DUBAÏ : Refusant de se plier aux pressions que les États-Unis exercent sur les pays membres de l’OPEP+ pour qu’ils pompent du pétrole plus vite, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et la Russie ont déclaré lundi que les producteurs de pétrole continueraient à suivre le même quota de production, comme il avait déjà été convenu.
Le ministre de l’Énergie des EAU, Suhail Al-Mazrouei, a dit que l’OPEP+ élevait déjà l’approvisionnement quotidien de 400 000 barils par jours et que cela était suffisant.
Lors de l’exposition et la conférence internationales sur le pétrole d'Abu Dhabi, Mazrouei a ajouté que le marché pétrolier allait passer d’un déficit à un surplus d’ici le début de l’année prochaine. C’est l’une des raisons principales pour lesquelles l’OPEP+ ne peut se permettre d’être plus agressive.
Des ministres de l’Énergie venus de pays en voie de développement se sont rassemblés à Abu Dhabi pour participer à l’événement et ont insisté sur la nécessité d’investir davantage dans la production de combustibles fossiles.
«Après environ une décennie de sous-investissement dans notre industrie, le monde a connu une pénurie d’approvisionnement. Il est temps de prendre les choses en main,» a dit Sultan Al-Jaber, directeur général et PDG de la compagnie pétrolière nationale d’Abu Dhabi.
D’après Al-Jaber, il faudra investir plus de 600 milliards de dollars par an dans l'industrie de pétrole et de gaz jusqu'en 2030, pour répondre à la demande mondiale prévue. Également président de Masdar, société des énergies renouvelables à Abu Dhabi, Al-Jaber a déclaré qu’il était vrai que l'avenir reposait sur les énergies renouvelables, mais que cet avenir «n'était pas encore là» et que le monde dépendait toujours en grande partie du pétrole et du gaz.
L'administration du président Joe Biden a incité les nations à renoncer aux combustibles fossiles et a appelé l’OPEP à augmenter sa production, étant donné que les prix à la pompe grimpent pour les consommateurs. Elle a plus précisément pointé du doigt l'Arabie saoudite.
Les principaux producteurs de pétrole du groupe OPEP+ ont jusqu'à présent refusé de changer leur démarche progressive visant à rétablir les niveaux de production qui ont été gravement réduits lors de la pandémie en 2020.
Le ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdulaziz ben Salmane, a dit qu'il ne s’inquiéterait pas si les États-Unis venaient à vendre du brut provenant de leur réserve stratégique de pétrole pour faire baisser les prix.
«Tout le monde anticipe un surplus d'approvisionnement à partir du premier ou du deuxième trimestre [de l’année prochaine]», a déclaré le vice-ministre russe de l'énergie, Pavel Sorokin, à la télévision Bloomberg lors de la même conférence, en faisant allusion à des rapports précis, comme celui de l'Agence internationale de l'énergie.»
«Les inventaires ne sont plus dressés, ce qui montre qu'il n'y a pas de déficit pour le moment.»
Le ministre saoudien a affirmé que les marchés pétroliers étaient stables par rapport à ceux du charbon et du gaz naturel, dont les prix ont atteint un niveau record le mois dernier.
«Le marché pétrolier n'est pas à l’origine des pénuries d'énergie», a-t-il affirmé. «Comparez-nous à toutes les autres sources d'énergie. La volatilité vient des autres sources d'énergie.»
Le ministre de l'Énergie d'Oman a, lui aussi, évoqué qu'il n'était pas nécessaire que l'OPEP+ accélère ses augmentations de production. Le groupe décidera probablement, lors de sa réunion en décembre, de se limiter à des augmentations mensuelles de 400 000 barils.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com