Serge Najjar revient sur dix années de photographies prises à Beyrouth

Avocat à la cour de Beyrouth, Serge Najjar est aussi un photographe autodidacte au parcours atypique
Avocat à la cour de Beyrouth, Serge Najjar est aussi un photographe autodidacte au parcours atypique
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Publié le Jeudi 11 novembre 2021

Serge Najjar revient sur dix années de photographies prises à Beyrouth

  • Superbes compositions architecturales dans laquelle on retrouve toujours la présence d’un élément humain inattendu, les photos de Serge Najjar ont fait le tour du monde
  • L’artiste montre «un Beyrouth que les gens gagneraient à connaître, au-delà des clichés qui nous reviennent sans cesse»

BEYROUTH: Avocat à la cour de Beyrouth, Serge Najjar est aussi un photographe autodidacte au parcours atypique. Ses premiers clichés, publiés sur Instagram en 2011 sous le pseudonyme de «Serjios», le font connaître à la fois des professionnels et du grand public. Cet artiste s’intéresse aux formes, aux ombres, aux lignes et aux textures; ses œuvres mêlent l’art moderne et la géométrie abstraite.

Superbes compositions architecturales dans laquelle on retrouve toujours la présence d’un élément humain inattendu, les photos de Serge Najjar ont fait le tour du monde. Elles sont désormais présentées dans les expositions internationales et font la une des médias spécialisés.

Dans le cadre de Paris Photo (première foire internationale dédiée au médium photographique, NDLR), qui se tient cette année au Grand Palais éphémère, il dédicacera son premier ouvrage, qui a pour titre Beirut, le 11 novembre prochain entre 13h et 16h dans le stand B20 de la galerie Tanit. A Quelques heures de la signature de l’ouvrage, BEIRUT remporte le prix HIP Histoires Photographiques catégorie « premier Livre ».  Arab News en français a rencontré cet artiste fasciné par la capitale libanaise, dans laquelle il a grandi, lauréat du prix Photomed en 2014, qui dit avoir fait de l’architecture son «meilleur terrain de jeu».

Vous êtes avocat de formation: rien ne vous prédestinait à la photographie. Aujourd’hui, pourtant, vos photographies architecturales font le tour du monde. Racontez-nous la genèse de cette aventure.

Je pense que la rigueur dont un juriste doit faire preuve peut se traduire dans d’autres disciplines, même lointaines. Mon métier m’a certainement aidé à être attentif aux détails, aux éléments majeurs ou mineurs dans l’analyse d’une scène.

La photographie a joué un rôle d’exutoire pour moi car la création y est instantanée, alors qu’un dossier juridique est loin d’être «bouclé» en une fraction de seconde…

Tout a commencé lorsque je me suis inscrit à un cours de photographie que ma mère nous avait offert, en 2011, à mon frère et à moi. Je me suis pris de passion pour la photo et cette activité est devenue à ce point intense qu’elle a fini par envahir mon quotidien. C’est moins la technique photographique qui m’a intéressé que la géométrie de Beyrouth et de ses alentours. J’ai essayé de la restituer.

Une amie artiste m’a alors dit: «Fais attention, la passion finira par te ronger l’existence.» Étant donné la manière dont les choses évoluaient, j’ai choisi d’apprivoiser cette passion dévorante et de n’y consacrer que mes week-ends, poursuivant mon métier d’avocat le reste du temps. Cela m’a à la fois aidé à prendre de la distance vis-à-vis de la pratique photographique et de revenir à mon métier complètement ressourcé.

En 2012, j’ai exposé chez Nayla Kettaneh, dans la galerie Tanit, à Beyrouth. Puis les choses ont évolué très rapidement.

Photo portrait Serge Najjar
Photo portrait Serge Najjar

Vos photos associent l’art moderne et la géométrie abstraite. Comment choisissez-vous les lieux qui sont représentés?

J’ai grandi dans une famille qui aimait collectionner l’art. C’est à force de feuilleter des catalogues de ventes aux enchères, j’imagine, que mon œil a appris la composition. J’ai donc naturellement créé en fonction de ce que je connaissais de l’art moderne et contemporain – d’où les références à de grands artistes comme Alexandre Rodtchenko, Kasimir Malevitch, Agnès Martin ou Sol LeWitt.

