LE CAIRE: Le ministère égyptien des Affaires étrangères a condamné les propos critiques à l’encontre de son pays de son homologue turc, quelques jours après qu'une tentative d’Ankara d'ouvrir un dialogue avec l'Égypte a été rejetée par Le Caire.
Le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Hafez, a dénoncé les commentaires faits par le ministre des Affaires étrangères turc au cours d'un entretien avec une chaîne de télévision locale. Il a déclaré qu’adopter un tel ton pour parler de l'Égypte révélait un manque de sincérité dans les efforts qu'Ankara prétend faire pour promouvoir des relations bilatérales respectueuses.
Ces développements surviennent quelques heures après que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré vendredi aux journalistes à Istanbul: «Nous n'avons aucune objection au dialogue avec l'Égypte.»
Des sources révèlent qu’Ankara a contacté Le Caire à plusieurs reprises pour demander une rencontre entre les responsables de la sécurité des deux pays au sujet des événements en Méditerranée. La Turquie aurait toutefois rejeté les réserves du Caire concernant l’incursion turque en Libye, ainsi que ses liens avec les Frères musulmans.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, a répondu dans le passé aux appels d'Ankara pour améliorer le dialogue avec l'Égypte, en indiquant que l’État surveillait les actions et les déclarations de la Turquie pour évaluer la viabilité de potentielles discussions. Pour l’instant, dit-il, de tels pourparlers seraient impossibles en raison de la politique étrangère de la Turquie.
« Les politiques que nous observons, telles que la présence militaire sur les sols syrien, irakien et libyen, ou encore la tension actuelle dans l'est de la Méditerranée, cachent des politiques expansionnistes qui visent à déstabiliser la région, et ne peuvent donc pas conduire à un dialogue ou au début d'une nouveau chapitre », explique le ministre égyptien des Affaires étrangères.
« La question n’est pas de réagir aux propos de la Turquie; il s’agit bien d’une question d’actions et de politiques qui favorisent la stabilité, et qui adhèrent aux règles de légitimité et de relations internationales. C’est ce qui nous intéresse à ce stade», poursuit M. Shoukry.
Ce dernier a affirmé il y a quelques jours que les activités turques dans de nombreux pays arabes représentaient la menace émergente la plus sérieuse pour la sécurité nationale arabe, tout en insistant sur le fait que l'Égypte ne garderait pas une position passive face à ces défis.
Dans un discours prononcé devant le Comité ministériel arabe sur les interventions turques dans le cadre de la 154e session ordinaire du Conseil de la Ligue des États arabes, il a ajouté que l’Égypte s’opposait aux ambitions turques qui se manifestent dans le nord de l’Irak, en Syrie et en Libye en particulier.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com