DUBAÏ : Il y a une situation de convergence en faveur des efforts mondiaux pour accélérer les technologies de captage, d’utilisation et de stockage du CO2 (CCUS : carbon capture, use and storage, NDLR) afin d’aider le monde à atteindre des objectifs de plus en plus urgents en matière de changement climatique, a affirmé jeudi l’Agence internationale de l'énergie (AIE).
Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, a précisé que l’investissement mondial dans les techniques de CCUS — que l’Arabie Saoudite a placées au centre de sa stratégie de transition énergétique — a déjà atteint 4 milliards de dollars cette année et augmentera probablement avec l’intensification de la pression pour respecter les normes internationales sur les émissions de gaz à effet de serre.
« Si les pays producteurs de pétrole et de gaz tels que l’Arabie Saoudite font de gros efforts pour les CCUS, ces efforts-là seront les bienvenus. La question est de savoir si ces technologies réduiront les émissions de manière rapide et significative », a-t-il ajouté.
Birol s’est exprimé lors d’un évènement marquant la publication d’un rapport de l’AIE intitulé « Les CCUS dans les transitions vers les énergies propres » (CCUS in clean energy transitions), qui appelle à une « transformation profonde dans notre manière de produire et d’utiliser l’énergie, objectif qui ne peut être réalisé que grâce à une combinaison de stratégies. Nous aimons l’énergie, mais nous n’aimons pas les émissions. L’énergie est bonne, les émissions sont mauvaises », a-t-il indiqué.
La stratégie énergétique du Royaume, qui vise à promouvoir les technologies et les processus qui éliminent véritablement le CO2 de l’économie circulaire, sera présentée lors d’une réunion virtuelle des ministres de l’Énergie membres du G20 organisée à Riyad dimanche prochain.
Le ministre de l’Énergie, le prince Abdul Aziz bin Salmane, se penchera sur les efforts déployés par le Royaume pour développer des technologies qui éliminent le CO2 de l'atmosphère, soit en le stockant en toute sécurité, soit en l'utilisant dans d'autres processus industriels.
Birol a déclaré que les producteurs de pétrole et de gaz doivent gérer une stratégie qui concilie les exigences de leurs économies avec les objectifs climatiques à long terme.
« Il est primordial de combiner la disponibilité de l’énergie et la nécessité d’atteindre les objectifs visés », a-t-il ajouté.
L’évènement de l’AIE a été ouvert par Erna Solberg, Première ministre de la Norvège, qui a lancé cette semaine un programme énergétique baptisé Longship, du nom des bateaux de raid Viking qui, selon Solberg, consituaient la technologie de pointe de leur époque.
Le projet a pour but de réduire les émissions en Norvège, pays exportateur de pétrole, ainsi que dans d’autres pays, et d’investir dans les technologies CCUS.
Selon l’AIE, les CCUS constitueront « un pilier critique des efforts visant à mettre le monde sur la voie vers zéro émissions nettes ».
Les techniques CCUS sont déjà utilisées en Arabie Saoudite dans un nombre d’installations de production de pétrole, et de nouveaux mégaprojets tels que Neom viseront à atteindre leur « bilan carbone », en partie grâce à l'utilisation d'hydrogène propre comme alternative aux hydrocarbures traditionnels, ainsi qu’à d’autres formes d’énergie renouvelable.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com