Mon approche reste toutefois purement instinctive et je sens, lorsque je regarde une scène précise, si je dois à tout prix la saisir. Ce n’est jamais le fruit d’un calcul; c’est l’essence même de ma conception de la photographie.

Aujourd’hui, à Paris, vous dédicacez un premier ouvrage de photographies, consacré à Beyrouth. Pourquoi avoir choisi cette ville en particulier?

J’ai longtemps photographié le Liban en cherchant à montrer non le lieu en tant que tel, mais ma vision du lieu. Cela a donné naissance à des photographies souvent abstraites sur lesquelles on ne reconnaît même pas la ville. C’est pour cette raison que mon livre s’intitule Beirut. J’ai compris que le seul point commun entre toutes mes photos était la ville dans laquelle elles ont été prises. C’est peut-être, aussi, une ode à Beyrouth, à sa géométrie, à sa beauté malgré tout. Une ode à une ville qui devrait peut-être être pensée autrement, photographiée autrement. Un Beyrouth que les gens gagneraient à connaître, au-delà des clichés qui nous reviennent sans cesse…

Votre photo Polaroid Sea a été retenue par le jury de Paris Photo. Que représente-t-elle?

Polaroid Sea est une photo qui représente la mer vue à travers l’encadrement d’une porte, dans un chantier en construction. Le chantier évoque l’inachevé tandis que la mer symbolise quelque chose d’infini. C’est une photo qui exprime l’illusion: celle de la sécurité, celle que peut offrir un lieu géographique qui semble à l’abri du danger.

Photo Polaroid Sea
Photo Polaroid Sea

Quels sont vos projets?

J’ai plusieurs projets d’exposition l’année prochaine, ainsi qu’un projet de résidence d’artiste avec le ministère de la Culture, en France, pour lequel je travaille sur plusieurs sites de Normandie. J’ai aussi été convié par Expo 2020 pour prendre des photos durant deux mois à Dubaï (aux mois de février et de mars 2022). Mon travail change donc de point focal. Toutefois, je suis heureux, à travers ce livre, de faire le point sur dix années de photographies prises à Beyrouth.

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AlUla accueille le Sommet pour les créateurs de contenu sur Instagram

Le programme comprend des tables rondes interactives, des discours d'ouverture et des conversations sur l'avenir de la création de contenu, couvrant des sujets tels que les médias sociaux, l'intelligence artificielle et l'évolution du paysage numérique. (SPA)
Le programme comprend des tables rondes interactives, des discours d'ouverture et des conversations sur l'avenir de la création de contenu, couvrant des sujets tels que les médias sociaux, l'intelligence artificielle et l'évolution du paysage numérique. (SPA)
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  • Ce sommet révolutionnaire est le premier du genre dans la région et réunira des créateurs de contenu de premier plan du monde entier

ALULA : AlUla s'apprête à accueillir le premier sommet pour les créateurs de contenu sur Instagram au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L'événement aura lieu du 20 au 22 avril, organisé par Meta, la société de technologie, en partenariat avec la Commission royale pour AlUla, et en collaboration avec l'Autorité saoudienne du tourisme et Riyadh Air.

Ce sommet révolutionnaire est le premier du genre dans la région et réunira les principaux créateurs de contenu du monde entier. Au programme figurent des tables rondes interactives, des allocutions d'ouverture ainsi que des discussions prospectives sur l’avenir de la création de contenu. Les échanges aborderont des thématiques telles que les médias sociaux, l’intelligence artificielle et l’évolution du paysage numérique.

Ces créateurs ont collectivement collecté plus de 231 millions de followers dans le monde entier, soulignant l'importance croissante du marketing d'influence dans les destinations de voyage d'aujourd'hui.

Le sommet proposera également des sessions sur la manière d'utiliser au mieux les outils de la plateforme, d'explorer les dernières mises à jour techniques et d'identifier de nouvelles opportunités dans la Creator Economy.

