POINTE-À-PITRE: Des incidents se sont produits en Guadeloupe dans la nuit de lundi à mardi avec notamment une tentative d'incendie devant une mairie, après le départ du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, vers la Martinique ou des barrages coupent l'île en deux.
« Un pneu enflammé a été déposé devant la porte de la mairie de Basse-Terre et ce début d’incendie a été rapidement maîtrisé par les sapeurs pompiers », a indiqué la préfecture dans un communiqué. Le maire André Atallah s'était rendu la veille à la rencontre de manifestants sur un barrage.
« Des barrages dressés dans la nuit, notamment à Rivière-des-Pères, ont été levés ce matin par les forces de gendarmerie. D’autres barrages sont en cours de dégagement ce matin », a précisé la préfecture.
Un journaliste de l'AFP a toutefois constaté que l'accès à Mare Gaillard sur Grande-Terre, entre Le Gosier et Saint François, était à nouveau complètement bloqué par un barrage hermétique alors qu'il était dégagé depuis plusieurs jours.
Ces incidents se sont produits après une visite de 24H00 en Guadeloupe de M. Lecornu qui s'est achevée lundi par un dialogue de sourds avec l'intersyndicale. Le gouvernement y a d'ailleurs envoyé des forces de sécurité intérieure supplémentaires pour faire face à la violence durant la crise sociale.
A la Martinique, où le ministre est arrivé lundi soir, la nuit a été calme, a indiqué la gendarmerie. Des barrages ont toutefois été érigés, notamment sur l'autoroute, coupant l'île en deux. Selon la gendarmerie, deux personnes ont été interpellées pour des tentatives de cambriolages.
Une journaliste de l'AFP a constaté la présence de voitures brûlées et retournées sur un barrage au rond point de Mahault, sur la commune du Lamentin, avec une dizaine de personnes présentes sur place.
« On n'attend rien du ministre. Il n'a pas écouté les Guadeloupéens, il ne va pas écouter les Martiniquais », a expliqué une manifestante qui a refusé de donner son nom. « La population n'a eu que du mépris de la part de l'Etat. Ils veulent nous faire passer pour des sauvages », a-t-elle ajouté.
Né du refus de l'obligation vaccinale pour soignants et pompiers, le mouvement s'est étendu à des revendications politiques et sociales, notamment contre la vie chère, et a occasionné des violences, pillages et incendies, comme en Martinique.
Les deux îles sont placées sous couvre-feu.