Le Black Friday a commencé, un espoir pour les magasins en quête de clients

Venu des États-Unis, le Black Friday a lieu traditionnellement le vendredi suivant le jeudi férié de Thanksgiving, le 26 novembre cette année. (Photo, AFP)
Venu des États-Unis, le Black Friday a lieu traditionnellement le vendredi suivant le jeudi férié de Thanksgiving, le 26 novembre cette année. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 20 novembre 2021

Le Black Friday a commencé, un espoir pour les magasins en quête de clients

  • En France, il ne s'agit pas d'une période de soldes: les vendeurs ont l'interdiction de vendre à perte et de donner l'impression que les réductions de prix sont comparables à celle des soldes
  • Après des fêtes 2020 bousculées par le virus, tout le secteur espère que les Français décideront de se faire plaisir, et de dépenser l'épargne accumulée pendant les confinements

PARIS : Prix cassés et premiers achats de Noël: les promotions du Black Friday ont commencé, une semaine avant la date traditionnelle. Les commerçants comptent sur l'opération pour retrouver leur clientèle après une année difficile, mais des incertitudes demeurent, notamment en raison du Covid.

Venu des États-Unis, le Black Friday a lieu traditionnellement le vendredi suivant le jeudi férié de Thanksgiving, le 26 novembre cette année.

En France, il ne s'agit pas d'une période de soldes: les vendeurs ont l'interdiction de vendre à perte et de donner l'impression que les réductions de prix sont comparables à celle des soldes. Cela n'empêche pas de trouver des réductions de -40% sur les machines à café ou -50% sur les téléphones et appareils photo.

L'opération s'est imposée largement en France ces dernières années, poussée notamment par les gros vendeurs en ligne comme Amazon. 

Mais les e-commerçants ne sont pas les seuls à en profiter. "Les magasins physiques représentent probablement entre deux tiers et trois quart du chiffre d’affaires total du Black Friday", estime auprès de l'AFP Guy-Noël Chatelin, spécialiste de la consommation au cabinet EY.

L'an dernier, ils s'étaient coordonnées, avec le soutien du gouvernement, pour décaler l'opération à début décembre, pour attendre la réouverture des magasins après le confinement.

Cette fois, le confinement ne semble pas à l'ordre du jour, malgré la cinquième vague de Covid. Les commerçants craignent néanmoins le pass sanitaire, qui peut être rendu obligatoire sur décision des préfets en fonction de la situation sanitaire.

Autre incertitude: celle des éventuelles pénuries, en raison de difficultés d'approvisionnement auprès de l'Asie. 

"Les acteurs qui ont moins de stock ne vont pas se précipiter pour brader, et vont plutôt préférer vendre à un prix correct", assure Emmanuel Le Roch, délégué général de la Fédération pour la promotion du commerce spécialisé (Procos). 

Des achats de Noël plus anticipés ?

Mais les discours alarmistes pourraient aussi agir en faveur des commerçants. "La peur de manquer et celle d'être coincés à nouveau devraient pousser les consommateurs à faire leurs achats de Noël en anticipé, dès le Black Friday. Donc je pense qu'on peut s'attendre à une bonne quinzaine en terme de chiffres", observe Gontran Thüring, délégué général du Conseil national des centres commerciaux (CNCC).

"Une bonne quinzaine", car le Black Friday est de fait dilué au milieu des nombreuses offres de réductions: en France, il dure environ une semaine. Certains comme Fnac-Darty, La Redoute, H&M ou encore CDiscount et Amazon ont déjà commencé. Il intervient aussi juste après la Fête des célibataires du 11 novembre, ou "Double 11", un événement promotionnel venu de Chine qui s'impose dans le pays.

Reste à savoir si les Français iront en magasin: avec la pandémie, nombre d'entre eux ont pris le pli du e-commerce, boudant les magasins physiques, surtout les centres commerciaux. 

Depuis le début de l'année, Procos observe ainsi une chute de 10% de l'activité des magasins du commerce spécialisé par rapport aux dix premiers mois de 2019.

