RIYAD: L’Opep+ et ses alliés auraient tendance à se conformer à leur plan – celui de rétablir progressivement la grande quantité de production de brut qui a été suspendue lors de la pandémie et de continuer à augmenter la production de 400 000 barils par jour, chaque mois, jusqu’à la fin de l’année, bien que certains membres comme le Koweït aient exprimé leurs préoccupations quant à la faiblesse du marché.
Les stratégies d’augmentation de l’approvisionnement ont été remises en question, au moment où les prix internationaux du brut ont baissé de 11$ par baril, soit à peu près 15%, durant les trois premières semaines du mois d’août, alors que la Chine a de nouveau imposé le confinement.
L’augmentation de la production de pétrole de 400 000 barils par jour (bpj), déjà approuvée par les pays de l’Opep lors de rassemblements précédents, pourrait être réexaminée lors de la prochaine réunion, le 1er septembre, a rapporté Reuters dimanche, citant le ministre du pétrole du Koweït.
“Les marchés ralentissent. Puisque la quatrième vague de COVID-19 a commencé dans certaines régions, nous devons être vigilants et repenser cette augmentation. Il se peut qu’il y ait une suspension de l’augmentation de 400 000 bpj”, a révélé Mohammad Abdulatif Al-Fares à Reuters lors d’un événement parrainé par le gouvernement, à Koweït City.
Il a également dit que les économies des pays de l’Asie orientale et de la Chine demeurent influencées par la COVID-19 et que la prudence est de mise. “Des réunions avec les pays de l’Opep sont organisées, en particulier avec ceux du Conseil de coopération du Golfe (CCG), et les avis divergent quant à la façon de gérer ce problème”, a indiqué Fares.
L’alliance ne changera peut-être pas de cap facilement, étant donné que les défaillances en Amérique du Nord influent sur les prix du pétrole. Le Mexique a connu une suspension de plus de 400 000 bpj à cause d’un accident de plateforme pétrolière en mer, alors que des producteurs aux États-Unis s’attendent à une baisse de production, en raison d’une nouvelle tempête qui frappe la côte américaine du golfe du Mexique.
Les explorateurs du pétrole et du gaz naturel des raffineries de la côte américaine du golfe du Mexique et de la Louisiane ont arrêté la production, avant l’arrivée de l’ouragan Ida. Environ 1,65 million de bpj, ou 91% de la production de brut, et 85% de la production de gaz, ont été interrompus à partir de samedi, tandis qu’1,9 million de bpj de capacité de raffinage a été arrêté, soit 10% du total américain.
Dimanche matin, les ports allant du sud de la Louisiane jusqu’au Mississipi étaient fermés, pendant que l’ouragan Ida se précipitait vers la côte américaine du golfe du Mexique. C’était une tempête extrêmement dangereuse, de catégorie 4. Le port pétrolier au large de la Louisiane, le terminal de pétrole privé le plus grand aux Éats-Unis, avait également suspendu des livraisons avant l’arrivée de l’ouragan, selon une information publiée sur son site web.
“Le marché à l’est de Suez s’affaiblit mais il n’est pas facile d’anticiper cela puisque de nombreux pays de l’Opep, comme les Émirats arabes unis, veulent accroître leur production, et les consommateurs demandent une baisse des prix”, a dit à Arab News Abdulsamad Alawadhi, analyste indépendant basé à Londres et ancien dirigeant koweïtien du secteur pétrolier.
Les analystes s’attendent à voir l’Opep+ mainternir le cap, a annoncé Bloomberg vendredi, en s’appuyant sur une enquête.
Les États-Unis ont poussé l’Opep et ses alliés à stimuler la production pétrolière pour faire face à la hausse des prix du carburant qu’ils considèrent comme une menace pour le rétablissement de l’économie mondiale. Lorsqu’on l’a interrogé sur la décision des Éats-Unis, Fares a dit que les membres de l’Opep+ avaient différents points de vue à ce sujet.
“Je partage l’avis du ministre, mais cet avis reflète uniquement son opinion et je ne pense pas que ce soit celle du groupe aussi”, a-t-il ajouté.
La gestion prudente du marché pétrolier dont a fait preuve la coalition de l’Opep+ a gardé les prix suffisamment élevés pour soutenir le redressement de l’industrie mondiale du pétrole, et a largement évité la flambée qui aurait menacé le rétablissement de l’économie mondiale. Environ 45% du volume de production qui a été bloqué au printemps dernier a été relancé.