En Allemagne, la future coalition déjà à l'épreuve du Covid

Lundi, le taux d'incidence sur sept jours a ainsi dépassé pour la première fois la barre symbolique des 300, un niveau trois fois plus élevé qu'il y a trois semaines. (Photo/AFP)
Lundi, le taux d'incidence sur sept jours a ainsi dépassé pour la première fois la barre symbolique des 300, un niveau trois fois plus élevé qu'il y a trois semaines. (Photo/AFP)
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Publié le Mercredi 17 novembre 2021

En Allemagne, la future coalition déjà à l'épreuve du Covid

  • L'Allemagne est confrontée à une intense quatrième vague d'une pandémie qui a déjà tué depuis début 2020 plus de cinq millions de personnes dans le monde
  • Un retour massif au télétravail est en revanche clairement dans les tuyaux, sauf « raison professionnelle impérieuse » de venir au bureau

BERLIN : Pas encore au pouvoir mais déjà sur le grill: la future coalition qui va succéder en Allemagne à Angela Merkel cherche la parade à une quatrième vague virulente du coronavirus et décline plusieurs propositions, dont l'obligation d'être testé ou vacciné dans les transports publics.

Signe du flottement qui règne avant le départ de la chancelière conservatrice et l'arrivée d'une nouvelle majorité, une responsable écologiste a aussi évoqué une obligation vaccinale pour les personnels soignants et de maisons de retraite, avant de se rétracter.

Mais le débat sur cette mesure, très controversée en Allemagne, reste ouvert, a souligné le futur chancelier, le social-démocrate Olaf Scholz.

Un retour massif au télétravail est en revanche clairement dans les tuyaux, sauf "raison professionnelle impérieuse" de venir au bureau.

Les mesures seront soumises jeudi au Parlement allemand, alors que les trois partis --sociaux-démocrates du SPD, Verts et libéraux du FDP-- mettent la dernière main à leur "contrat de coalition", avec l'objectif de nommer officiellement Olaf Scholz à la chancellerie dans la semaine du 6 décembre.

Merkel préoccupée

Une réunion entre le gouvernement et les dirigeants des 16 régions allemandes est aussi prévue jeudi.

Avant même que soit conclu un accord, inédit entre trois formations dans l'histoire allemande, les premiers nuages s'amoncellent donc dans le ciel de la future coalition.

L'Allemagne est confrontée à une intense quatrième vague d'une pandémie qui a déjà tué depuis début 2020 plus de cinq millions de personnes dans le monde.

"Nous allons être confrontés à des semaines difficiles", a mis en garde samedi Angela Merkel, chargée d'expédier les affaires courantes avant de prendre sa retraite politique.

Lundi, le taux d'incidence sur sept jours a ainsi dépassé pour la première fois la barre symbolique des 300, un niveau trois fois plus élevé qu'il y a trois semaines.

En Bavière (554,2) et dans les Länder d'ex-RDA de Thuringe (546,1) et de Saxe (759,3), la situation est même critique.

"Avec le nombre de cas que nous avons maintenant, les hôpitaux de tout le pays dépasseront la limite de capacité dans les deux premières semaines de décembre", prédit Karl Lauterbach, expert en santé du parti SPD.

"La vague à venir va éclipser toutes les vagues précédentes", résume le Premier ministre du Land de Saxe, Michael Kretschmer,

L'heure est donc à un nouvel "effort national", réclamé par la chancelière sur le départ.

La règle des 3G (vacciné, guéri ou testé) devrait ainsi s'appliquer dans les transports publics, "y compris les transports scolaires et les taxis", selon le projet de la coalition, consulté par l'AFP.

Appliquer cette mesure s'avèrerait toutefois extrêmement complexe, prévient l'association des communes allemandes.

Les Länder doivent en outre pouvoir instaurer de nouvelles restrictions de contact dans les lieux publics et privés, visant spécifiquement les non vaccinés.

Un responsable du SPD a évoqué la perspective d'un "quasi confinement des non vaccinés", même s'il n'est pas question de contrôler leurs déplacements.

Les marchés de Noël, une institution en Allemagne, sont sur la sellette.

Poids de l'extrême droite

Les trois partis comptent cependant ne pas prolonger au-delà du 25 novembre l'état d'urgence sanitaire, un cadre juridique qui permet de décider un confinement, ce qu'écartent les trois partis. Une décision critiquée par des conservateurs en passe de retrouver l'opposition après 16 années au pouvoir et qui trouvent là un possible angle d'attaque contre la future majorité.

Les causes de cette détérioration rapide de la situation sanitaire sont multiples. Le taux de vaccination complète (67,5%) reste éloigné de l'objectif de 75% fixé par le gouvernement Merkel.

Environ 14 millions d'Allemands éligibles au vaccin n'auraient ainsi pas reçu d'injection. La Saxe là encore est la mauvaise élève du pays, avec une petite majorité de vaccinés (59,6%).

Les régions frontalières que sont la Bavière et la Saxe sont aussi victimes de la dégradation de la situation sanitaire dans les pays limitrophes comme l'Autriche, qui a décidé lundi un confinement des non-vaccinés, la République tchèque ou encore la Pologne.

Autre élément d’explication : les régions d'ex-RDA sont des bastions de l'extrême droite, particulièrement rétive à la vaccination. La moitié des personnes non vaccinées aurait ainsi voté pour le parti extrémiste AfD aux élections du 26 septembre, selon un sondage Forsa.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.