"Il y a vraiment une +cannibalisation+ des ventes des magasins physiques par les ventes en ligne", soutient Françis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France, qui représente les indépendants. Il estime que les opérations promotionnelles comme le Black Friday ne sont pas une solution pour retrouver la clientèle, et incite même ses adhérents à le boycotter.

Ce sont finalement les grandes enseignes présentes aussi bien en magasins qu'en ligne qui devraient le plus profiter de l'opération.

Et même si la fréquentation des magasins ne retrouve pas son niveau d'avant-crise, les commerçants devraient pouvoir compter sur des paniers de courses plus élevés. "C'est ce qu'on observe depuis la crise Covid: les consommateurs se déplacent moins, mais achètent plus", indique Emmanuel Le Roch. 

Après des fêtes 2020 bousculées par le virus, tout le secteur espère que les Français décideront de se faire plaisir, et de dépenser l'épargne accumulée pendant les confinements.


Évolution du financement des banques saoudiennes face à la hausse de la demande de prêts hypothécaires, selon S&P Global

Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
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  • l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété
  • Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement

RIYAD : Les banques saoudiennes devraient poursuivre des stratégies alternatives de financement pour faire face à l'expansion rapide des prêts, alimentée par la demande de nouveaux prêts hypothécaires, selon S&P Global.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété.

Selon l'analyse, le financement hypothécaire représentera 23,5 % de l'allocation totale de crédit des banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019.

« Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement, y compris l’externe », a déclaré S&P Global. 

Le rapport prévoit également que cette recherche de financement externe pourrait potentiellement avoir un impact sur la qualité de crédit du secteur bancaire saoudien.

Selon l'agence de notation basée aux États-Unis, la croissance des prêts parmi les banques saoudiennes a dépassé celle des dépôts, avec un ratio prêts/dépôts supérieur à 100 % en 2022, contre 86 % à la fin de 2019.

S&P Global s'attend à ce que cette tendance persiste, en particulier avec les prêts aux entreprises jouant un rôle plus important dans la croissance au cours des prochaines années. « Nous considérons que les banques saoudiennes se tourneront probablement vers des stratégies de financement alternatives pour soutenir cette expansion », indique le rapport. 


Espagne: la maison mère de Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier se lance en Bourse

 Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
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  • Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur
  • C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig

MADRID: Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe.

Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur comme Estée Lauder, Hermès, Kering et LVMH.

C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig, en assurant viser une "approche de long terme".

Fondé en 1914 à Barcelone par l'entrepreneur Antonio Puig Castellò, le groupe de parfums et cosmétiques espagnol s'est fait une place ces dernières années parmi les géants du luxe et de la mode, en multipliant les acquisitions de marques de prestige.

La maison catalane contrôle ainsi les griffes Paco Rabanne, Nina Ricci, Charlotte Tilbury, Carolina Herrera, Dries Van Noten et Jean Paul Gaultier. Il a également noué des contrats de licence avec Prada, Christian Louboutin et Comme des Garçons.

Contrôle familial

L'introduction en Bourse de Puig se fera vendredi au prix de 24,50 euros par action. Elle est présentée par les analystes comme le plus gros lancement boursier de l'année en Espagne et comme l'un des principaux en Europe.

Le montant fixé pour l'action Puig valorise le groupe barcelonais à près de 14 milliards d'euros. Cela lui permettra d'intégrer directement l'Ibex 35, indice vedette regroupant les 35 plus grosses entreprises espagnoles.

Cette opération d'envergure se déclinera en deux phases: une émission de nouvelles actions, devant rapporter 1,25 milliard d'euros, et la vente de parts détenues par Exea, la holding de la famille Puig, pour près de 1,36 milliard d'euros.

Cette double opération pourrait être complétée par une vente de titres réservée à certains investisseurs pour un total de 390 millions d'euros, selon le groupe. De quoi lever au total quelque 3 milliards d'euros.

