PARIS: Deux militants de la mouvance d'ultradroite qui appelaient à des "actions violentes" ont été interpellés mardi, l'un à Montauban (Tarn-et-Garonne) et l'autre en Gironde, puis placés en garde à vue par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Les deux hommes ont été repérés, selon des sources judiciaire et policière, par des échanges sur la messagerie cryptée Telegram. Leur garde à vue peut durer 96 heures maximum compte tenu des soupçons qui pèsent sur eux. Ils devaient être transférés mercredi au siège de la DGSI à Paris.
Leur interpellation est intervenue dans le cadre d'une enquête préliminaire du Parquet national antiterroriste ouverte pour "association de malfaiteurs terroriste et provocation directe par un moyen de communication en ligne à un acte de terrorisme", a précisé une source judiciaire.
Lors des perquisitions menées, "plusieurs dizaines d'armes de toutes sortes (des armes longues, courtes, des munitions etc.), ainsi que du matériel entrant dans la composition d'explosifs" ont été découverts, selon une source policière.
Tendance « accélérationniste »
L'homme interpellé à Montauban est un employé municipal de cette ville âgé de 46 ans, selon la source judiciaire, confirmant une information de La Dépêche du Midi. Le maire de Montauban, Axel de Labriolle, a fait valoir dans un communiqué sa "confiance envers les services de police et en la justice pour faire la lumière sur ce dossier".
L'autre homme, âgé de 60 ans, a été interpellé, également mardi dans un hameau de Saint-Denis-de-Pile, une commune de 5 700 habitants, au coeur du Libournais. La maire, Fabienne Fonteneau, a expliqué à l'AFP, que bien qu'originaire de la commune, il n'y était "pas spécialement connu", étant revenu y vivre "il y a une dizaine d'années".
"Il avait fait cependant parler de lui il y a longtemps de cela, car il avait été condamné pour un homicide sur la personne de son beau-frère", a poursuivi l'élue. Selon des sources proches du dossier, il était sorti de prison il y a une dizaine d'années.
Mme Fontenau l'a décrit comme "un homme discret, sans histoire avec ses voisins", qui "ne participait pas à la vie associative, ni à la vie locale". Séparé, il vivait seul et a des enfants majeurs.
Les deux militants échangeaient régulièrement pour effectuer des "achats d'armes", a précisé la source policière.
Ils appartiennent tous deux à une tendance dite "accélérationniste", qui vise à provoquer ou encourager des affrontements entre communautés, selon une source policière. Ils sont également adeptes du survivalisme.
Les deux hommes n'ont, selon une source proche du dossier, pas de lien avec Rémy Daillet, une figure du complotisme incarcérée dans l'affaire de l'enlèvement au printemps dernier de la petite Mia. Il a été mis en examen le 22 octobre pour des projets d'attentats.
Depuis 2017, plusieurs projets d'actions violentes de l'ultradroite visant notamment des personnalités politiques ont été déjoués.