Le conflit autour du nouveau gouvernement libanais s'intensifie

Une photo fournie par l'agence photographique libanaise Dalati et Nohra le 17 septembre 2020 montre le président libanais, Michel Aoun, rencontrant le Premier ministre désigné, Mustapha Adib, au palais présidentiel de Baabda, à l'est de Beyrouth. (AFP)
Une photo fournie par l'agence photographique libanaise Dalati et Nohra le 17 septembre 2020 montre le président libanais, Michel Aoun, rencontrant le Premier ministre désigné, Mustapha Adib, au palais présidentiel de Baabda, à l'est de Beyrouth. (AFP)
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Publié le Lundi 21 septembre 2020

Le conflit autour du nouveau gouvernement libanais s'intensifie

  • Le désaccord montre que ceux qui étaient autrefois les alliés du Hezbollah au pouvoir sont maintenant devenus ses adversaires dans la formation du gouvernement
  • «En quelle qualité une secte revendique-t-elle un certain ministère comme si c'était le sien, et perturbe-t-elle la formation du gouvernement jusqu'à ce qu'elle atteigne son objectif?»

BEYROUTH: Le conflit sur le sujet du ministère des Finances dans le gouvernement libanais s'est intensifié dimanche avec la fin du délai pour former un gouvernement de spécialistes séparé des partis au pouvoir.

Le désaccord montre que ceux qui étaient autrefois les alliés du Hezbollah au pouvoir sont maintenant devenus ses adversaires dans la formation du gouvernement.

Les Libanais attendent de voir si le Premier ministre désigné, Mustapha Adib, se rendra lundi au palais présidentiel pour présenter un projet de formation de gouvernement, quel que soit le désaccord – ou pour s'excuser de ne pas avoir accompli la tâche qui lui a été confiée le 31 août.

Dans son sermon du dimanche, le patriarche maronite Bechara al-Rai a continué de critiquer l'insistance du mouvement Amal et du Hezbollah à conserver le portefeuille financier.

Bechara al-Rai a demandé: «En quelle qualité une secte revendique-t-elle un certain ministère comme si c'était le sien, et perturbe-t-elle la formation du gouvernement jusqu'à ce qu'elle atteigne son objectif? Elle provoque ainsi une paralysie politique et des dommages aux niveaux économiques, financiers et humains. Qu'est devenu l’accord des forces politiques pour la réforme: un gouvernement de salut en miniature, des spécialistes indépendants avec une expérience politique et une rotation de portefeuille?»

Rai s’est référé à la Constitution, qui stipule que les portefeuilles doivent être répartis également entre chrétiens et musulmans. «La Constitution a-t-elle été modifiée soudainement, ou les choses sont-elles imposées par la force et l'intimidation? C’est inacceptable!»

Rai a appelé le Premier ministre désigné, Mustapha Adib, à «respecter la Constitution, à former un gouvernement, à ne pas se soumettre à des conditions, à ne pas reporter la formation, ni à s'excuser de le faire ».

Le Courant patriotique libre (CPL), qui est l’allié du Hezbollah au pouvoir, a également attaqué les conditions imposées par le mouvement Amal et le Hezbollah. Il a rejeté l’idée «qu’un seul parti domine tous les Libanais, quelle que soit sa force».

De leur côté, lors d'une réunion samedi soir, les anciens Premiers ministres ont exhorté Adib à «prendre la mesure de ses pouvoirs en termes de formation du gouvernement dans les plus brefs délais, en concertation avec le président de la république et dans le cadre réglementaire prévu par la Constitution. »

Pour eux, l'initiative française «constitue une opportunité importante qui doit être exploitée en accélérant la formation du gouvernement pour maintenir le Liban à l'écart de l'effondrement, des séditions et des maux qui l'entourent».

Dimanche, le ministère égyptien des Affaires étrangères a appelé le Liban à «se distancier des conflits régionaux et à accélérer la formation d'un gouvernement sur des bases constitutionnelles».

La porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Muhll, a, elle, déploré «le non-respect par les politiciens libanais des promesses qu’ils ont prises le 1er septembre, conformément au calendrier annoncé». Elle exhorte «toutes les forces libanaises à assumer leurs responsabilités et à accepter sans délai la formation par Mustapha Adib d’un gouvernement missionnaire capable de mettre en œuvre les réformes nécessaires pour répondre aux aspirations du peuple libanais».

Alors que les politiciens continuaient de se disputer le pouvoir, les forces armées libanaises et les unités de sauvetage maritime de la Défense civile ont récupéré les corps de migrants libanais décédés lors d'une traversée en bateau à destination de Chypre.

Le bateau est parti le 7 septembre de Burj Beach, dans le nord du Liban, avec 50 personnes à son bord, bien qu'il ne puisse en accueillir que 30. Le bateau s’est arrêté après des heures de navigation, et les passagers ont appris que le carburant du bateau était épuisé. Ils ont été abandonnés, et leur nourriture, leurs boissons et leurs téléphones portables ont été confisqués. Le bateau a été coupé du monde pendant cinq jours.

Le corps d’un enfant, Mohammed Nazir Mohammed, âgé de 20 mois, a été retrouvé sur la plage de Batroun et le grand-père de l’enfant a reconnu le corps de son petit-fils. Son fils lui avait dit qu'il avait enveloppé son enfant d'un jean noir et d'une ceinture blanche avant de le jeter à la mer deux jours après sa mort.

Le corps de Mohammed Hassan Assaf a également été retrouvé au large de la plage de Sarafand, et un autre corps a été retrouvé au large de Zouk. Neuf personnes sont encore portées disparues.

Les forces de sécurité intérieure de Tripoli ont par la suite arrêté un homme, Burhan Q., identifié comme «l'un de ceux qui ont gagné de l'argent comme médiateur entre migrants et passeurs sur le bateau de la mort».

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".