Des dialogues interactifs offriront aux participants l’opportunité d’échanger directement avec les directeurs de produit de Meta, tandis que des forums ouverts favoriseront le partage d’expertise et la création de collaborations durables entre créateurs.

Ce sommet est l'occasion d'acquérir des connaissances, d'entrer en contact avec les leaders de l'industrie et de rester à l'avant-garde de la scène numérique en constante évolution.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le lancement de Cinamaa, une nouvelle ère pour les études cinématographiques en Arabie saoudite

L'exposition Cinamaa de la Commission saoudienne du film. (AN)
L'exposition Cinamaa de la Commission saoudienne du film. (AN)
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  • Des experts ont souligné l'importance du développement des études cinématographiques en Arabie saoudite

RIYAD : La Commission saoudienne du film a lancé une nouvelle initiative, Cinamaa, pour promouvoir les études cinématographiques et soutenir les personnes qui se lancent dans l'industrie.

Un événement de lancement a eu lieu mercredi au Palais culturel de Riyad, organisé par la commission et la National Film Archive.

Le site web Cinamaa, une plateforme destinée à aider à former les cinéastes, les critiques et les cinéphiles aspirants, en leur permettant de partager leur travail, offre aux utilisateurs l'accès à des articles, des études, des discussions, des ateliers et des courts-métrages sur divers sujets liés au cinéma.

À l’issue d’une table ronde consacrée à l’importance des études cinématographiques dans le milieu universitaire, Salma Tarek, professeure de littérature au département de langue française de l’Université du Caire, a déclaré à Arab News : « Nous devons distinguer entre les études universitaires et les études sur le cinéma, c'est-à-dire l'enseignement de niveau universitaire, et les études dans les instituts cinématographiques, qui visent à former des techniciens et des cinéastes ».

« Ces dernières sont très importantes et largement disponibles, mais les études cinématographiques aux niveaux scolaire et universitaire font encore défaut », a-t-elle ajouté. 

À l'étranger, par exemple, les enfants de l'école primaire suivent des programmes de lecture et d'alphabétisation qui comprennent une section sur la façon de "lire" un film. Ils apprennent ce qu'est un plan, ce que signifie un mouvement de caméra, car ces éléments font désormais partie du langage de base qui nous permet d'interpréter le monde qui nous entoure", a déclaré Mme Tarek.

« Le cinéma n'est plus seulement une forme d'art, c'est une forme de discours. Nous y sommes constamment exposés et il est très important que nous apprenions à décoder ses messages », a-t-elle indiqué. 

Selon Mme Tarek, ces messages sont constamment envoyés aux spectateurs, qui doivent les recevoir de manière ouverte et réfléchie.

« L'université est l'institution la mieux placée pour jouer ce rôle », a-t-elle précisé. 

Lorsqu'on lui demande ce qui peut être fait pour faire avancer ce programme, elle répond qu'il faut d'abord être convaincu de la valeur des études cinématographiques, une tâche qui, selon elle, n'est "pas simple".

Le point d'entrée, cependant, se trouve dans les études interdisciplinaires.

"Par exemple, les départements de littérature peuvent proposer des cours sur la relation entre l'art de la performance et le cinéma. Dans les départements d'histoire, il peut y avoir un cours sur le cinéma et l'histoire. Peu à peu, ces frontières s'ouvriront et nous commencerons à développer une culture cinématographique au sein des institutions académiques.

Ces institutions auront alors les capacités et les bases nécessaires pour créer des départements dédiés aux études cinématographiques, ce qui, selon M. Tarek, est le "but ultime".

Le panel a également discuté de la nécessité de produire davantage de contenu arabe original en plus des traductions de films étrangers.

Tareq Al-Khawaji, critique de cinéma et conseiller culturel au Centre du Roi Abdulaziz pour la culture mondiale, a déclaré que les jeunes Saoudiens intéressés par l'écriture de scénarios ont une grande opportunité de développer des scénarios qui peuvent contribuer à renforcer la scène cinématographique dans le Royaume.

Le lancement de Cinamaa a été suivi de la signature de deux protocoles d'accord entre la Commission du film saoudien et ses partenaires, la Saudi Broadcasting Authority et la Fédération internationale des critiques de cinéma.

