Omicron fait planer le spectre d'une nouvelle paralysie mondiale

“Face a l’inconnu, mieux vaut prendre des précautions drastiques", semble être l’adage de nombreux pays dans le monde. (Photo, AP)
“Face a l’inconnu, mieux vaut prendre des précautions drastiques", semble être l’adage de nombreux pays dans le monde. (Photo, AP)
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Omicron fait planer le spectre d'une nouvelle paralysie mondiale

  • La dangerosité de ce nouveau variant réside en sa particularité à se propager très rapidement, encore plus vite que le variant Delta
  • Pour le moment, aucun cas de décès lié au nouveau variant n’a été relevé dans le monde

CASABLANCA : Fermetures des frontières, intensification des restrictions sanitaires, alertes de l’OMS. Le refrain est désormais connu, un nouveau variant de la Covid-19 est apparu. 
L’histoire se répète, puisque le variant Omicron est né juste avant la période des fêtes, tout comme le variant Delta en 2020, ceci au grand dam des populations et des gouvernements mondiaux.

La dangerosité de ce nouveau variant réside en sa particularité à se propager très rapidement, encore plus vite que le variant Delta. A titre d’exemple, en Afrique du Sud, où il a été séquencé pour la première fois la semaine dernière, on s’attend à ce que le nouveau variant fasse 10 000 cas par jour en fin de semaine.


L’Afrique «punie»

L'Afrique du Sud ayant déjà constaté ces dernières semaines une rapide hausse des contaminations: près de 2 800 nouveaux cas ont été enregistrés dimanche, contre seulement 500 la semaine précédente et 275 auparavant. Près des trois quarts des cas signalés récemment sont dus au variant Omicron.

Comme à l'apparition de chaque nouveau variant de la Covid-19, les conséquences sont désastreuses. Première victime collatérale de l’Omicron, l’Afrique australe. Dès l’annonce faite par l’Afrique du Sud de l’apparition du nouveau variant, la sentence mondiale est tombée tel un couperet : de nombreux pays ont imposé des restrictions de voyages avec l’Afrique du Sud et de nombreux pays d’Afrique australe.

L'Afrique du Sud a regretté dès samedi la fermeture des frontières à ses concitoyens et voyageurs, arguant que la détection du nouveau variant Omicron, grâce à l'excellence des équipes scientifiques du pays, ne devrait pas se traduire par une telle "punition".

Les Etats-Unis, par la voix de d’Antony Blinken, ont félicité l'Afrique du Sud pour sa "transparence" avec le reste du monde dès la découverte du variant Omicron.
"Le secrétaire d'Etat Blinken a félicité les scientifiques sud-africains pour l'identification rapide du variant Omicron", indique le département d'Etat dans un communiqué, à la suite d’un appel téléphonique entre Blinken et son homologue sud-africain Naledi Pandor.

Maigre consolation pour l’Afrique du Sud, qui a demandé, dimanche à la "levée immédiate et urgente". Le président Cyril Ramaphosa s'est dit "profondément déçu" par ces fermetures de frontières "complètement injustifiées" et qui représentent une forme de "discrimination à l'égard de notre pays" et des pays voisins affectés par les mêmes mesures, lors d'une allocution télévisée. 
 

Maroc: des vols spéciaux pour rapatrier en France les personnes bloquées

Des vols spéciaux sont organisés pour rapatrier en France les personnes bloquées au Maroc après la fermeture dimanche soir des frontières aériennes en raison de la propagation rapide du nouveau variant Omicron du Covid-19, a-t-on appris lundi de source diplomatique française.

"Des vols spéciaux sont mis en place pour les personnes n'ayant pas pu rentrer en France. Ils sont soumis à "autorisation" des autorités marocaines, a indiqué dans un tweet l'ambassadrice de France, Hélène Le Gal, qui invite les personnes concernées à se rapprocher des compagnies Air France et Transavia.   

