe d'une station scientifique polonaise voisine filme la scène, documentant pour la première fois une chasse impliquant les deux mammifères.

"Cela ressemblait à un documentaire", relate à l'AFP Izabela Kulaszewicz, biologiste à l'université de Gdansk. "Vous pouviez presque entendre la voix du narrateur en arrière-plan disant que vous devez absolument regarder cet événement car nous ne reverrons probablement jamais rien de tel".

Une séquence si atypique qu'avec deux autres chercheurs, elle en tire un article paru dans une revue scientifique.

Selon eux, l'épisode s'inscrit dans une série d'observations laissant penser que l'ours polaire se rabat plus fréquemment sur des proies terrestres pour pallier la difficulté de mettre la patte sur des phoques.

Au Svalbard, territoire distant d'un millier de kilomètres du pôle Nord, où des panneaux mettent en garde contre le prédateur, quelque 300 ours sédentaires côtoient environ 20 000 rennes.

Selon les auteurs de l'article, les signes de prédation entre les deux espèces se sont multipliés ces dernières décennies.

Deux explications à cela: le recul de la banquise qui cloue les ours sur la terre ferme plus longtemps et la multiplication du nombre de rennes au Svalbard depuis que leur chasse y a été interdite en 1925.

Cette prédation, nouvelle en apparence, ne doit cependant pas être surinterprétée, notent d'autres experts.

"Si des ours polaires tuaient des rennes dans les années 1950 ou 1960, cela aurait été très difficile à observer car il y avait peu de gens, peu d'ours et peu de rennes" à l'époque au Svalbard, fait valoir Andrew Derocher, professeur à l'université de l'Alberta.

Chasseur opportuniste

Bien que les phoques annelés ou barbus, avec leur graisse hautement calorifique, soient leur mets de prédilection, les ours sont des opportunistes qui ont aussi été observés se gavant.

Avec ses 70 et 90 kg à l'âge adulte, le renne serait aussi pour les ours un bon complément alimentaire l'été, période de "vaches maigres" qui tend à s'allonger avec le réchauffement.

Deux jours après avoir été filmée par les chercheurs polonais, la même ourse était observée dévorant une autre carcasse de renne.

"Les rennes peuvent être importants, en tout cas pour certains ours, quand ceux-ci doivent rester à terre sur de longues durées", assure l'expert norvégien Jon Aars, coauteur de l'article.

Selon les experts, ce régime adapté ne sera toutefois pas une planche de salut pour l'ours blanc.

"Bien qu'une tentative occasionnelle de prédation réussie sur des rennes puisse être bonne à court terme pour un ou deux ours (et les médias), je pense que cela joue peu pour la population des ours polaires ou des rennes", souligne le professeur Ian Stirling du Service canadien de la faune.

Nageur émérite --son nom latin est ursus maritimus--, l'ours blanc ne peut tout simplement pas rivaliser avec le renne sur de longues distances à terre, sous peine de surchauffe.

Ailleurs dans l'Arctique, les caribous, nom donné aux rennes en Amérique du Nord, ne sont pas des proies aussi faciles que leurs cousins du Svalbard, dont la vigilance semble s'être érodée depuis que leur chasse est interdite.

"Ce sont également des animaux plus gros et qui ont coévolué avec des prédateurs terrestres, à savoir les loups, les gloutons et les grizzlis de la toundra, ce qui en fait des proies plus difficiles", observe Geoff York de l'organisation de protection Polar Bears International.

Même au Svalbard et dans la région alentour, l'avenir s'annonce sombre pour les ours.

"Il n'y a pas assez de glace pour soutenir une population d'ours polaires", juge Andrew Derocher. "Vu la tendance, je pense que la population d'ours polaires de la mer de Barents, qui inclut le Svalbard, sera une de celles qui disparaîtra au cours de ce siècle". 


