BASTIA: Dix migrants se disant Syriens ont accosté dans la nuit de mardi à mercredi aux alentours de minuit, à bord d'un voilier, sur une plage de Porto-Vecchio (Corse du Sud), à la suite d'une avarie de carburant, a-t-on appris auprès de la préfecture de région.
Parmi les rescapés figurent six femmes dont une jeune femme enceinte, deux hommes et deux enfants, a précisé la préfecture, confirmant une information de Corse-Matin.
Un skipper de nationalité allemande accompagnait cette famille.
Les migrants ont été pris en charge par les services de la préfecture maritime mardi soir au large de Porto-Vecchio, avant d'être remorqués sur la côte. La préfecture de région, les services de la municipalité de Porto-Vecchio, trois médecins du Samu, les pompiers, les gendarmes et la douane ont ensuite pris le relais à terre.
Le skipper allemand aurait déclaré avoir apporté son aide, sans contrepartie financière, en récupérant la famille dans un port de Turquie, selon la même source.
Tous sont en bonne santé: "Nous n'avons aucune certitude sur leur point réel de départ, ni sur leur objectif ou leur nationalité", ont indiqué les services de la préfecture de Corse, qui mène des vérifications. Tous se disent natifs d’Alep, en Syrie.
Déclenchée en 2011 par des manifestations pro-démocratie, la guerre en Syrie s'est complexifiée au fil des ans, et fait environ un demi million de morts et des millions de déplacés et de réfugiés.
Les migrants n'ont pas de papiers d'identité, ni de documents sanitaires. Ils ont été placés à l’isolement, logés dans un hôtel de la commune. "Ce qui est sûr, c’est que la Corse n’était pas leur destination", a indiqué la préfecture.
Jean-Christophe Angelini, le maire de Porto-Vecchio, a remercié sur Twitter les différents intervenants, saluant un "geste d’humanité, indispensable et naturel".
L'arrivée de migrants par la mer est rare sur l'île. En janvier 2010, 124 réfugiés kurdes avaient été découverts sur une plage de Bonifacio, débarqués clandestinement par un bateau de passeurs.
Plus récemment, en juin 2018, Gilles Simeoni, le président de la Collectivité de Corse, s’était proposé d’accueillir les 629 migrants du navire Aquarius dans un port de l'île. Le bateau de l’ONG SOS Méditerranée était alors en situation d'urgence dans les eaux méditerranéennes après avoir été refusé par l'Italie.