Liverpool: le parcours du suspect tué dans l'explosion au coeur de l'enquête

Des officiers de police scientifique près de la scène d'une explosion de voiture à l'extérieur de l'hôpital pour femmes de Liverpool, le 16 novembre 2021. (Photo, AFP)
Des officiers de police scientifique près de la scène d'une explosion de voiture à l'extérieur de l'hôpital pour femmes de Liverpool, le 16 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 16 novembre 2021

Liverpool: le parcours du suspect tué dans l'explosion au coeur de l'enquête

Des officiers de police scientifique près de la scène d'une explosion de voiture à l'extérieur de l'hôpital pour femmes de Liverpool, le 16 novembre 2021. (Photo, AFP)
  • Selon des médias britanniques mardi, Emad Al Swealmeen est un demandeur d'asile du Moyen-Orient se présentant comme Syrien et n'était pas connu des services de renseignement
  • Emad Al Swealmeen a été interné environ six mois en psychiatrie il y a quelques années après un incident dans le centre-ville impliquant un couteau

LIVERPOOL: La police antiterroriste britannique passe au crible le profil d'Emad Al Swealmeen, mort dans l'explosion d'un taxi dimanche à Liverpool (nord de l'Angleterre) qui est, selon des médias britanniques, un demandeur d'asile converti au christianisme.  

Les enquêteurs pensent que l'engin explosif a été "fabriqué" par cet homme de 32 ans, passager du taxi et tué par la déflagration, survenue peu avant 11H00 (locales et GMT) devant un hôpital pour femmes au moment où le Royaume-Uni commémorait les victimes des guerres, à l'occasion du "Dimanche du Souvenir". Ses motivations restent cependant à déterminer.  

"Nous comprenons mieux d'heure en heure, mais il faudra probablement un certain temps, peut-être plusieurs semaines, avant d'être sûrs de savoir ce qui s'est passé", a indiqué la police, qui considère pour l'heure qu'il s'agit d'un "acte terroriste".  

Selon des médias britanniques mardi, Emad Al Swealmeen est un demandeur d'asile du Moyen-Orient se présentant comme Syrien et n'était pas connu des services de renseignement. Arrivé au Royaume-Uni il y a plusieurs années, il s'y était converti au christianisme.  

Sa motivation "doit encore être établie", a souligné le secrétaire d'Etat chargé de la police, Kit Malthouse, devant les députés, mais cet événement constitue "un rappel brutal de plus de la menace liée au terrorisme que nous encourons tous".  

Elizabeth et Malcom Hitchcott, un couple de chrétiens habitant à Liverpool, ont exprimé leur "choc" et leur "tristesse" en apprenant qu'Emad Al Swealmeen, qu'ils avaient hébergé pendant des mois, était considéré comme responsable de l'explosion.  

Interné en psychiatrie   

"Il a vécu ici pendant huit mois, et nous vivions côte à côte. On n'a jamais eu l'impression que quelque chose n'allait pas", a déclaré M. Hitchcott à la chaîne ITV. Il a expliqué que le jeune homme avait quitté l'islam pour devenir chrétien et fait son baptême et sa confirmation à la cathédrale de Liverpool.  

"Il était très calme (...) J'avais l'habitude de prier chaque jour une demi-heure au salon avec lui. Je ne pense pas qu'il simulait sa foi", a également dit M. Hitchcott au Telegraph.  

Selon lui, Emad Al Swealmeen a été interné environ six mois en psychiatrie il y a quelques années après un incident dans le centre-ville impliquant un couteau.  

M. Hitchcott a expliqué que la demande d'asile de son protégé avait été rejetée, car les services compétents ne pensaient pas qu'Emad Al Swealmeen était Syrien comme il le prétendait.  

Selon le tabloïd The Sun, qui avance qu'Al-Swealmeen était Jordanien, la police antiterroriste pense que les refus répétés opposés à sa demande d'asile et ses problèmes psychologiques ont pu le pousser à l'acte.  

Dans le cadre de l'enquête, quatre hommes, âgés de 20, 21, 26 et 29 ans, avaient été interpellés dimanche et lundi et ont depuis été relâchés.  

"Vrai miracle"  

Russ Jackson, chargé de la police antiterroriste de la région, a indiqué que les enquêteurs avaient fait des "progrès significatifs" et "récupéré des preuves importantes à l'adresse avenue Rutland qui est en train de devenir centrale dans l'enquête".  

C'est dans cette avenue, où Emad Al Swealmeen louait depuis peu un logement, qu'il avait emprunté un taxi dimanche matin pour se rendre à une maternité à Liverpool.  

Selon la BBC, les enquêteurs tentent de déterminer si la charge principale a effectivement explosé, aucuns véhicule alentour ayant été endommagé, et si elle contenait du TATP, un explosif artisanal utilisé notamment lors de l'attentat contre une salle de concert à Manchester en 2017.  

Le chauffeur de taxi, qui a pu s'extraire du véhicule avant qu'il ne soit consumé par les flammes, est sorti de l'hôpital où il avait été soigné pour des blessures.  

"L'explosion s'est produite pendant qu'il était dans la voiture et c'est un vrai miracle qu'il ait pu s'échapper", a expliqué son épouse sur Facebook.  

Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Damian Hinds, a déclaré mardi que la pandémie de coronavirus pourrait avoir "exacerbé" le nombre de personnes s'auto-radicalisant en ligne, soulignant sur Sky News que la police avait déjoué "plus de trente complots à un stade avancé au cours des dernières années".  

Après cette attaque, le Royaume-Uni a relevé lundi à "grave" le niveau de la menace terroriste sur le sol britannique, un mois après le meurtre le 15 octobre du député David Amess pendant une permanence parlementaire à une soixantaine de kilomètres de Londres. 


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.