PARIS : Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a appelé lundi le Royaume-Uni à ouvrir un "accès légal à l'immigration" et à prendre "ses responsabilités", au lendemain d'une réunion intergouvernementale à Calais, dont les Britanniques avaient été exclus.
Une réunion en conseil de défense concernant les migrations se tient lundi matin à Paris "pour faire le point", à l'invitation du président Emmanuel Macron, a précisé Gérald Darmanin.
"Il faut que la Grande-Bretagne ouvre la possibilité d'un accès légal à l'immigration", a indiqué sur BFM/RMC le ministre, car "aujourd'hui les personnes qui veulent demander l'asile en Angleterre, n'ont pas d'autres moyens que de traverser la Manche".
Dimanche, quatre jours après le naufrage meurtrier dans la mer séparant le France du Royaume-Uni, les participants à une réunion européenne d'urgence à Calais avaient convenu d'"améliorer la coopération conjointe avec le Royaume-Uni" face au trafic migratoire.
"C'est parce qu'il n'y a pas de voie légale pour les immigrés d'aller en Grande-Bretagne, et parce que nous travaillons sans carte d'identité en Angleterre, qu'il y a cet appel d'air", a réaffirmé lundi M. Darmanin.
"Que faire avec les Anglais ? Et bien qu'ils changent leur législation, qu'ils prennent leurs responsabilités", a-t-il lancé, rappelant que 30.000 demandes d'asile sont enregistrées en Grande-Bretagne contre environ 150.000 en France chaque année.
"Je suis tout à fait prêt à discuter" avec les Britanniques "à condition que nous ayons un rapport normal et d'égalité d'humeur", a déclaré M. Darmanin, assurant par ailleurs que son homologue Priti Patel et lui s'appelaient "quasiment tous les jours".
Dimanche, étaient réunis à Calais les responsables chargés de l'immigration français, allemand, néerlandais et belge, la Commissaire européenne aux Affaires intérieures et les directeurs des agences européennes de police criminelle Europol et des frontières Frontex.
Dans une déclaration commune, les participants ont "réaffirmé leur engagement à tout mettre en œuvre pour lutter plus efficacement contre les réseaux criminels de passeurs" et reconnu la nécessité "d'améliorer la coopération conjointe avec le Royaume-Uni".
Cette rencontre avait lieu en réaction au pire drame migratoire survenu dans la Manche, le naufrage d'une embarcation qui a coûté la vie mercredi à au moins 27 migrants.