DJEDDAH: L'art nous offre une occasion de lutter contre les stigmates sociaux et de promouvoir l'inclusion à travers la représentation positive et l’autonomisation des groupes marginalisés.
Dans un monde où les jeunes générations sont célébrées et estimées, les personnes âgées peuvent parfois avoir le sentiment d'avoir perdu leur place et de succomber à la solitude en raison de l'exclusion sociale et de la stigmatisation âgiste. Mais selon un artiste local, l'art demeure un moyen pour les personnes âgées de rester des membres actifs et à part entière de la société.
L'âgisme est un phénomène mondial qui affecte les populations aînées de toutes les cultures. Dans le contexte saoudien, la culture joue un rôle essentiel dans l'inclusion sociale des personnes âgées, où la solidarité familiale équivaut à assurer le bien-être des personnes âgées.
EN BREF
Dans un monde où les jeunes générations sont célébrées et estimées, les personnes âgées peuvent parfois avoir le sentiment d'avoir perdu leur place et de succomber à la solitude en raison de l'exclusion sociale et de la stigmatisation âgiste. Mais selon un artiste local, l'art demeure un moyen pour les personnes âgées de rester des membres actifs et à part entière de la société.
Fawaz Binkolaib, un artiste basé à Djeddah et titulaire d'un baccalauréat en beaux-arts de l'Institut des Arts de Houston au Texas, a révélé que les membres plus âgés de la société étaient trop souvent laissés à l’écart.
«En vieillissant, le temps laisse ses traces sur notre peau, les étapes de notre vie racontent des histoires de douleur et de joie», a déclaré le jeune homme de 29 ans à Arab News.
«Nous excluons parfois involontairement nos aînés des activités sociales quotidiennes, les traitant comme inaptes à y participer.»
C'est pendant ses études aux États-Unis que Binkolaib a réalisé comment l'art pouvait être utilisé comme moyen de conversation.
«Ma passion pour l'art est née lors d'un cours d'enseignement général que j'ai dû suivre pendant ma première année et qui s'intitule "l'appréciation de l'art"», a-t-il indiqué. «Mon esprit a été réveillé par les formes d'art subjectives et variées et par la façon dont cela peut fournir différentes façons de communiquer en tant qu'espèce humaine.»
Dans sa dernière collection, intitulée «See In My Eyes» (Voir dans mes yeux), Binkolaib met en valeur la beauté d'un groupe de personnes âgées à travers les subtilités de chaque pli et ride de leur visage.
Il a affirmé que créer les images numériques, ce qu'il a fait à l'aide d'un stylo et d'un bloc-notes électroniques, lui a vraiment permis de se connecter avec ses personnages.
«Parler aux personnes âgées était paisible et facile», a-t-il signalé. «Elles étaient ravies de s’exprimer et d’être entendues. Pendant que nous parlions, d'autres personnes sont passées et se sont jointes à la conversation, les aidant à faire comprendre leurs histoires.»
«Après avoir parlé avec mes muses âgées, j'ai pris conscience qu'un sentiment de communauté peut améliorer leur bien-être psychologique et émotionnel en général», a ajouté Binkolaib.
«Pour cela, je pense que la promotion de programmes artistiques engagés dans la communauté peut renforcer et améliorer le cadre de vie des personnes âgées. Je pense aussi que leur absence des médias sociaux a rendu difficile la représentation de leur image et la façon dont la jeune génération les perçoit.»
Binkolaib a également expliqué que le fait de faciliter et de prendre en compte l'inclusion des personnes âgées dans les activités communautaires, comme l'art, et de les familiariser avec les tendances actuelles était un bon moyen de les réintégrer dans la société.
L'art sert de voie de communication non traditionnelle pour ceux qui sont incapables de trouver les mots pour exprimer leurs sentiments, a-t-il ajouté. Ainsi, créer des débouchés artistiques pour les personnes âgées peut contribuer à combler le fossé entre les générations et à stimuler leur âme, en leur apportant solidarité et cohésion sociale.
Binkolaib reconnaît que les personnes âgées étaient à notre place des années avant notre époque, laissant leur empreinte sur tous les endroits que nous devons encore découovrir par nous-mêmes, portant avec elles la sagesse de la vie acquise à travers les épreuves et les difficultés.
«Parce qu'un jour, tout ce que nous aurons, ce sont les marques sur nos visages qui racontent nos histoires mieux que nos mots ne le pourront jamais», a-t-il soutenu.
Des exemples du travail de l'artiste peuvent être trouvés sur sa page Instagram, @Fawaz_designs.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com