Malgré cette opération, la famille Puig assure qu'elle restera l'actionnaire majoritaire de l'entreprise avec 71,7% des parts. Elle conservera, en outre, une très large majorité des droits de vote (92,5%) au sein de son conseil d'administration.

« Muscle financier »

L'introduction en Bourse du groupe catalan avait été officialisée le 8 avril, après avoir été évoquée pour la première fois le 20 octobre par Marc Puig en personne dans un entretien au quotidien économique Financial Times.

Le PDG de 62 ans avait alors estimé qu'elle permettrait d'imposer une "discipline" de marché à l'entreprise et d'éviter les possibles "difficultés" auxquelles les sociétés familiales sont confrontées lors du passage de témoin entre générations.

Il arrive, en effet, "que les entreprises familiales perdent leur position sur le marché. Elles peuvent commencer à mourir lentement et personne au sein de l'entreprise n'en est conscient", avait insisté le petit-fils d'Antonio Puig, à la tête du groupe depuis 2004.

Selon Javier Cabrera, analyste chez XTB, ce lancement boursier devrait permettre à la maison de beauté catalane d'acquérir du "muscle financier", en profitant de la "bonne dynamique boursière du secteur".

De fait, le contexte est actuellement porteur pour le luxe, dont les poids lourds ont enregistré des niveaux de ventes record en 2023, malgré un léger ralentissement après deux années de croissance à deux chiffres.

Puig a, pour sa part, réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros et dégagé un bénéfice net de 465 millions d'euros, en hausse de 16% sur un an. Et cette dynamique pourrait s'accélérer.

Les acquisitions réalisées ces dernières années permettent "une forte croissance" et une "diversification des revenus" du groupe, observe Javier Cabrera, qui insiste sur ses bons résultats en Chine, marché devenu incontournable pour le secteur du luxe.


Liban: l'Union européenne annonce une aide d'un milliard d'euros pour soutenir l'économie

Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
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  • Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés
  • Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens

BEYROUTH: La cheffe de la Commission européenne a annoncé jeudi à Beyrouth une aide d'un milliard d'euros pour soutenir la "stabilité socio-économique" du Liban et appelé ce pays à bien coopérer dans la lutte contre l'immigration clandestine.

Les fonds seront "disponibles à partir de cette année jusqu’en 2027. Nous voulons contribuer à la stabilité socio-économique du Liban", a déclaré Ursula von der Leyen, ajoutant "compter sur une bonne coopération" des autorités libanaises dans la lutte contre l'immigration clandestine vers l'Europe.

Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens, soit le plus grand ratio par habitant au monde.

Le petit pays méditerranéen, frontalier de la Syrie, n'a de cesse d'exhorter la communauté internationale de les rapatrier, les armes s'étant tues dans plusieurs régions syriennes.

Les migrants, demandeurs d'asile et réfugiés qui quittent le Liban par bateau à la recherche d'une vie meilleure en Europe se dirigent souvent vers Chypre qui affirme être en première ligne face aux flux migratoires au sein de l'UE.

"La réalité actuelle de cette question est devenue plus grande que la capacité du Liban à la traiter", a déclaré le Premier ministre libanais Najib Mikati, lors d'une conférence de presse en présence de Mme. von der Leyen et du président chypriote Nikos Christodoulides.

Augmentation des ressortissants syriens à Chypre 

"Nous renouvelons notre demande à l'UE, (...) d’aider les personnes déplacées dans leur pays (d'origine et non au Liban), pour les encourager à rentrer volontairement", a-t-il poursuivi.

De son côté, Chypre, qui fait état d'une augmentation des arrivées de ressortissants syriens, estime que la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, qui a déclenché des violences à la frontière israélo-libanaise, a affaibli les efforts de Beyrouth pour empêcher les départs.

De janvier à avril 2024, plus de 40 bateaux transportant environ 2.500 personnes ont accosté à Chypre, a indiqué à l'AFP l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Chypre avait conclu il y a des années avec le Liban un accord pour le retour de migrants en situation irrégulière.

Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés et de la manière de contrôler le flux migratoire vers son pays.