Le Teucrium Oliverianum, une plante au service de la désertification en Arabie saoudite

Le Teucrium oliverianum fournit également un abri et de la nourriture à divers petits animaux et insectes du désert, ce qui en fait un élément essentiel de la chaîne alimentaire naturelle. (SPA)
Le Teucrium oliverianum fournit également un abri et de la nourriture à divers petits animaux et insectes du désert, ce qui en fait un élément essentiel de la chaîne alimentaire naturelle. (SPA)
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  • Connue localement sous le nom d'Al-Aihlan ou Ahneh, elle s'est largement implantée dans la réserve royale Imam Turki ben Abdullah

RIYAD: La plante herbacée vivace Teucrium oliverianum s’est largement implantée dans la réserve royale Imam Turki ben Abdullah en Arabie saoudite, signe d’un écosystème en équilibre, a récemment rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Citant des experts, le rapport note que la réserve a connu une expansion remarquable de la couverture végétale saine et stable, "le meilleur état depuis sa création en 2018."

Cela a permis de lutter contre la désertification et l'érosion des sols, a rapporté l’agence.

Connue localement sous le nom d'Al-Aihlan ou Ahneh, la plante a des tiges longues et fines et des feuilles délicates, recouvertes de poils fins qui aident à minimiser la perte d'eau, ce qui ajoute à son adaptabilité aux environnements difficiles.

Originaire de la péninsule arabique, la plante est très appréciée pour le pâturage. Elle fournit également un abri et de la nourriture à divers petits animaux et insectes du désert, ce qui en fait un élément essentiel de la chaîne alimentaire naturelle.

Dans un rapport précédent, SPA a cité Abdullah Al-Barrak, expert en plantes sauvages, qui a révélé que Teucrium Oliverianum est également une source de nourriture précieuse pour les abeilles.

Réputée pour ses feuilles persistantes ou semi-persistantes et ses fleurs bleu-violet étonnantes, la plante est devenue un symbole emblématique de la flore de la réserve royale Imam Turki ben Abdullah.

Cette réserve de 91 500 km², anciennement connue sous le nom de réserve naturelle d'Al-Taysiyah, est la deuxième plus grande du genre dans le Royaume. Elle s'étend sur les régions de Hail, Qassim, Al-Jouf, les frontières du Nord et la province de l'Est.

La couverture végétale de la réserve est passée de 1,5% en 2018 à un taux impressionnant de 6,7%, et compte désormais plus de 179 espèces végétales, dont 113 variétés saisonnières et 66 variétés vivaces, ont déclaré les responsables.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Disney va ouvrir un parc d'attraction aux Emirats arabes unis, à Abou Dhabi

Des acteurs de Disney participent à une parade lors d'une cérémonie marquant le 100e anniversaire de la Walt Disney Company, organisée à Disneyland Paris, à Marne-la-Vallée, à l'est de Paris, le 16 octobre 2023. (AFP)
Des acteurs de Disney participent à une parade lors d'une cérémonie marquant le 100e anniversaire de la Walt Disney Company, organisée à Disneyland Paris, à Marne-la-Vallée, à l'est de Paris, le 16 octobre 2023. (AFP)
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  • Disney prévoit d'ouvrir son septième parc d'attraction, sur l'île de Yas, à Abou Dhabi, via un accord de licence avec le groupe émirati Miral, qui va bâtir et gérer le site
  • Le septième parc Disney, qui en compte déjà deux aux Etats-Unis, deux en Chine, un au Japon et un en France, comprendra lui aussi hôtels, restaurants et boutiques

NEW YORK: Disney prévoit d'ouvrir son septième parc d'attraction, sur l'île de Yas, à Abou Dhabi, via un accord de licence avec le groupe émirati Miral, qui va bâtir et gérer le site, ont indiqué les deux sociétés dans un communiqué publié mercredi.

Le septième parc Disney, qui en compte déjà deux aux Etats-Unis, deux en Chine, un au Japon et un en France, comprendra lui aussi hôtels, restaurants et boutiques.

"La région est suffisamment distante des autres parcs pour que nous craignions pas de cannibaliser les sites existants", a expliqué mercredi, depuis Abou Dhabi, le patron de Disney, Bob Iger, lors d'une conférence téléphonique de présentation des résultats, sans donner de date prévue pour l'ouverture du parc.