Ces vols spéciaux sont opérationnels uniquement au départ du Maroc vers la France, a précisé une source diplomatique française.  

Rabat a décidé le 25 novembre, avant l'apparition du variant Omicron, de suspendre les vols réguliers à destination et en provenance de France en raison de la recrudescence de l'épidémie de Covid-19 dans l'Hexagone.

Cette décision est effective depuis dimanche à minuit et "jusqu'à nouvel ordre".

Le Maroc a également suspendu le transport maritime de passagers avec la France depuis dimanche soir.

Il est toutefois possible que quelques ferries puissent assurer des liaisons "s'il y a une demande" et avec l'agrément des autorités marocaines, a ajouté la source diplomatique.   

Cette suspension ne s'applique pas à la circulation de véhicules utilitaires destinés au transport de marchandises et de messagerie.

Ces annonces surviennent "afin de préserver les acquis du Maroc dans la lutte contre la pandémie et protéger la santé des citoyens", selon le Comité interministériel de suivi de la pandémie.

La France est de loin le premier partenaire économique du Maroc. Les liens culturels et humains sont également étroits: plus de 1,3 million de Marocains vivent en France et près de 80 000 Français résident au Maroc.

En outre, Rabat a annoncé dimanche que tous les vols directs de passagers à destination du Maroc étaient suspendus pour deux semaines à compter de ce lundi à 23H59 (22H59 GMT).

Une évaluation de la situation "sera entreprise régulièrement afin d'ajuster, au besoin, les mesures nécessaires", selon le Comité interministériel de suivi.

Comme pour la France, des vols de rapatriement seront programmés, au cas par cas, par les ambassades étrangères en coordination avec Rabat.

Le Maroc -- pays où le tourisme est un secteur économique clé -- a interdit l'accès de son territoire aux ressortissants des pays d'Afrique australe après l'identification du variant Omicron en Afrique du Sud.

La situation épidémiologique s'est améliorée au Maroc et a permis la levée début novembre du couvre-feu nocturne en vigueur depuis des mois.

«Risque très élevé» pour l’OMS

Le nouveau variant Omicron du coronavirus présente "un risque très élevé" au niveau mondial, a prévenu lundi l'Organisation mondiale de la santé, et le G7 réunit en urgence ses ministres de la Santé à Londres sur la question.

La liste des pays où Omicron est détecté ne cesse de s'allonger, notamment en Europe, après des premiers cas repérés en Afrique australe courant novembre, poussant de nombreux Etats à suspendre les voyages vers cette région et instaurer des restrictions préventives.

L'organisation, qui craint "de futurs pics de Covid-19", avait dès vendredi classé le variant "préoccupant", les données préliminaires suggérant qu'il présente "un risque accru de réinfection", ce qui prendra "plusieurs semaines" à vérifier. 

Au-delà de l'Afrique australe, des cas liés à la nouvelle souche ont été détectés à travers les pays du G7, du Canada à l'Italie, en passant par l'Allemagne et le Royaume-Uni, où six nouveaux cas ont encore été confirmés lundi en Ecosse.

Une situation qui conduit les ministres de la Santé de la France, des Etats-Unis, du Canada, d'Allemagne, d'Italie, du Japon et du Royaume-Uni à se retrouver lundi à Londres "pour discuter de l'évolution de la situation sur Omicron", lors d'une "réunion d'urgence", a annoncé Londres, à la tête de la présidence tournante du G7.

En France, où huit cas suspects sont signalés mais non confirmés, la détection du variant Omicron est "très probablement une question d'heures", d'après le ministre de la Santé Olivier Véran.
 

Emmanuel et Brigitte Macron ont reçu leur rappel de vaccin anti-Covid

Emmanuel et Brigitte Macron ont reçu ce week-end leur rappel vaccinal contre le Covid-19, et se sont en même temps fait vacciner contre la grippe.

