PARIS: Le "Mois sans tabac", une opération de santé publique menée chaque novembre en France pour encourager les fumeurs à s'arrêter, débutera lundi, alors que les autorités sanitaires tentent de relancer une campagne qui s'essouffle, notamment face à la crise de Covid.
"Désormais incontournable, l'opération (...) offre aux fumeurs un accompagnement au sevrage jour après jour", rappelle l'organisme Santé publique France, qui dépend du ministère de la Santé.
Le Mois sans tabac, lancé en 2016 en France sur le modèle d'une opération semblable au Royaume-Uni, propose un défi aux fumeurs: s'arrêter de consommer du tabac pendant tout novembre.
L'avantage est double. Le fumeur n'est pas seul pour tenter d'arrêter, puisqu'il sait que de nombreuses autres personnes participent au défi. Et s'il tient tout le mois, c'est une durée suffisante pour lui donner de grandes chances de ne pas se remettre à fumer par la suite.
Mais l'opération rencontre de moins en moins de succès, alors que le tabac reste la première cause de mortalité évitable en tuant 75.000 personnes en France chaque année.
L'an dernier, à peine plus de 125 000 personnes se sont inscrites en ligne pour le Mois sans tabac, contre plus de 200.000 l'année précédente.
Certes, cette chute est largement attribuable à la crise sanitaire du Covid-19 et aux épisodes de confinement qui ont plutôt poussé les fumeurs à augmenter leur consommation de cigarettes.
Mais le nombre d'inscrits avait déjà commencé à décliner les années précédentes et Santé publique France veut relancer la machine. Cette année, les inscrits pourront bénéficier d'une consultation - physique - avec un professionnel de santé.
"L'aide d'un professionnel de santé augmente de 70% les chances de réussir son sevrage", explique l'agence sanitaire, rappelant que, comme les années précédentes, les fumeurs auront aussi accès à une ligne téléphonique gratuite d'aide, au 39 89.
Le Mois sans tabac est aussi l'occasion de mener campagne pour les associations, comme la Ligue contre le cancer. Celle-ci demande au gouvernement d'interdire par décret le fait de fumer aux abords de tous les établissements scolaires.
Au-delà de la problématique du tabagisme passif, il s'agit pour la Ligue de "dénormaliser" la consommation de tabac auprès des enfants et adolescents.
"Le tabagisme chez les jeunes, bien qu'en baisse, demeure préoccupant: environ 200.000 d'entre eux commencent à fumer en France tous les ans", a expliqué la Ligue dans un communiqué.