L'auteur de l'explosion de Liverpool identifié, la menace terroriste relevée

Le passager avait emprunté le taxi dans cette avenue, demandant au chauffeur de l'emmener à l'hôpital pour femmes, situé à 10 minutes en voiture. (Photo/AFP)
Le passager avait emprunté le taxi dans cette avenue, demandant au chauffeur de l'emmener à l'hôpital pour femmes, situé à 10 minutes en voiture. (Photo/AFP)
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Publié le Lundi 15 novembre 2021

L'auteur de l'explosion de Liverpool identifié, la menace terroriste relevée

  • La police a procédé lundi «par précaution» à une «explosion contrôlée», ainsi qu'à des perquisitions à deux adresses à Liverpool
  • Son auteur présumé a été inculpé de meurtre et de préparation d'actes terroristes

LIVERPOOL: Le Royaume-Uni a relevé lundi à "grave" le niveau de la menace terroriste sur le sol britannique, au lendemain de l'explosion d'un taxi à Liverpool (nord de l'Angleterre), dont la police pense avoir identifié l'auteur présumé, mort dans la déflagration. 

Cette attaque vient rappeler "le besoin pour chacun de nous de rester vigilant", a déclaré le Premier ministre Boris Johnson au cours d'une conférence de presse, soulignant que "le peuple britannique ne se laissera jamais intimider par le terrorisme". 

"Nous ne cèderons jamais devant ceux qui veulent nous diviser", a-t-il ajouté. 

Le relèvement du niveau de la menace signifie que les autorités considèrent comme "hautement probable" une attaque terroriste, selon la classification officielle. 

Les enquêteurs pensent que l'engin explosif de Liverpool a été "fabriqué" par le passager du taxi, tué dans l'explosion survenue dimanche matin devant un hôpital pour femmes de la ville du nord de l'Angleterre. 

La police antiterroriste pense "fortement" l'avoir identifié comme étant Emad Al Swealmeen, 32 ans, les enquêteurs ayant établi des liens avec deux adresses où des perquisitions étaient en cours lundi. La police pense qu'il habitait à la première "depuis un moment" et avait loué récemment la deuxième, avenue Rutland. 

« Explosion contrôlée » et perquisitions  

C'est à cette dernière adresse que "des éléments importants ont été trouvés et des recherches supplémentaires seront nécessaires aujourd'hui et potentiellement dans les prochains jours", a souligné la police, qui a par ailleurs dit avoir procédé "par précaution" à une "explosion contrôlée". 

Le passager avait emprunté le taxi dans cette avenue, demandant au chauffeur de l'emmener à l'hôpital pour femmes, situé à dix minutes en voiture. 

Quatre hommes – âgés de 20 à 29 ans – ont été arrêtés dans le cadre de cette enquête, selon la police, qui a évoqué lundi un "acte terroriste" tout en précisant que son mobile "restait à déterminer". 

La ministre de l'Intérieur Priti Patel a souligné qu'il s'agissait de la deuxième attaque en un mois, après le meurtre le 15 octobre du député David Amess pendant une permanence parlementaire à une soixantaine de kilomètres de Londres. Son auteur présumé a été inculpé de meurtre et de préparation d'actes terroristes. 

L'explosion était survenue dimanche matin, au moment où le Royaume-Uni commémorait les victimes des guerres, à l'occasion du "Dimanche du Souvenir".  

Elle s'est produite juste avant 11H00, heure à laquelle la nation se recueillait en silence, et à quelques centaines de mètres de la cathédrale de Liverpool où des centaines de soldats, anciens combattants et membres du public étaient rassemblés. 

"Nous ne pouvons pas établir de lien pour l'instant mais c'est une piste d'enquête que nous explorons", a déclaré au cours de la conférence de presse lundi Russ Jackson, chargé de la police antiterroriste de la région, à propos de ces commémorations. 

« Bravoure incroyable » 

Blessé dans l'explosion, le chauffeur de taxi a été qualifié de "héros" par des responsables politiques et des tabloïds qui ont affirmé qu'il avait permis d'éviter des morts. 

"Il semble que le chauffeur de taxi en question se soit comporté avec une présence d'esprit et une bravoure incroyables", a déclaré Boris Johnson.  

Selon The Daily Mail, le chauffeur a trouvé que son passager avait l'air "suspect" et l'a enfermé dans le taxi, avant de s'en échapper. 

"Le chauffeur de taxi, dans ses efforts héroïques, a réussi à éviter ce qui aurait pu être une catastrophe absolument horrible à l'hôpital", a déclaré la maire de Liverpool, Joanne Anderson, sur la BBC, confirmant qu'il avait "verrouillé les portes" du véhicule. 

Il a depuis quitté l'hôpital où il était soigné, selon la police. 

La police antiterroriste est chargée de l'enquête avec le soutien du service de renseignement MI5. 

Des images ont montré une large fumée grise s'échappant des lieux de l'explosion et un véhicule carbonisé. 

Phil Garrigan, le chef des pompiers du Merseyside, a raconté que l'incendie du véhicule s'était "complètement développé" à l'arrivée des véhicules de secours.  

La police a exhorté la population à "rester calme mais vigilante". 


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.