"Rappel vaccinal" et "vaccin contre la grippe" sont tous deux cochés en vert dans un tweet diffusé lundi matin par le président français.

"Brigitte Macron a reçu ce week-end une dose de rappel du vaccin contre le Covid-19. Elle a également été vaccinée contre la grippe", a indiqué son entourage.

Le rappel vaccinal contre le Covid - une troisième dose, ou une deuxième pour les personnes ayant contracté le Covid par le passé - a été ouvert samedi à tous les majeurs ayant reçu leur dernière injection il y a cinq mois.

Emmanuel Macron avait attrapé le Covid en décembre 2020, avec des symptômes de fatigue, maux de tête et toux sèche avait-il alors décrit, et avait été pour cela isolé pendant sept jours. Il avait ensuite reçu une première dose de vaccin fin mai.

Alors qu'une cinquième vague de l'épidémie touche la France, Emmanuel Macron a également exhorté lundi les Français à se faire vacciner et effectuer leurs rappels.

"Nous avons tenu ensemble, continuons à rester unis, solidaires et responsables. Pour vous, pour ceux que vous aimez, pour nos soignants, prenez rendez-vous sur santé.fr", leur a-t-il demandé dans un second tweet.

Si dangereux que ça ?

“Face a l’inconnu, mieux vaut prendre des précautions drastiques", semble être l’adage de nombreux pays dans le monde. Si quelques heures après l’annonce de la découverte du nouveau variant, de nombreux gouvernements ont restreint leurs entrées, la dangerosité du variant Omicron, elle, est encore mal évaluée.

Ce qui est certain pour l’instant, c’est la capacité du virus à se propager très rapidement. Le variant Omicron du Covid-19 présente en effet beaucoup plus de mutations que le variant Delta selon une première image de ce nouveau variant initialement détecté en Afrique du Sud, réalisée et publiée par le prestigieux hôpital Bambino Gesù de Rome.

L'équipe de recherche du Bambino Gesù s'est concentrée dans son étude sur la recherche des mutations au niveau de "la structure tridimensionnelle de la protéine spike", a précisé Claudia Alteri, professeure de microbiologie clinique à l'université d'Etat de Milan et chercheuse à l'hôpital Bambino Gesù de Rome. 

Cette protéine, qui est la partie du virus "étudiée avec le plus d'attention", est "responsable de la reconnaissance du récepteur humain et de l'entrée du virus à l'intérieur des cellules". "C'est sur la spike qu'agissent les anticorps monoclonaux et bien sûr les vaccins", souligne-t-elle.

"Cela ne signifie pas automatiquement que ces variations sont plus dangereuses, simplement que le virus s'est encore adapté à l'espèce humaine en générant un autre variant", précisent les chercheurs. 

Par ailleurs, un médecin sud-africain, qui a traité une trentaine de patients Covid contaminés par le nouveau variant Omicron, dit n'avoir constaté pour l'instant que des symptômes légers sur les patients contaminés. 

Pour le moment, aucun cas de décès lié au nouveau variant n’a été relevé dans le monde.
 

Le gouvernement allemand critique l'affluence à un match de Bundesliga

"Difficile à comprendre": le gouvernement allemand a critiqué l'affluence de 50 000 supporters à Cologne pour le derby rhénan face à Mönchengladbach, en pleine quatrième vague de Covid-19.

"Il est très difficile de comprendre que 50 000 personnes se réunissent dans un stade de football", a dénoncé lors d'une conférence de presse régulière le porte-parole du gouvernement d'Angela Merkel, Steffen Seibert.

"On peut s'étonner de ces images quand (...) les marchés de Noël sont fermés dans d'autres régions", a ajouté M. Seibert.

Quelque 50 000 personnes ont assisté samedi au derby de Rhénanie du nord-Westphalie entre le FC Cologne et Mönchengladbach, remporté 4 à 1 par l'équipe recevante. 

