Liban: Enquête ouverte après la diffusion d’une vidéo d'un centre médical insalubre

Le ministre libanais de la Santé, le Dr Firass Abiad. (Photo fournie)
Le ministre libanais de la Santé, le Dr Firass Abiad. (Photo fournie)
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Publié le Dimanche 14 novembre 2021

Liban: Enquête ouverte après la diffusion d’une vidéo d'un centre médical insalubre

  • Les ministres libanais de la Santé et des Affaires sociales et l'équipe de l'OMS inspectent les installations de Byblos après que des images tournées par un médecin suscitent l'indignation du public
  • «Le système de santé au Liban est injuste. La grave crise économique a encore révélé ses défauts et ses inconvénients», a soutenu Abiad

BEYROUTH : Les autorités sanitaires libanaises ont ouvert une enquête après que des images vidéo qui auraient été filmées par un médecin montraient des patients émaciés attachés à des lits sales dans un centre médical de la ville.

Les images documentées par l'association caritative Wataawanou ont suscité l'indignation du public lors de leur diffusion sur les chaînes d'information vendredi.

;Les images ont mis en évidence les mauvaises conditions dans les chambres et les couloirs du centre de santé Santa Maria à Byblos qui accueille 55 hommes et 15 femmes souffrant de maladies neurologiques et mentales.

Ces images montraient des patients à l'apparence squelettique assis ou allongés sur des lits sales, incapables de parler, et certains avec les mains attachées à leurs lits. Des pots contenant de la nourriture pourrie et des miches de pain moisi ont été aperçus dans une cuisine, et d'autres images semblaient représenter des salles de bains insalubres.

Après que la vidéo soit devenue virale, le ministre libanais de la Santé, le Dr Firas Abiad, et le ministre des Affaires sociales, Hector Hajjar, ont visité le centre samedi pour inspecter les locaux avec une équipe d'experts du bureau de l'Organisation mondiale de la santé au Liban.

«Une enquête a été ouverte pour que les auteurs soient tenus responsables et définir les raisons pour lesquelles le centre a atteint un état aussi dégradé sans en informer le ministère, qui a le devoir de veiller à ce que ses patients soient traités dans de bonnes conditions», a avisé Abiad.

Le ministère a pris des dispositions afin que les patients de Santa Maria soient transférés dans d'autres établissements en attendant l'achèvement d'une opération de nettoyage.

Un scandale sanitaire similaire a été révélé en février 2019 à l'hôpital Al-Fanar d'Al-Msayleh, dans le sud du Liban. Là encore, les patients ont été transférés vers d'autres centres de santé, dont celui de Byblos qui a accueilli 38 personnes sur environ 90 patients.

Après la diffusion des dernières images, des responsables du centre de santé de Santa Maria auraient tenté de faire un nettoyage rapide et ont empêché les journalistes d'entrer dans les locaux.

Abiad a déclaré à Arab News que «Malgré la tentative de nettoyage, ce que nous avons vu montre une grande négligence et à quel point la crise économique au Liban a affecté le centre».

Le Liban est plongé dans une crise économique et financière qui a propulsé 55% de la population du pays en dessous du seuil de pauvreté.

«Tous les centres d'aide sociale dans le monde sont confrontés à des problèmes, mais de nombreuses raisons nous ont conduits ici au Liban», a ajouté Abiad. «Les familles des patients ne les surveillent pas. Ils les laissent dans les centres et les oublient. Si une famille s'était plainte, nous aurions agi immédiatement».

«De plus, les contrôleurs sanitaires affiliés à notre ministère ne font plus leur travail. Le contrôleur de la santé qui est censé visiter le centre a déclaré que le coût de venir ici de Beyrouth est équivalent à la moitié de son salaire mensuel».

«Le ministère de la Santé verse au centre LBP24 000 ($15,88) par jour pour chaque patient qu'il accueille, mais cette somme ne vaut plus rien maintenant.

