TOKYO: Le Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice) a remporté dimanche les élections législatives au Japon, confortant son chef Fumio Kishida à son poste de Premier ministre. Mais les chantiers qui l'attendent sont nombreux. Voici grands défis qu'il doit relever.
Raviver l'économie
M. Kishida a promis un nouveau plan de relance budgétaire "de grande ampleur" pour redynamiser l'économie nippone, dont la reprise reste laborieuse.
Des restrictions face à la Covid-19, dont la plupart n'ont été levées que très récemment, ont plombé de nombreux secteurs comme le tourisme, la restauration et le commerce de détail.
Beaucoup d'employés précaires, qui représentent environ 40% de la population active du pays, ont été encore davantage fragilisés par cette crise.
M. Kishida veut ajuster la politique de relance qui caractérise le Japon depuis 2013 (les "Abenomics") en faisant en sorte que les aides du gouvernement et la croissance ne profitent pas seulement aux grands groupes et aux marchés financiers, mais aussi aux petites et moyennes entreprises et aux foyers à revenus modestes.
Il doit toutefois encore préciser comment il compte s'y prendre pour créer ce qu'il a appelé un "nouveau capitalisme".
Gérer la Covid-19
La situation sanitaire s'est considérablement améliorée au Japon ces derniers mois, après des records d'infections enregistrés en été. La vaccination, qui avait tardé à démarrer dans l'archipel, y est désormais élevée: plus de 70% de la population nationale a aujourd'hui reçu deux doses.
Mais trouver un équilibre entre la relance de l'économie et la prévention du virus est un exercice délicat. M. Kishida a affirmé que la lutte contre le Covid-19 serait sa "priorité numéro un".
Faire face aux menaces géopolitiques
Le contexte géopolitique régional est particulièrement tendu à l'heure actuelle, entre des essais de missiles à répétition de la Corée du Nord et les ambitions grandissantes de la Chine, notamment dans le Pacifique.
A l'instar des Etats-Unis, dont il est le fidèle allié, le Japon évoque désormais ouvertement ses préoccupations concernant Taïwan, territoire sur lequel la pression de Pékin s'accentue.
Le PLD veut muscler le budget de la défense, mais le sujet est sensible du fait de la Constitution pacifiste du Japon depuis l'après-guerre, qui lui interdit de se doter d'armes offensives. Le pays reste ultra-dépendant de la puissance militaire de Washington.
Les relations de Tokyo avec Moscou et Séoul sont également fraîches, notamment du fait de contentieux territoriaux ou historiques remontant à la première moitié du XXe siècle et toujours non résolus.
Mener la transition énergétique
Régulièrement critiqué pour sa grande dépendance aux énergies fossiles, le Japon s'efforce depuis peu de se montrer plus engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique.
M. Kishida, qui veut donner au Japon "un rôle phare dans les efforts pour atteindre zéro émission (de CO2, ndlr) en Asie", doit partir mardi à la COP26 à Glasgow (Ecosse), son premier déplacement à l'étranger comme Premier ministre.
En 2020, son prédécesseur Yoshihide Suga a fixé un objectif de neutralité carbone à horizon 2050 pour le Japon. De nouvelles cibles du gouvernement en matière de mix énergétique à horizon 2030, qui devraient gonfler la part des énergies renouvelables, sont attendues prochainement.
M. Kishida est favorable à une relance du nucléaire pour atteindre les objectifs climatiques du Japon tout en réduisant sa dépendance énergétique. Mais le sujet est très sensible dans ce pays traumatisé par la catastrophe de Fukushima en 2011.