Cette forte affluence de supporters, souvent sans masque et peu soucieux du respect des gestes barrières, a suscité de nombreuses critiques en Allemagne.

Le système fédéral allemand confère aux 16 régions une importante autonomie dans l'organisation des évènements publics. Un autre match de Bundesliga opposant Leipzig au Bayer Leverkusen s'est, lui, joué à huis clos.

"Cette inégalité entre les différents Länder lorsqu'il s'agit de grands événements, et pas seulement sportifs, est extrêmement insatisfaisante", a dénoncé Steve Alter, porte-parole du ministère de l'Intérieur, lors de la même conférence de presse.

"Réduire les contacts doit s'appliquer peu à peu à nous tous", a souligné M. Seibert, prévenant que "les plus hautes incidences ne resteraient pas dans le sud et l'est" du pays, les zones les plus touchées par cette nouvelle vague d'infections.

Le taux d'incidence sur 7 jours a atteint lundi un niveau record en Allemagne de 452,4.

 

La bourse panique

Dès l’annonce de la découverte du variant Omicron, l’effet sur l'économie a été instantané en Europe : les indices européens ont subi leurs pires séances depuis plus d'un an: Paris a chuté de 4,75%, Londres de 3,64%, Francfort de 4,15% et Madrid de 4,96%.

Pour Paris c'est même la pire séance depuis le 18 mars 2020, au moment de l'instauration du premier confinement en France. A Londres, un tel repli n'avait pas été enregistré depuis juin 2020.

A New York, le Dow Jones a connu sa plus forte chute de l'année, et abandonné 2,53%, tandis que le Nasdaq a cédé 2,23% et le S&P 500 2,27%.

Le repli a aussi touché les Bourses asiatiques et les cours du pétrole, fortement dépendants des anticipations de l'activité économique, qui ont perdu plus de 10%. 

Les pays européens, qui font déjà face à une cinquième vague de contaminations de Covid-19, commencent d'ores et déjà à prendre des mesures face à l'apparition d'un nouveau variant, détecté en Afrique du Sud. 

Et l'Union européenne a recommandé vendredi aux Etats membres de suspendre les vols en provenance et à destination de l'Afrique australe, tandis qu'un cas a été identifié en Belgique, le premier en Europe.

Les investisseurs se sont tournés vers le marché obligataire, traditionnel refuge en période d'incertitudes, provoquant une nette baisse des rendements. L'emprunt souverain américain à 10 ans est tombé à 1,48%, contre 1,64% à la clôture de mercredi (le marché était fermé jeudi). 

Les monnaies refuges, comme le yen japonais ou le franc suisse, et l'or étaient également recherchés par les investisseurs soucieux de prendre un minimum de risques. 

Cependant, dès lundi matin, la tendance semblait s’inverser : les prix du pétrole remontaient fortement à l'orée d'une semaine qui s'annonce mouvementée entre évaluation de la demande, négociations sur le nucléaire iranien et réunion de l'Opep+, après leur lourde chute de vendredi dûe à la détection d'un nouveau variant, Omicron.

Vers 10H25 GMT (11H25 à Paris), le baril de Brent pour livraison en janvier bondissait de 4,13% à 75,72 dollars, et à New York, le WTI pour le même mois gagnait 4,67% à 71,33 dollars.

Les deux références du brut ont perdu vendredi plus de 10% en l'espace d'une seule séance, une première depuis les débuts de la pandémie, en avril 2020.

"Le pétrole brut reprend du poil de la bête lundi après le choc" provoqué par l'annonce de la détection d'un nouveau variant de Covid-19 en Afrique du Sud, constate Avtar Sandu, analyste de Phillip Futures.

Mais les inquiétudes autour de ce nouveau variant, "qui pourrait faire dérailler la reprise économique et les plans de certaines banques centrales", sont loin d'être dissipées, ajoute-t-il.

 

(Avec AFP)


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
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  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.