«Le directeur du centre m'a affirmé que l'État ne pompe plus l'eau dans la région à cause du manque de gasoil dans les stations, et qu'il doit acheter l'eau lui-même, ce qui est extrêmement coûteux, il est donc naturel que les services de nettoyage se détériorent et par conséquent l'hygiène des patients », a expliqué le ministre.

Cependant, il a souligné qu'aucun de ces problèmes ne justifiait la situation dans laquelle se trouvait le centre de santé.

Abiad a constaté qu'il y avait environ 50 autres centres au Liban offrant des services similaires, et que le ministère avait distribué 2 000 cartes aux patients cette année leur permettant d'accéder aux installations.

«Des milliers d'autres ont déjà cette carte tandis que d'autres patients ont été placés dans de tels centres par leurs familles qui ne peuvent pas leur fournir les services de santé requis », a-t-il signalé.

Le directeur du centre médical Santa Maria, Joseph Harb, a justifié qu'il n'avait «pas reçu les frais dus depuis le début de 2021, s'élevant à LBP900 millions, ce qui constitue un obstacle majeur à l'approvisionnement en eau, en carburant et en nourriture».

Abiad a ajouté : «Ces centres n'ont pas reçu leurs cotisations en raison du retard des contrats en attente de transfert de crédits pour paiement. Les cotisations impayées sont calculées sur la base du taux officiel, soit LBP1 507 pour un $1, alors que les coûts que ces centres doivent supporter sont très élevés. Cela vaut également pour les hôpitaux et les associations de premier ordre, ce qui pose un problème majeur».

«Le système de santé au Liban est injuste. La grave crise économique a encore révélé ses défauts et ses inconvénients», a-t-il soutenu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Trump annonce la levée des sanctions contre la Syrie

Le président américain Donald Trump s'exprime lors du forum d'investissement américano-saoudien au centre de conférence international King Abdul Aziz à Riyad, le 13 mai 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprime lors du forum d'investissement américano-saoudien au centre de conférence international King Abdul Aziz à Riyad, le 13 mai 2025. (AFP)
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  • La décision de lever les sanctions a été prise à la suite de discussions avec le prince héritier Mohammed ben Salmane

RIYAD: Donald Trump a créé la surprise mardi en annonçant depuis Riyad qu'il levait les sanctions américaines contre la Syrie, à la veille de rencontrer au moins brièvement le président Ahmad al-Chareh en Arabie saoudite.

"Je vais ordonner l'arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur", a dit le président américain, en indiquant être parvenu à cette décision après des demandes pressantes de son hôte, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.


Le prince héritier saoudien et Trump signent un accord de partenariat économique

Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman se rencontrent à Riyad. (SPA)
Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman se rencontrent à Riyad. (SPA)
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  • Le partenariat comprend des accords sur l'énergie, l'exploitation minière et la défense
  • La coopération en matière de défense entre les deux pays est axée sur la modernisation des capacités des forces armées saoudiennes, ainsi que sur un accord entre l'Agence spatiale saoudienne et la NASA

RIYADH : Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Donald Trump ont signé mardiun accord de partenariat économique stratégique à Riyad, à l'occasion de la visite régionale de M. Trump.

Le partenariat comprend la signature de protocoles d'accord dans les secteurs de l'énergie, des mines et de la défense.

La coopération en matière de défense entre les deux pays est axée sur la modernisation des capacités des forces armées saoudiennes, ainsi que sur un accord entre l'Agence spatiale saoudienne et la NASA.

Parmi les autres accords figurent un protocole d'accord sur les ressources minérales, un accord avec le ministère de la justice et une coopération sur les maladies infectieuses.

M. Trump est arrivé mardi en Arabie saoudite pour une tournée qu'il a qualifiée d'"historique" au Moyen-Orient, au cours de laquelle il mêlera une diplomatie urgente sur Gaza à d'importantes transactions commerciales.