Bob Iger a justifié l'implantation d'un parc à Abu Dhabi par le développement touristique déjà entamé par les Emirats arabes unis depuis plusieurs années. Il a mentionné l'antenne du Louvre, inaugurée en 2017, et celle du Guggenheim, qui devrait ouvrir ses portes début 2026.

Yas Island est située à une centaine de kilomètres au sud de Dubaï, autre place commerciale et financière des Emirats, et premier aéroport au monde pour les passagers internationaux. Sur cette île, Miral opère déjà, par ailleurs, plusieurs attractions, parmi lesquelles le Warner Bros World et Ferrari World.

Troisième ville des Emirats arabes unis, Abou Dhabi ambitionne d'accueillir environ 39 millions de touristes en 2030.

L'accord passé avec Miral permet à Disney de n'engager aucun investissement dans le projet, qui va être intégralement financé par le groupe émirati. Le géant américain du divertissement supervisera les plans du site et fournira à son partenaire une "expertise opérationnelle".

En échange de son soutien et de l'utilisation de l'univers Disney, Miral lui versera des royalties et des commissions. Le site d'"Abou Dhabi aura à la fois l'authenticité de Disney et le caractère distinctif émirati", a décrit Bob Iger.

L'annonce intervient avant la visite officielle au Moyen-Orient de Donald Trump, qui doit notamment se rendre aux Emirats arabes unis.

Le projet va "mélanger les histoires et les personnages formidables de Disney avec la culture et le goût de ce pays et de cette région", a poursuivi Bob Inger.

L'ajout de ce nouveau parc au portefeuille du groupe "nous permet de toucher la population mondiale plus efficacement qu'auparavant", a-t-il déclaré.

Interrogé sur la possibilité d'un huitième parc, le patron du groupe de Burbank (Californie) a répondu que rien n'était à l'étude pour l'instant.


Le Louvre: une exposition inédite met en lumière la grandeur des Mamlouks

Quelque 260 chefs-d’œuvre, répartis sur cinq sections thématiques dans le Hall Napoléon, retracent deux siècles du règne de cette dynastie, engagée dans le mécénat de l’art, la littérature et les sciences.  (AFP)
Quelque 260 chefs-d’œuvre, répartis sur cinq sections thématiques dans le Hall Napoléon, retracent deux siècles du règne de cette dynastie, engagée dans le mécénat de l’art, la littérature et les sciences. (AFP)
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  • Ce sultanat embrasse un vaste territoire qui comprend l’Égypte, le Bilad al-Sham (Syrie, Liban, Israël/Palestine, Jordanie), une partie de l’est de l’Anatolie et le hijjaz en Arabie où sont situées La Mecque et Médine
  • Mais son histoire ne saurait se limiter à ses conquêtes et faits d’armes, car sa culture tout aussi complexe et sa société participent d’une époque médiévale méconnue et singulièrement mouvante

PARIS: Du 30 avril au 28 juillet, le musée du Louvre lève pour la première fois le voile sur une dynastie méconnue en France à travers une exposition inédite consacrée aux Mamelouks.

Quelque 260 chefs-d’œuvre, répartis sur cinq sections thématiques dans le Hall Napoléon, retracent deux siècles du règne de cette dynastie, engagée dans le mécénat de l’art, la littérature et les sciences.

Esclaves militaires d’origine majoritairement turque puis caucasienne, les Mamelouks ont construit leur légende sur leur puissance guerrière. 

De 1250 à 1517, le sultanat mamelouk a vaincu les derniers bastions des croisés, combattu et repoussé la menace des Mongols, survécu aux invasions de Tamerlan et maintenu à distance ses menaçants voisins turkmènes et ottomans avant de succomber à l’expansionnisme de ces derniers.

Ce sultanat embrasse un vaste territoire qui comprend l’Égypte, le Bilad al-Sham (Syrie, Liban, Israël/Palestine, Jordanie), une partie de l’est de l’Anatolie et le hijjaz en Arabie où sont situées La Mecque et Médine.

