Budget ou élections? En Israël, un premier test pour Bennett

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett prend la parole lors d'une séance plénière et vote sur le budget de l'État dans la salle de réunion de la Knesset (parlement israélien), à Jérusalem le 3 novembre 2021. (Photo, AFP)
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett prend la parole lors d'une séance plénière et vote sur le budget de l'État dans la salle de réunion de la Knesset (parlement israélien), à Jérusalem le 3 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 04 novembre 2021

Budget ou élections? En Israël, un premier test pour Bennett

  • Son gouvernement a jusqu'au 14 novembre pour faire adopter le budget sans quoi la Knesset, le Parlement israélien, se dissoudra et de nouvelles élections seront convoquées, les cinquièmes en moins de trois ans
  • De décembre 2018 à juin dernier, Israël a été plongé dans une crise politique sans précédent qui a conduit à la tenue de quatre élections anticipées et empêché les parlementaires de s'entendre sur un budget

JERUSALEM : Nuits blanches en vue à Jérusalem? Les députés israéliens ont entamé mercredi soir un marathon de votes en vue de l'adoption du premier budget de l'Etat en trois ans qui pourrait se traduire par nouvelles élections en cas d'échec.

Budget ou élections? Ce vote, qui pourrait s'étirer sur plusieurs jours, est le premier vrai test pour la coalition de Naftali Bennett qui a succédé en juin à Benjamin Netanyahu à la tête du gouvernement israélien. 

Son gouvernement a jusqu'au 14 novembre pour faire adopter le budget sans quoi la Knesset, le Parlement israélien, se dissoudra et de nouvelles élections seront convoquées, les cinquièmes en moins de trois ans.

"Le vote du budget est essentiel pour la stabilité de l'économie de l'Etat (...) certains veulent un tohu-bohu permanent, nous voulons la stabilité", a déclaré M. Bennett alors que les premiers de centaines de votes sur différentes aspects du budget doivent se poursuivre sur plusieurs jours et nuits, la Knesset évoquant un "marathon parlementaire".

"Nous sommes dans la dernière ligne droite, il y a encore des jours et des nuits blanches devant nous à la Knesset, mais ce budget sera adopté", a-t-il aussi assuré.

Son adversaire, le chef de l'opposition Benjamin Netanyahu, a vu lui un budget "mauvais pour les citoyens israéliens et pour l'Etat d'Israël".

Alors que les débats houleux débutaient dans l’enceinte du Parlement, M. Netanyahu a également dénoncé "les mensonges" du gouvernement qui selon lui avait promis "de baisser les prix et les impôts et ne font que les augmenter". 

"Il faut faire tomber ce gouvernement d'irresponsables", a-t-il ajouté. 

De décembre 2018 à juin dernier, Israël a été plongé dans une crise politique sans précédent qui a conduit à la tenue de quatre élections anticipées et empêché les parlementaires de s'entendre sur un budget.

La coalition menée par Naftali Bennett, chef du parti de droite radicale Yamina, et le chef de la diplomatie Yaïr Lapid, dirigeant du parti centriste Yesh Atid, a succédé en juin 2021 au dernier gouvernement de Benjamin Netanyahu pour mettre un coup d'arrêt à cette crise.

«Tensions élevées»

Le gouvernement Bennett a présenté un projet de budget pour 2021 et 2022 ayant fait l'objet le 2 septembre d'un premier vote, technique, permettant aux commissions parlementaires de l'étudier avant de lancer la période cruciale des arbitrages.

La coalition dispose actuellement de 61 sièges sur les 120 du Parlement, une majorité d'un seul siège.

"Les tensions sont élevées au sein des membres de la coalition (...) qui dispose d'une infime majorité", résume mercredi le quotidien hébraïque Maariv.

La presse locale évoque des tentatives de l'opposition, menée par le parti de droite Likoud de Benjamin Netanyahu et des partis religieux, de convaincre un député du gouvernement de voter contre le budget ce qui aurait pour conséquences de provoquer de nouvelles élections.

Mardi soir, des centaines de manifestants de droite opposés au gouvernement de coalition ont protesté dans le centre de la métropole Tel-Aviv pour dénoncer un budget "corrompu".

Le budget prévoit des dépenses de 609 milliards de shekels (plus de 167 milliards d'euros) en 2021 et de 573 milliards (plus de 157 milliards d'euros) en 2022. 

Au cours des derniers jours, le gouvernement a adopté un plan d'aide de plus de huit milliards d'euros sur cinq ans pour la minorité arabe israélienne (20% de la population du pays) et une libéralisation de la certification "casher" dénoncée par les partis ultra-orthodoxes membres de l'opposition.

D'ailleurs, pour la première fois de l'histoire d'Israël, un parti arabe -les islamistes modérés de la formation Raam de Mansour Abbas- soutient une coalition au pouvoir. Et cet appui est désormais essentiel au gouvernement pour faire adopter son budget. 


L’humoriste Stephen Colbert défend les manifestants propalestiniens sur les campus après les critiques de Trump

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
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  • L’humoriste estime que les manifestations devraient être autorisées à se poursuivre tant qu’elles sont pacifiques
  • Donald Trump prétend que le rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville n’est «rien» par rapport aux manifestations propalestiniennes dans les universités

LONDRES: L’humoriste américain Stephen Colbert a défendu les manifestants propalestiniens sur les campus, s’opposant ainsi aux récentes critiques de l’ex-président Donald Trump.

La semaine dernière, ce dernier avait comparé les regroupements d’étudiants au rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville, en Virginie, affirmant que ce dernier n’était «rien» en comparaison.

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza.

L’animateur a déclaré que les manifestations pacifiques «devraient être autorisées», reprochant à M. Trump de «banaliser l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire américaine».

«Même si vous n’êtes pas d’accord avec le sujet de leurs manifestations, tant que ces dernières sont pacifiques, les étudiants devraient être autorisés à manifester. C’est le droit que leur confère le premier amendement.» 

L’ancienne star de l’émission The Colbert Report a critiqué la réaction des responsables universitaires et des forces de l’ordre aux récents événements survenus à l’université Columbia, dénonçant le recours à des policiers lourdement armés et les menaces de faire appel à la garde nationale comme une «tactique classique de désescalade».

M. Trump a, quant à lui, salué la manière dont les forces de l’ordre ont géré la situation, félicitant la police de la ville de New York.

Les propos de M. Colbert ont coïncidé avec le déploiement de la police antiémeute au Hamilton Hall de l’université Columbia, ce qui a entraîné l’arrestation de nombreux étudiants propalestiniens qui occupaient le bâtiment.

Les descentes de police ont été condamnées par des groupes de pression tels que Jewish Voice for Peace et la rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese. Le maire de New York a indiqué que 282 étudiants avaient été arrêtés.

Des affrontements entre des groupes propalestiniens, des contre-manifestants et les forces de l’ordre ont ensuite éclaté dans d’autres campus des États-Unis.

Par ailleurs, l’université Brown, dans le Rhode Island, a conclu un accord avec les manifestants mardi. Il semble que ce soit la première fois qu’une université américaine accepte de voter sur le désinvestissement en réponse aux manifestations.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.