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a chaleureusement accueilli M. Trump lorsqu'il est descendu d'Air Force One à l'aéroport international King Khalid dans la capitale saoudienne et a donné le coup d'envoi de sa tournée au Moyen-Orient.

Les deux dirigeants se sont ensuite retirés dans un grand hall de l'aéroport de Riyad, où M. Trump et ses assistants se sont vu servir un café arabe traditionnel par des préposés à l'attente portant des ceintures d'armes de cérémonie.

Des F-15 de l'armée de l'air royale saoudienne ont fourni une escorte honorifique à Air Force One à l'approche de la capitale du royaume. M. Trump et le prince Mohammed ont également participé à un déjeuner à la cour royale, en compagnie d'invités et d'assistants.

Plus tard, le prince héritier fêtera M. Trump lors d'un dîner officiel. M. Trump doit également participer mardi à une conférence américano-saoudienne sur l'investissement.

Air Force One a décollé pour un voyage qui comprendra des visites au Qatar et aux Émirats arabes unis, et peut-être des discussions en Turquie sur la guerre en Ukraine.

* Avec AFP et AP


Le Hamas dément que la libération d'un otage soit liée à une «pression militaire» israélienne

Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. (AFP)
Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. (AFP)
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  • Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu
  • M. Netanyahu avait estimé lundi que la libération du soldat de 21 ans était le résultat d'une "combinaison gagnante" alliant la pression militaire d'Israël et celle, politique, de l'administration de Donald Trump

GAZA: Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

"Le retour d'Edan Alexander est le résultat de communications sérieuses avec l'administration américaine et des efforts des médiateurs, et non une conséquence de l'agression israélienne ou de l'illusion d'une pression militaire", a affirmé le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué.

"Netanyahu induit son peuple en erreur et a échoué à ramener ses prisonniers (otages, ndlr) par la force", a-t-il ajouté.

Après des discussions avec des représentants des Etats-Unis, le Hamas a libéré lundi Edan Alexander, jusqu'alors le seul otage vivant ayant la nationalité américaine à être encore retenu dans la bande de Gaza depuis l'attaque sanglante perpétrée par le mouvement palestinien dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

M. Netanyahu avait estimé lundi que la libération du soldat de 21 ans était le résultat d'une "combinaison gagnante" alliant la pression militaire d'Israël et celle, politique, de l'administration de Donald Trump.

"Cela a été rendu possible grâce à notre pression militaire et à la pression politique exercée par le président Trump. C'est une combinaison gagnante", avait-il affirmé dans une vidéo diffusée par ses services.

Mardi, M. Netanyahu s'est entretenu au téléphone avec Edan Alexander qui rencontrait alors l'émissaire américain Steve Witkoff dans un hôpital de Tel-Aviv.

"Toute la nation israélienne est remplie de joie", a-t-il dit.

"Nous sommes reconnaissants du soutien américain et exprimons notre profonde gratitude envers les soldats de (l'armée) prêts à agir par tous les moyens nécessaires si les otages restants ne sont pas libérés", a-t-il ajouté.

Après deux mois de trêve ayant permis l'échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens en début d'année, Israël a repris le 18 mars son offensive contre le Hamas disant vouloir le contraindre à libérer les otages encore retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du 7 octobre 2023.

Depuis, les négociations indirectes entre Israël et le Hamas pour mettre fin aux combats n'ont pas débouché, les parties s'accusant mutuellement de bloquer le processus.

M. Netanyahu a décidé d'envoyer une délégation à Doha mardi pour des négociations sur les otages, a annoncé son bureau lundi, alors que Donald Trump effectue cette semaine une visite au Moyen-Orient.

Sur les 251 personnes enlevées en Israël lors de l'attaque du Hamas qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023, 57 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Le Hamas retient également la dépouille d'un soldat israélien tué lors d'une précédente guerre dans le territoire palestinien, en 2014.