Soudan: Les manifestants appellent à l'escalade face à la répression de l'armée

Des manifestants soudanais opposés au coup d'État militaire se mettent à l'abri des gaz lacrymogènes tirés par les forces de sécurité au milieu des manifestations à Omdourman. (Photo, AFP)
Des manifestants soudanais opposés au coup d'État militaire se mettent à l'abri des gaz lacrymogènes tirés par les forces de sécurité au milieu des manifestations à Omdourman. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 19 novembre 2021

Soudan: Les manifestants appellent à l'escalade face à la répression de l'armée

  • Des affrontements de rue secouent Khartoum alors que l'ONU exhorte l'armée à s'abstenir de nouvelles violations des droits humains
  • Les dernières violences ont été condamnées par les États occidentaux qui ont suspendu leur aide économique dont le pays a grandement besoin

NEW YORK : L'ONU a appelé les «autorités de facto et les forces de sécurité du Soudan à faire preuve de retenue et à s'abstenir de commettre d'autres violations des droits humains».

Les propos du porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, sont intervenus alors que les opposants au coup d'État au Soudan ont promis jeudi d'intensifier leurs protestations après que 15 civils auraient été tués durant le jour le plus meurtrier qu’ait connu le pays depuis le coup d’Etat survenu le mois dernier, risquant une nouvelle confrontation avec la junte.

« La liberté d'expression et de réunion sont des droits humains fondamentaux accordés à chaque Soudanais », a déclaré Dujarric, ajoutant que les manifestants «ils doivent avoir la possibilité de s'exprimer pacifiquement et sans crainte de représailles».

Plus de trois semaines après la prise du pouvoir par le général Abdel Fattah Al-Burhan, qui a suspendu la transition du Soudan vers un régime civil, les militants pro-démocratie sont confrontés à une lutte de plus en plus dangereuse dans les rues.

Les décès de mercredi, recensés par des médecins alliés au mouvement de protestation, portent le bilan depuis le coup d'État du 25 octobre à au moins 39 morts.

Les dernières violences ont été condamnées par les États occidentaux qui ont suspendu leur aide économique depuis le coup d'État. Malgré la pression économique, le pays ayant désespérément besoin d'aide étrangère, les efforts pour trouver une issue à la crise sont au point mort.

Un haut responsable du département d'État américain a déclaré qu'il s'agissait « d'un moment vraiment critique », exprimant un sentiment « assez positif » à propos des récents entretiens tenus par la secrétaire d'État adjointe Molly Phee à Khartoum, « qui, je le sais, semblent être de mauvais présage ».

S'exprimant depuis la capitale nigériane Abuja, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est dit "profondément préoccupé" par l'effusion de sang de mercredi.

Il a condamné les meurtres et a exhorté l'armée soudanaise à autoriser les manifestations pacifiques.

Les manifestants ont décrit le comportement de la police lors des manifestations de mercredi comme plus agressif qu'auparavant, signe que l'armée cherche à renforcer sa position.

L'armée a déclaré que les manifestations pacifiques étaient autorisées, mais des affrontements de rue ont de nouveau secoué Khartoum alors que les services Internet sont rétablis jeudi.

Les meurtres de mercredi ont été condamnés par le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme Michelle Bachelet, qui a déclaré « qu'il est tout à fait honteux que des balles réelles aient à nouveau été utilisées contre des manifestants ».

Des affrontements ont été signalés jeudi dans la ville jumelle de Khartoum, Bahri, qui a connu des violences mercredi.

Un témoin a déclaré que les forces de sécurité avaient tiré des gaz lacrymogènes et des balles réelles alors qu'elles enlevaient les barricades érigées par les manifestants, qui se dispersaient et se regroupaient. Un témoin à Omdurman, de l'autre côté du Nil, a déclaré que les forces de sécurité ont également retiré les barricades et utilisé des gaz lacrymogènes lors de l'arrestation des manifestants.

Un groupe de comités de résistance de quartier coordonnant le mouvement de protestation dans l'est de Khartoum a annoncé une « escalade ouverte » contre le coup d'État dans un communiqué.

"Maintenant, nous menons des consultations parmi les comités de résistance sur l'intensification de l'escalade contre le coup d'État", a déclaré un haut responsable des comités.

Des photos de personnes tuées lors de précédentes manifestations ont été brandies en l'air lors des manifestations de mercredi.

"Je ne pense pas que les violences de mercredi auront fait grand-chose pour (réduire) la volonté de la rue a résisté au coup d'État", a déclaré Jonas Horner de Crisis Group.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".