Kirghizstan: des législatives dans un climat tendu

Des citoyens votent pour les élections législatives du Kirghizistan dans le village de Koy-Tash, près de Bichkek, le 28 novembre 2021. (Photo, AFP)
Des citoyens votent pour les élections législatives du Kirghizistan dans le village de Koy-Tash, près de Bichkek, le 28 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 28 novembre 2021

Kirghizstan: des législatives dans un climat tendu

  • Depuis son indépendance en 1991, cette ex-république soviétique, située aux frontières du Kazakhstan et de la Chine, a vu trois de ses dirigeants contraints de quitter leurs fonctions après des manifestations violentes, en 2005, 2010 et 2020
  • L'actuel président, Sadyr Japarov, qui s'est hissé au pouvoir après les heurts ayant suivi les législatives d'octobre 2020, jouit d'un soutien populaire significatif qui devrait lui offrir un Parlement loyal dimanche

BICHKEK : Les Kirghiz votaient dimanche lors de législatives dans un climat tendu, les autorités affirmant avoir déjoué un coup d'Etat, soulevant la crainte de nouvelles turbulences dans ce pays pauvre et instable d'Asie centrale.

Depuis son indépendance en 1991, cette ex-république soviétique, située aux frontières du Kazakhstan et de la Chine, a vu trois de ses dirigeants contraints de quitter leurs fonctions après des manifestations violentes, en 2005, 2010 et 2020.

L'actuel président, Sadyr Japarov, qui s'est hissé au pouvoir après les heurts ayant suivi les législatives d'octobre 2020, jouit d'un soutien populaire significatif qui devrait lui offrir un Parlement loyal dimanche.

Mais ses critiques dénoncent ses tendances autoritaires, illustrées par l'arrestation d'une flopée de rivaux, et une réforme qui a renforcé ses prérogatives au détriment des députés.

Dimanche, 21 partis et des centaines de candidats participeront au vote pour se répartir les 90 sièges du Parlement.

Les bureaux de vote ont ouverts à 08H00 (02H00 GMT). Le président Japarov a glissé son bulletin dans une urne électronique à Bichkek, la capitale, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les premiers résultats sont attendus peu après la fermeture des bureaux à 20H00 locales (14H00 GMT).

Si les élections sont plus concurrentielles au Kirghizstan que dans les pays de la région, dominée par des régimes autoritaires, le vote de dimanche suscite peu d'engouement, selon des Kirghiz interrogés avant le scrutin par l'AFP à Bichkek.

Craintes de troubles

Daniel Zamirbekov, 18 ans, dit qu'il votera pour un petit parti réformateur.

Mais il craint que la participation ne soit faible et que cela ne profite aux formations riches pouvant mobiliser plus d'électeurs.

Selon Naourdine Choroukov, un agent d'entretien de 35 ans, l'élection va être "remportée par les mêmes personnes qui sont là depuis 30 ans et n'ont rien apporté au pays". Lui n'ira pas voter.

L'élection de dimanche sera un test pour la stabilité de ce pays de 6,5 millions d'habitants, réputé autant pour ses crises politiques que ses sublimes paysages montagneux et ses traditions nomades.

Vendredi, le Comité étatique pour la sécurité nationale a annoncé l'arrestation de 15 personnes, y compris des députés, accusées de préparer un coup d'Etat. Les autorités n'ont pas donné les noms des suspects.

Selon le Comité, ces derniers ont voulu pousser "1 000 jeunes agressifs" à manifester pour semer le chaos après le scrutin de dimanche.

Ce scénario rappelle les troubles d'octobre 2020, quand les législatives avaient été suivies de heurts à Bichkek entre la police et des manifestants dénonçant des fraudes en faveur du président d'alors, Sooronbaï Jeenbekov.

Les résultats du vote avaient finalement été annulés et M. Jeenbekov poussé à la démission.

«Montrer au monde» un scrutin honnête

Libéré de prison par des protestataires, Sadyr Japarov avait été élu haut la main président en janvier 2021.

Mais Sadyr Japarov, 52 ans, a ensuite renforcé ses pouvoirs. En avril, grâce à un référendum constitutionnel, il a ainsi supprimé la limite d'un seul mandat présidentiel.

Le dirigeant kirghiz n'aura pas de parti en course dimanche, mais plusieurs alliances richement financées sont dirigées par des politiciens qui lui sont fidèles.

Sadyr Japarov a promis de "montrer au monde" que le Kirghizstan peut organiser des élections honnêtes, même si plusieurs candidats disent avoir subi des pressions.

Un député indépendant, Ryskeldi Mombekov, a vu sa candidature retirée, puis rétablie par un juge. Ses partisans avaient menacé de manifester.

D'importants problèmes nourrissent aussi le mécontentement. Cet hiver, le pays risque d'être confronté à des pénuries énergétiques, un problème fréquent. Il subit aussi les effets de la pandémie, qui a fortement ralenti les échanges avec la Chine voisine.

Sur le plan international, le gouvernement, fortement dépendant de l'aide extérieure, doit aussi gagner la confiance de Moscou, l'allié traditionnel, et des Occidentaux, qui ont critiqué le renforcement des pouvoirs de M. Japarov. 


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.