Antilles: Arrivé en Guadeloupe, Sébastien Lecornu affiche fermeté et volonté de dialogue

Sébastien Lecornu s'adresse aux journalistes à Baie-Mahault, le 28 novembre 2021. (Photo, AFP)
Sébastien Lecornu s'adresse aux journalistes à Baie-Mahault, le 28 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 29 novembre 2021

Antilles: Arrivé en Guadeloupe, Sébastien Lecornu affiche fermeté et volonté de dialogue

  • Le ministre a atterri à Pointe-à-Pitre en milieu d'après-midi et se rendra ensuite en Martinique
  • Il a répété que l'obligation vaccinale, repoussée au 31 décembre, ne serait pas levée: «les lois de la République ont vocation à s'appliquer» dans les Antilles françaises

POINTE-À-PITRE : Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu est arrivé dimanche en Guadeloupe, secouée par une grave crise sociale comme la Martinique voisine, montrant "fermeté" et "volonté de dialogue" avec l'intersyndicale qu'il rencontrera lundi. 

Le ministre a atterri à Pointe-à-Pitre en milieu d'après-midi et se rendra ensuite en Martinique, également secouée par des blocages, violences et pillages depuis une semaine. 

La nuit de samedi à dimanche a cependant été plus calme dans les deux îles distantes de 120 km.

Né du refus de l'obligation vaccination pour soignants et pompiers, le mouvement s'est étendu à des revendications politiques et sociales, notamment contre la vie chère, dans ces îles françaises des Caraïbes au fort taux de chômage, en particulier chez les jeunes.

M. Lecornu a indiqué lors d'une adresse aux médias à Baie-Mahault, sans répondre aux questions, qu'il rencontrerait lundi matin à la sous-préfecture de Guadeloupe, à Pointe-à-Pitre, "une dizaine de personnes" issues de l'intersyndicale, "pour échanger sur les revendications sanitaires".

Il a répété que l'obligation vaccinale, repoussée au 31 décembre, ne serait pas levée: "les lois de la République ont vocation à s'appliquer" dans les Antilles françaises.

"Je ne suis pas venu ici pour incarner un Etat faible, mais (je suis venu pour incarner) aussi évidemment un Etat qui dialogue" a ajouté Sébstien Lecornu, précisant que "la main (était) tendue, néanmoins ça reste une main de fermeté".

Selon Max Evariste, du syndicat FO, l'intersyndicale "ne peut pas imaginer qu'il y aura des décisions de prises (lors de la visite), puisqu'il ne vient qu'une journée".

L'intersyndicale souhaite que "l'ensemble" des organisations participent à la réunion et réclame des "vraies négociations", la "réintégration des personnes suspendues" avec tous leurs droits, mais également la "libération de tous ceux qui ont été condamnés" après les violences.

Cette dernière demande a "plus que choqué" le ministre des Outre-mer, qui a répété que les personnels rétifs à la vaccination seraient accompagnés pour "créer les conditions de leur mobilité professionnelles". Ces négociations doivent débuter lundi.

Accord de méthode en Martinique

Sébastien Lecornu doit aussi s'entretenir lundi en Guadeloupe avec "des élus locaux et des acteurs économiques", a indiqué le ministère, comme le lendemain en Martinique où il rencontrera également l'intersyndicale.

Le ministre, qui a déclenché l'ire des oppositions en métropole en indiquant vendredi que le gouvernement était "prêt" à évoquer la question de davantage d'autonomie pour la Guadeloupe, sera de retour mercredi à Paris, a précisé le ministère.

En Martinique, l'intersyndicale, l'Etat et les élus locaux ont signé un "accord de méthode" pour tenter de sortir de la crise, a indiqué la préfecture dans un communiqué.

Il "fixe la date, le lieu et la composition de 7 ateliers thématiques", dont la santé, la jeunesse et la vie chère, qui ont "pour objectif de trouver des solutions".

"En particulier sur les conditions de mise en œuvre de l’obligation vaccinale" précise la préfecture de Martinique.

"C'est inacceptable qu'on nous oblige à nous faire vacciner. Inacceptable ce chantage d'un vaccin contre notre salaire (...) La vie ici est trois fois plus chère qu'en métropole. Le peuple dit qu'il en a assez", témoigne Cédrick Louiset, sapeur-pompier depuis 27 ans, présent sur un barrage en Martinique.

Retour au calme

Sur l'île, comme en Guadeloupe, la nuit de samedi à dimanche a été marquée par un retour calme après des précédentes lors desquelles les forces de l'ordre avaient essuyé des tirs par arme à feu.

En Martinique, des sources policières ont signalé toutefois des barricades "avec des jets de projectiles dont des cocktails Molotov sur des gendarmes". Un individu a été arrêté après avoir incendié un véhicule et un autre "pour refus d’obtempérer et non-respect du couvre-feu".

À la Guadeloupe, la nuit "n’a pas vu d’incidents ou de heurts survenir", selon la préfecture. "Les forces de sécurité ont continué à sécuriser l’ensemble du territoire et de dégager les axes de circulation, notamment en Grande-Terre", a-t-elle ajouté, précisant qu'une interpellation avait eu lieu.

Les violences et blocages qui ralentissent l'activité économique des îles et dissuadent les nouveaux arrivants de rester. 

Comme Kim Dubois, photographe de 23 ans, installée depuis 4 mois en Guadeloupe. Regardant les poubelles qui s'amoncellent à l'entrée de la plage à Petit Havre au Gosier, elle lâche avec regret: "C'est trop galère on va repartir dans un mois".


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".