RABAT: Le procès en appel du journaliste indépendant marocain Omar Radi, qui purge une peine de six ans dans une double affaire d'« espionnage » et de « viol », s'est ouvert jeudi à Casablanca, a-t-on appris jeudi auprès de son avocat.
Mais l'audience a été aussitôt reportée au 25 novembre à la demande des avocats qui souhaitent préparer sa défense, a indiqué Me Miloud Kandil.
M. Radi, 35 ans, défenseur des droits humains et cofondateur du site d'information Le Desk, a été condamné le 19 juillet dernier à six ans de prison ferme.
Arrêté en juillet 2020, il est accusé « d'atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat » et d'avoir reçu des « financements étrangers » en lien avec « des services de renseignement ».
Omar Radi a également été inculpé de « viol » et d'« attentat à la pudeur », après qu'une ex-collègue du site Le Desk l'a accusé de l'avoir agressée le 12 juillet 2020. Le journaliste réfute ces accusations.
Les associations de défense des droits humains marocaines et internationales réclament sa « libération immédiate » et « un nouveau procès conforme aux normes internationales en la matière ». Son comité de soutien a dénoncé un « jugement inique prononcé en première instance ».
Un autre journaliste marocain, Imad Stitou, âgé de 32 ans, a écopé d'un an de prison, dont six mois ferme, dans l'affaire de viol. Il avait d'abord été présenté comme l'unique témoin à décharge avant d'être poursuivi pour « non-assistance à personne en danger ». M. Stitou a été laissé en liberté.
Les deux hommes ont également été condamnés le 6 août dans une autre affaire à trois mois de prison avec sursis pour « ivresse publique ».
M. Radi a toujours affirmé être poursuivi en raison de ses écrits -- notamment en faveur des mouvements sociaux et contre la corruption -- et ses opinions critiques alors que les autorités marocaines assurent que son procès « n'a rien à voir avec son travail journalistique ».
Il a été arrêté après la publication d'un rapport de l'ONG Amnesty International affirmant que son téléphone avait été « piraté » par les autorités marocaines via le logiciel Pegasus de la firme israélienne NSO. Rabat a toujours démenti.