TUNIS: Lundi, un professeur d’histoire-géographie a été agressé par un élève au sein du lycée Ibn Rachik à Ezzahra, dans le gouvernorat de Ben Arous, près de Tunis.
L’agresseur, âgé de 17 ans, a usé de deux objets contondants pour s’en prendre à l’enseignant, ce qui a causé à ce dernier de graves blessures au niveau de la tête, du visage et de l’épaule.
À la suite de cette nouvelle qui s’est répandue comme une traînée de poudre au sein du corps enseignant tunisien, le syndicat général de l’enseignement secondaire a appelé l’ensemble des enseignants et leurs structures syndicales à une grève le mardi 9 novembre, en signe de protestation contre «cette attaque sauvage, sans précédent, à l’aide d’un couteau et d’une hache au sein de l’enceinte scolaire contre le professeur Sahbi Ben Slama, le conduisant en réanimation dans un état critique».
Avec cet appel, le syndicat a tenu à interpeller le ministère de tutelle et l’ensemble des autorités concernées qu’il rend responsables «de ce qui se passe, des conséquences qui vont en découler», et «condamne son laxisme et sa passivité face aux agressions», tout en les exhortant à intervenir de manière «urgente et efficace pour mettre un terme à cette hémorragie».
Plusieurs mouvements de protestation ont été observés, mardi, dans les collèges et lycées des différents gouvernorats de la Tunisie à la suite de cet appel à une grève présentielle, notamment dans les gouvernorats de Béja, Siliana, Kébili, Sidi Bouzid et Kasserine. Le mot d’ordre était la dénonciation de la montée des violences verbale et physiques à l’encontre du corps enseignant. Les grévistes ont également appelé les autorités concernées à prendre les mesures adéquates pour lutter contre ce phénomène.
Dans un communiqué rendu public mardi 10 novembre, la fédération générale de l’enseignement de base annonce une grève générale dans le secteur de l’éducation le 12 novembre. Cette décision fait suite à une réunion tenue et organisée par l’organe administratif national de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).
Les fédérations générales du secteur de l’éducation relevant du puissant syndicat ont décidé d’observer une grève générale dans tous les établissements éducatifs, après une décision qualifiée d’«unanime». Elles demandent la promulgation d’une loi criminalisant les atteintes au cadre éducatif et préservant le caractère sacré de l’établissement d’enseignement.
Par ailleurs, la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, s’est rendue au cours de la nuit du lundi 8 novembre au chevet de l’enseignant agressé, à l’hôpital militaire de Tunis. Elle a ainsi exprimé sa vive condamnation de ce type d’actes et sa solidarité absolue avec le Pr Sahbi ben Slama, et l’ensemble des cadres de l’éducation et de l’enseignement», affirmant que «la loi évoluera, et que tout sera fait pour éviter que ce type d’incidents ne se reproduisent».