PARIS : Michel Barnier, candidat à l'investiture LR pour la présidentielle, a prôné "un électrochoc en matière de sécurité publique et d'immigration", lundi à Paris devant des adhérents LR auxquels il a promis d'être un président "qui rassure et qui agit".
Expliquant son projet de "moratoire" pendant "trois à cinq ans" sur l'immigration, il a plaidé pour la "rupture" sur le régalien mais aussi la "reconstruction" sur des thèmes allant de la lutte contre l'assistanat à la cohésion sociale, en passant par "un effort massif sur la réindustrialisation du pays" ou encore l'éducation.
"Je suis prêt" à être un président "qui rassure et qui agit", a-t-il ajouté en promettant le "respect", devant 200 personnes rassemblées dans un café du XVIe arrondissement de la capitale.
Au lendemain d'un deuxième débat télévisé où chacun des cinq prétendants LR a "montré des différences qui ne sont pas des divergences", M. Barnier a promis de créer une "dynamique d'unité" s'il était désigné candidat à l'issue du congrès du 1er au 4 décembre. Les sympathisants ont jusqu'à mardi soir pour adhérer s'ils veulent voter lors du congrès.
"Tout le monde aura sa place, personne ne sera humilié", a ajouté l'ancien ministre qui passe pour un des favoris du fait de sa fidélité à LR.
Mais "attention dans les débats à ne pas chercher à se différencier au risque de créer de l'agressivité entre nous", a-t-il ajouté, en estimant qu'"il y a parfois un peu de surenchère et de course à l'échalote".
Ainsi, face aux discours sur la souveraineté, "il y a des domaines où pour défendre nos intérêts il ne faut pas être tous seuls sinon on est foutu, définitivement sous influence chinoise ou américaine", a-t-il affirmé.
Quant à l'Otan, "si on quitte le commandement intégré, tous les pays européens prendront ça comme une agression", a-t-il averti, estimant qu'"il faut rester sur le projet d'alliance avec les Etats-Unis notamment face au terrorisme". Mais "l'alliance n'est pas l'allégeance".
A l'approche de la présidence française de l'UE, au premier semestre 2022, l'ancien commissaire européen a estimé qu'"Emmanuel Macron aurait été sage de demander de différer cette présidence" car "nous allons être en suspension dans ces six mois", et "comment avez-vous de l'influence quand les autres autour de la table se disent : +Il ne sera plus là dans six mois?+", s'est-il interrogé.