Israël: le Parlement adopte le budget, victoire clé pour le nouveau gouvernement

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett s'adresse aux journalistes à la suite d'une session à la Knesset, à Jérusalem le 4 novembre 2021. (Photo, AFP)
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett s'adresse aux journalistes à la suite d'une session à la Knesset, à Jérusalem le 4 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 05 novembre 2021

Israël: le Parlement adopte le budget, victoire clé pour le nouveau gouvernement

  • Entre décembre 2018 et juin 2021, Israël a été plongé dans une crise politique inédite née de l'incapacité justement de s'entendre sur un budget
  • Les budgets prévoient des dépenses de 609 milliards de shekels (plus de 167 milliards d'euros) en 2021 et de 573 milliards (p157 milliards d'euros) en 2022

JÉRUSALEM : Au terme d'un marathon de votes, le Parlement israélien a adopté vendredi le budget 2022, une victoire-clé pour la nouvelle coalition au pouvoir et un gage de stabilité après trois ans d'une crise politique inédite dans l'histoire de l'Etat hébreu.

"Après des années de chaos, nous avons formé un gouvernement, nous avons vaincu le (variant) Delta et maintenant, Dieu soit loué, nous avons un budget pour Israël", a déclaré en soirée le Premier ministre Naftali Bennett. "Ce soir, nous avons remis Israël sur les rails. Il y a enfin un budget", a-t-il ajouté sur Twitter.

Les députés israéliens avaient commencé mercredi soir à se prononcer sur le budget 2021, adopté jeudi matin, pour ensuite enchaîner avec une nouvelle série de votes qui s'est conclue par l'adoption du budget 2022 peu après 03H00 (01h00 GMT) vendredi à la Knesset, le Parlement.

Entre décembre 2018 et juin 2021, Israël a été plongé dans une crise politique inédite née de l'incapacité justement de s'entendre sur un budget ce qui a conduit au final à quatre élections anticipées. 

Pour éviter la dissolution du Parlement et la tenue d'un cinquième scrutin, la coalition hétéroclite (droite, centre, gauche, arabe) menée par Naftali Bennett et l'actuel chef de la diplomatie Yaïr Lapid, devait faire adopter son projet de budget d'ici le 14 novembre prochain.

Le gouvernement, pour la première fois de l'histoire du pays soutenu par un parti arabe, la formation islamiste modérée Raam, avait mis fin au règne de Benjamin Netanyahou, Premier ministre le plus pérenne de l'histoire d'Israël.

Disposant de 61 députés sur les 120 du Parlement, soit à peine une voix de majorité, la coalition gouvernementale a réussi à passer l'épreuve des budgets et ainsi repoussé le spectre d'une nouvelle élection à court terme.

Les médias israéliens ont rapporté des tentatives de l'opposition, menée par le parti de droite Likoud de M. Netanyahou, de convaincre un député du gouvernement de voter contre le budget, ce qui aurait pour conséquence de provoquer de nouvelles élections.

Les budgets prévoient des dépenses de 609 milliards de shekels (plus de 167 milliards d'euros) en 2021 et de 573 milliards (p157 milliards d'euros) en 2022, avec une hausse de la dotation de l'armée et des fonds afin de limiter les inégalités économiques entre la majorité juive et la minorité arabe.

Le futur de Netanyahou

Depuis mercredi, les députés se prononçaient sur des centaines de points précis ce qui a donné lieu à des scènes d'irritation, des échanges musclés, des cris, et des moments cocasses comme lorsque M. Netanyahou a voté par erreur en faveur de la coalition.

"Il peut arriver de se tromper en votant, vous n'avez qu'à demander aux électeurs de Bennett", a tweeté M. Netanyahou, visiblement déçu au Parlement après l'adoption du budget par une majorité de députés.

Le budget adopté, et donc la probabilité de nouvelles élections repoussée, la presse israélienne s'interrogeait sur le futur politique de l'ex-Premier ministre âgé de 72 ans et accusé de corruption et malversation dans une série d'affaires. 

"L'adoption du budget va affaiblir encore davantage l'emprise de Netanyahou sur le Likoud", a résumé Yonatan Freeman, professeur de sciences politiques à l'Université hébraïque de Jérusalem.

"La pression sur Netanyahou va se renforcer, pour qu'il explique ce qu'il compte faire", après avoir échoué à bloquer l'adoption du budget, ajoute le professeur Freeman, alors que la presse locale évoque de possibles successeurs à la tête de son parti alors que ce dernier reste, malgré tout, loin devant, en pole position, dans de récents sondages.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".