PARIS : Après un arrêt de près d’un an pour cause de pandémie de Covid-19, le Programme d’appui à la diversification industrielle et à l’amélioration du climat des affaires (Padica), signé en 2016, entre l’Union européenne (UE) et l’Algérie, a été relancé le 25 octobre dernier.
Interrogée par Arab News en français sur les objectifs de ce programme, la délégation de l’UE en Algérie nous fait savoir que le Padica s’inscrit dans les priorités du partenariat Algérie-UE définies conjointement pour la période 2016-2021 dont les objectifs sont d’assurer le développement socio-économique inclusif, des échanges commerciaux, l’accès au marché européen et le développement durable. «Ce programme vise à améliorer l’environnement global de l’entreprise, de créer les conditions d’un accroissement du secteur industriel hors hydrocarbures dans l’économie», nous précise la délégation de l’UE en Algérie.
Placé sous la tutelle du ministère de l’Industrie, le Padica est doté d’un budget de financement de plus de 18,7 millions d’euros dont 2 millions sont dédiés à la mise en œuvre du programme consacré à l’amélioration du climat des affaires en Algérie. Ce programme consiste dans le déploiement par l’UE d’une assistance technique pour l’amélioration du climat des affaires, sous l’égide du Centre national économique et social ainsi que pour la diversification industrielle.
«Le programme Padica permettra de renforcer les capacités des structures du ministère de l’Industrie et des institutions engagées dans l’infrastructure qualité comme l’Organisme algérien d’accréditation (Algerac), l’Institut algérien de normalisation (Ianor) ou encore les comités techniques de normalisation. Padica permet aussi l’appui aux filières industrielles telles que les comités des filières statistiques, foncier industriel, ou encore dans la restructuration et l’intégration des filières prioritaires: zones franches, pôles industriels et clusters», expliquent les responsables du projet au sein de la délégation de l’UE en Algérie. Ils ajoutent que cette assistance technique est complétée par la fourniture d’équipements informatiques pour la modernisation du système d’information du ministère de l’Industrie et de matériel de laboratoire pour le Centre technique des industries mécaniques (CTIME).
Padica, un appui complémentaire aux programmes régionaux de l’UE
Le programme Padica a aussi pour objectif de répondre aux attentes des opérateurs économiques, en améliorant le climat des affaires et en stimulant la création de nouvelles entreprises. «Padica apporte un appui complémentaire aux programmes régionaux de l’UE visant le développement du secteur privé et la coopération dans la région sud de la Méditerranée, en particulier dans les pays bénéficiaires et signataires de la Charte EuroMed dont fait partie l’Algérie, de même pour EuroMed Invest ou encore New Society», indique la délégation.
Pour les opérateurs économiques, la stimulation des investissements, la dynamisation de l’entrepreneuriat et la diversification des activités économiques nécessitent un climat des affaires plus favorable. Selon eux, ces démarches sont indispensables et elles conditionnent la transformation de l’économie algérienne de la dépendance des hydrocarbures vers un processus de diversification.
Une assistance technique aux filières industrielles prioritaires
Ce programme a pour mission d’apporter une assistance technique aux neuf filières industrielles prioritaires identifiées: agroalimentaire, mécanique et automobile, mines, phosphate et sidérurgie, électronique et électroménager, chimie et dérivés, pétrochimie et plasturgie, pharmacie, textile et liège. Des missions qui seront assurées par le consortium GFA, dont le chef de file est l’Allemagne, avec les services internationaux GIZ (Allemagne) et DMI (France) au titre de la diversification industrielle.
«Padica a pour objectif prioritaire l’amélioration de la compétitivité des entreprises dans ces filières prioritaires et leur intégration dans les chaînes de valeur, notamment des marchés extérieurs», précise à Arab News en français la délégation.
Ahmed Zeghdar, ministre algérien de l'Industrie, a mentionné, quant à lui, lors de son intervention, l'importance de ce programme, particulièrement dans le cadre de la vision du gouvernement qui consiste à transformer le secteur industriel, notamment vers l’amélioration de la compétitivité et la diversification. «Ce projet est initié dans une situation où la politique économique et industrielle de notre pays connaît des changements importants dans le cadre de la série de réformes envisagées», a-t-il indiqué. Il a ajouté que l’Algérie doit tirer profit des expériences réussies pour renforcer les fondements de son industrie et relever le défi de la diversification économique.
De son côté, Nabila Sahnoune, directrice nationale du programme Padica, a souligné que le programme vise à atteindre un accroissement de la part du secteur industriel dans l’économie nationale tout en appuyant l’environnement global de l’entreprise afin de stimuler la création de nouvelles entreprises et de répondre aux attentes des opérateurs économiques.
Ce programme, qui s’achèvera en 2025, a permis l’acquisition, entre autres, d’un data center, d’un laboratoire d’essais mécaniques et d’un laboratoire de métrologie dimensionnelle.