Nucléaire iranien: les options américaines à la reprise des négociations

Un représentant de l'AIEA effectue une inspection à la centrale nucléaire de Natanz, en Iran. (photo d'archives AFP)
Un représentant de l'AIEA effectue une inspection à la centrale nucléaire de Natanz, en Iran. (photo d'archives AFP)
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Publié le Dimanche 28 novembre 2021

Nucléaire iranien: les options américaines à la reprise des négociations

  • Les options des États-Unis pour éviter que Téhéran accède à la bombe atomique sont limitées en cas d'échec
  • Joe Biden dit vouloir revenir dans l'accord de 2015 si l'Iran renoue aussi avec ses engagements

WASHINGTON, États-Unis : Les États-Unis de Joe Biden, qui reprennent lundi à Vienne les négociations indirectes avec l'Iran, sont bien moins optimistes qu'ils ne l'étaient au printemps sur la possibilité de sauver l'accord sur le nucléaire iranien.

Mais leurs options pour éviter que Téhéran accède à la bombe atomique sont limitées en cas d'échec.

- Relance de l'accord de 2015

L'ex-président américain Donald Trump avait claqué la porte en 2018 de cet accord international, et rétabli les sanctions américaines qu'il avait permis de lever. En riposte, la République islamique s'est affranchie de nombreuses restrictions à son programme nucléaire.

Joe Biden dit vouloir revenir dans l'accord de 2015 si l'Iran renoue aussi avec ses engagements. Les négociations indirectes qui ont démarré en avril à Vienne reprennent lundi, après une suspension de cinq mois imposée par Téhéran.

"Il est possible de parvenir rapidement à une entente", a encore assuré mercredi la diplomatie américaine, qui privilégie clairement cette option.

Mais l'émissaire américain Rob Malley juge que l'attitude des Iraniens n'est "pas de bon augure pour les négociations".

Les États-Unis leur reprochent d'avoir traîné des pieds et de multiplier les exigences "radicales", tout en continuant de faire des progrès nucléaires susceptibles de les rapprocher drastiquement de la bombe.

- Un accord provisoire

Si, à la reprise des pourparlers, il apparaît rapidement aux Américains que l'Iran veut seulement gagner du temps pour accélérer ses avancées atomiques, ils ne resteront pas "les bras croisés", a prévenu Rob Malley.

"Nous allons devoir envisager d'autres moyens -- diplomatiques et autres -- pour tenter de faire face aux ambitions nucléaires de l'Iran", a-t-il dit.

Parmi les options diplomatiques, la piste d'un "accord provisoire" est évoquée.

"L'administration Biden pourrait envisager un accord réduit, de court terme, qui permette le gel des activités les plus sensibles de l'Iran en matière de prolifération, en échange d'une levée limitée des sanctions", disait récemment à l'AFP Kelsey Davenport, de l'Arms Control Association.

L'objectif serait de gagner du temps, car Téhéran est aujourd'hui beaucoup plus proche qu'avant de la bombe.

Mais une telle option risque de provoquer une levée de boucliers à Washington, parmi les républicains mais aussi plusieurs démocrates qui y verraient une concession trop généreuse à l'égard des Iraniens.

- Un accord plus global

"Si l'Iran revient à la table des négociations avec une longue liste de demandes en dehors de l'accord sur le nucléaire, alors les Etats-Unis pourraient présenter leur propre liste" au sujet du rôle iranien dans les conflits régionaux et de ses missiles balistiques, estime Kelsey Davenport.

Mais s'ouvriraient alors de longues et complexes tractations à l'issue incertaine.

Surtout, rien ne dit que la République islamique ne continuerait pas, pendant ce temps, ses progrès nucléaires.

- Plus de pression

Pour Suzanne DiMaggio, chercheuse au Carnegie Endowment for International Peace, les "plans B" à la disposition de Joe Biden "ne sont pas géniaux". "S'il y avait un meilleur plan, ça se saurait", a-t-elle ironisé vendredi lors d'un échange avec des journalistes.

L'une des possibilités serait de renforcer les sanctions économiques, alors même que le gouvernement démocrate martèle que la "pression maximale" de l'ère Trump est un "échec".

Les mesures punitives pourraient viser la Chine, qui continue d'acheter du pétrole iranien malgré l'embargo américain. Mais il est peu probable que Pékin modifie sa posture.

Les faucons opposés à l'accord de 2015 -- et ils sont nombreux aux Etats-Unis, surtout parmi les conservateurs -- plaident pour que Washington redouble de pressions économiques, diplomatiques et même militaires sans attendre l'issue des négociations de Vienne.

- L'option militaire

Accusée de faiblesse par ces partisans de la manière forte, l'administration Biden a commencé à hausser le ton en octobre, en prévenant que "toutes les options" sont sur la table pour éviter que l'Iran devienne une puissance nucléaire. Une manière de laisser planer la menace militaire.

Dans une tribune remarquée, l'ex-diplomate Dennis Ross a affirmé toutefois que cette référence "routinière" aux "autres options" était devenue insuffisante car "Téhéran ne prend plus Washington au sérieux". "Pour relancer l'accord nucléaire, la menace d'une escalade militaire doit être sur la table", a-t-il insisté.

Israël brandit de son côté clairement cette possibilité.

Mais pour Suzanne DiMaggio, la force "ne résoudrait pas le problème" car "l'expérience montre que l'Iran répond à la pression par plus de pression".

"De nouveaux actes de sabotage du programme nucléaire iranien risquent de provoquer des erreurs d'appréciation ou une escalade ingérable qui pourrait dégénérer en conflit violent", a-t-elle mis en garde.


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.


Inde: deux insurgés tués par l'armée dans le Cachemire

Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
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  • Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays
  • L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions

SRINAGAR: Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts.

Une unité de l'armée indienne, le Chinar Corps, a fait état mercredi d'un "échange de tirs intense" avec des hommes armés, affirmant les soupçonner d'avoir "tenté une infiltration" dans le district de Baramulla, situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Pahalgam où a eu lieu la fusillade.

L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions.

Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays.

Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé un contingent de quelque 500.000 soldats.

Les forces de l'ordre indiennes ont lancé une vaste traque après la fusillade mardi contre un groupe de touristes à Pahalgam, une destination prisée située à environ 90 kilomètres de l'importante ville de Srinagar.

Il s'agit de la plus meurtrière contre des civils en un quart de siècle.

Les combats ont diminué depuis que le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a révoqué l'autonomie limitée de ce territoire en 2019.