Mais son histoire ne saurait se limiter à ses conquêtes et faits d’armes, car sa culture tout aussi complexe et sa société participent d’une époque médiévale méconnue et singulièrement mouvante.

 Une société plurielle où les femmes comme les minorités chrétiennes et juives ont une place, une sorte d’épicentre où convergent l’Europe, l’Afrique et l’Asie et au sein duquel les personnes et les idées circulent au même titre que les marchandises et les répertoires artistiques.

C’est cette diversité et cette richesse que retrace le parcours de l’exposition, répartie en cinq sections, elle plonge le visiteur dans plusieurs espaces d’immersion, détaille l’identité mamelouk, leurs cultures, ainsi que leur ouverture et leurs échanges avec le monde environnant.

La première section met en lumière le tempérament des sultanats Mamelouks, bâtisseurs et mécènes, engagés entre eux dans une compétition de chantiers de construction, dont les vestiges ont marqué la ville du Caire, haut lieu de leur pouvoir.

Cette section propose un dispositif immersif réalisé à partir de photographies du complexe funéraire du sultan Qalawun, dont le règne est considéré comme l’âge d’or du règne Mamelouks.

Elle se compose, d’un hôpital, d’une « madrasa » et du mausolée du souverain, lequel est considéré comme l’un des édifices les plus somptueux du Caire médiéval, avec des murs couverts de panneaux de mosaïque et un sol incrusté de marbre.

 Une grande place est consacrée aux Mamelouks en tant que protecteurs des lieux saints, un prestige qui leur permet de se présenter comme les défenseurs de la foi, et leur confère la charge d’assurer le bon déroulement du pèlerinage.

 Ainsi, ils en profitent pour réaliser des travaux d’embellissement de la Mecque, et Médine, les deux villes saintes.

Une des pièces phare de cette section est une clé de la Ka’aba gravée au nom du sultan Farah destinée à ouvrir l’unique porte du lieu saint.

Cette clé, conservée par le Louvre, est recouverte de transcriptions coraniques en langues arabes, elle constitue un objet hautement symbolique qui désigne les Mamelouks comme les plus légitimes souverains musulmans de l’époque.

La société Mamelouks diverse, arabophone et largement islamisée est également mise en valeur par la présentation de vestiges, de l’importante communauté chrétienne ainsi que des petites communautés juives.

Leur culture, militaire et religieuse entièrement tournée au service de l’empire est éclairée dans l’une des sections, à travers des armures militaires finement tissées et incrustées d’inscriptions d’or, de lampes en verre soufflé émaillées et dorées, de pupitres marquetés d’ivoire et un Coran monumental de la moitié du 14ème siècle manuscrit en encre, pigments et or.

Les Mamelouks sont par ailleurs au cœur des échanges entre orient et occident, la position stratégique de leur sultanat dans le commerce des épices et leur domination sur les lieux saints du Hijaz et de la Palestine leur permet de jouer un rôle de pivot au croisement de nombreux itinéraires marchands, diplomatiques et spirituels.

C’est ainsi que dès la fin du 13ème les Mamelouks et les Européens signent des accords de commerce, instaurant des échanges fructueux et durables révélés dans la quatrième section de l’exposition.

La grande vitalité du sultanat, sa frénésie constructrice et l’intensité de ses échanges contribuent à l’essor d’un art florissant est luxueux dévoilé dans la dernière section, où se côtoient des boiseries sculptées égyptiennes, des objets en métal cuivré et argenté de Syrie, des pièces d’artisanat du Mossoul en Irak, sans oublier les manuscrits et les textiles finement brodés.

Par leur énergie, les Mamelouks, des esclaves étrangers à la terre d’Égypte, arrachés à leurs familles et formés dans les casernes, ont façonné l’un des âges d’or les plus brillants de l’histoire islamique.

Dans leur société singulière, diversité et mobilité étaient érigés en véritables règles de vie.