Le directeur général de la commission, Abdullah Al-Qahtani, a pris la parole aux côtés de Mohammed Fahad Al-Harthi, directeur général de la SBA et ancien rédacteur en chef d'Arab News, et du directeur général de Fipresci, Ahmad Shawky.

La création de l'Association des critiques de cinéma a également été annoncée. Il s'agit de la première entité professionnelle indépendante dédiée à la critique cinématographique en Arabie Saoudite.

À la fin de la soirée, les portes se sont ouvertes pour accueillir les invités dans une exposition sur l'histoire du cinéma dans le monde arabe. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite célèbre la Journée du patrimoine mondial avec six jours d’évènements à Riyad

Abdullah Al-Fawzan est l'un des artistes participant à l'événement. Il présente ses œuvres en bois sculpté inspirées des motifs des portes Najdi. (Photo AN)
Abdullah Al-Fawzan est l'un des artistes participant à l'événement. Il présente ses œuvres en bois sculpté inspirées des motifs des portes Najdi. (Photo AN)
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  • Les événements, qui se déroulent du 16 au 21 avril à la vallée de Laysen, visent à honorer et à promouvoir les valeurs historiques et culturelles du Royaume et de son patrimoine par le biais d'activités éducatives et interactives
  • Les visiteurs seront accueillis par une expérience immersive qui les transportera dans les huit sites du patrimoine mondial du Royaume et mettra en valeur leur importance culturelle

RIYAD : Une série d'événements spéciaux se déroulent cette semaine à la vallée de Laysen à Riyad pour célébrer la Journée du patrimoine mondial le 18 avril.

Organisées par la Commission du patrimoine du ministère de la Culture, ces activités, qui se déroulent du 16 au 21 avril, visent à honorer et à promouvoir les valeurs historiques et culturelles de l'Arabie saoudite et de son patrimoine par le biais d'activités éducatives et interactives.

Selon les organisateurs, les visiteurs de la vallée de Laysen seront accueillis par une expérience immersive qui les transportera dans les huit sites du patrimoine mondial du Royaume et mettra en évidence leur importance culturelle par le biais de récits, d'un spectacle de lumière numérique et de recréations en direct des lieux.

Un certain nombre d'artistes participent aux événements, notamment Abdullah Al-Fawzan, dont les œuvres en bois sculpté s'inspirent des motifs najdi. Les portes de l'ancien Najd, connues pour leur riche décoration et leurs motifs inspirés des structures naturelles, sont emblématiques des racines profondes et de la culture de la région centrale de l'Arabie saoudite.

Interrogé par Arab News, M. Al-Fawzan a expliqué que la sculpture sur bois est un élément essentiel des traditions de sa famille, qui remonte à six générations. Sous la direction de son père, il a commencé à apprendre cette technique à l'âge de sept ans. Il a créé une centaine de portes de style najdi pour de nombreux projets dans différentes parties de la capitale, notamment à Diriyah et à Al-Doho, un quartier historique du sud de Riyad.

« On peut dire que les artisans sont considérés comme le pont entre le passé et le présent. Nous travaillons sur des pièces entièrement faites à la main, tout en préservant l'authenticité et l'identité du Najd », a-t-il affirmé. 

M. Al-Fawzan travaille de six à dix heures par jour pour sculpter et peindre ses œuvres, et son métier lui a appris l'art de la patience, en particulier lorsqu'il rencontre des problèmes.

« Nous avons un proverbe qui dit : Celui qui est patient triomphe. Je ne peux pas travailler sur quelque chose de grand si je suis de mauvaise humeur. Je dois être d'humeur claire, loin de tout problème et prêt à travailler », a-t-il lancé. 

Parmi les autres attractions de la Journée du patrimoine figurent un espace réservé aux enfants et des pavillons présentant des objets d'art et d'artisanat traditionnels. Des ateliers, des démonstrations en direct par des artisans et des marchés où les artisans vendront des articles faits à la main sont également prévus. En outre, une série de spectacles de drones sera organisée à Wadi Al-Turath le 18 avril.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com