Attaque au couteau de Nice: hommage aux trois victimes de la «violence barbare»

Un an après l'attentat, la basilique Notre-Dame de l « L'Assomption à Nice porte encore les stigmates de l'attaque au couteau du 29 octobre 2020, qui avait fait trois morts (AFP)
Un an après l'attentat, la basilique Notre-Dame de l « L'Assomption à Nice porte encore les stigmates de l'attaque au couteau du 29 octobre 2020, qui avait fait trois morts (AFP)
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Publié le Vendredi 29 octobre 2021

Attaque au couteau de Nice: hommage aux trois victimes de la «violence barbare»

  • La cérémonie s'est déroulée en présence des familles des victimes mais aussi du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et du maire ex-LR de Nice, Christian Estrosi
  • A l’extérieur de la basilique, sur l'avenue Jean-Médecin, des dizaines de personnes étaient venues rendre un dernier hommage aux victimes, certaines déposant des roses devant la statue

NICE: Une statue, une messe: la ville de Nice, déjà endeuillée par l'attentat meurtrier de la Promenade des Anglais en 2016, a rendu hommage vendredi aux trois fidèles tués dans une basilique du centre-ville il y a un an, victime de "la violence barbare".

"Ici dans ce lieu de paix et de prière, la vie a été bafouée par la violence barbare. Nadine, Simone et Vincent ont été victimes du terrorisme islamiste", a déclaré en ouvrant la cérémonie le père Franklin Parmentier, le curé de la paroisse, en reprenant les mots figurant sur la plaque commémorative apposée dans la basilique.

Précédée du dévoilement d'une statue, "La Colombe de la Paix", du sculpteur Théo Tobiasse, la cérémonie s'est déroulée en présence des familles des victimes mais aussi du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et du maire ex-LR de Nice, Christian Estrosi. De nombreux Niçois s'étaient massés en dehors de l'église, tenus à distance par un imposant dispositif de sécurité.

Nadine Devillers, Niçoise de 60 ans, Simone Barreto Silva, Franco-Brésilienne de 44 ans et mère de trois enfants, et le sacristain Vincent Loquès, 55 ans, père de deux filles, ont été tués il y a un an par un Tunisien de 22 ans, Brahim Aouissaoui, arrivé à Nice depuis l’Italie deux jours auparavant.

Dans le cadre de l'enquête, confiée au parquet national antiterroriste (PNAT), l'homme a été mis en examen début décembre pour "assassinats et tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste".

Interrogé début avril, l'homme, qui assurait alors ne pas se souvenir des événements survenus en France, a, selon une source proche du dossier, de nouveau été entendu "début juin et reste sur la même ligne de défense".

- Pensée pour "nos compatriotes musulmans" -

Après une chanson en français et en portugais, interprétée par Grégory, un des enfants de Simone Barreto Silva, Christian Estrosi et Gérald Darmanin ont tour à tour pris la parole.

"Comme j'aimerais que ce soit la dernière fois que d'aussi terribles circonstances nous réunissent. Pourtant, j'en doute, nous en doutons tous", a déclaré M. Estrosi: "Nous savons que la menace de l'islamisme bestial, aveugle et inhumain persiste partout. Plus que jamais, nous sommes résolus à la combattre, partout", a ajouté M. Estrosi, rappelant l'attentat meurtrier du 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais et "nos 86 anges, tous frappés par la même main barbare".

"La haine aveugle du terrorisme islamiste a frappé la France dans cette église", a ensuite souligné M. Darmanin, rappelant que deux semaines après l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty, en région parisienne, ce Tunisien a "voulu attaquer la plus grande valeur qui lie les Français, la liberté et la liberté religieuse". 

"Nos compatriotes catholiques sont particulièrement visés par le terrorisme", a ajouté le ministre de l'Intérieur, qui a "voulu aussi avoir une pensée pour nos compatriotes musulmans victimes du terrorisme islamiste et qui ne tolèrent pas que leur religion soit dévoyée".

A l’extérieur de la basilique, sur l'avenue Jean-Médecin, des dizaines de personnes étaient venues rendre un dernier hommage aux victimes, certaines déposant des roses devant la statue.

Parmi elles, deux bénévoles de l'Armée du Salut, dont Nadine Devillers était membre. "Nous voulions soutenir son mari Joffrey et lui présenter nos condoléances", a confié Sandra Koenig. "Ce qui est arrivé est insupportable", a ajouté Henry Beuze, qui a également "perdu deux amis" dans l'attentat de 2016.   

"On n'est pas pratiquant, on est venu pour manifester notre réprobation face à de tels actes", a témoigné de son côté Geneviève, retraitée niçoise, venue avec son mari Michel.

Monique, habitante du quartier de 84 ans, regrettait, elle, de ne pas pouvoir entrer dans la basilique, bloquée par un cordon de barrières métalliques et des policiers. "Je suis catholique et j'aurais voulu prier dans l’église", car "ça fait très mal que des choses comme ça arrivent à des gens braves".


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté. 


« La France doit produire plus pour manger mieux », affirme la ministre de l'Agriculture

Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard  L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
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  • la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».
  • « La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté.

PARIS : « La France doit produire plus pour manger mieux », a affirmé dimanche, lors de l'inauguration du stand du ministère au Salon de l'agriculture, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, livrant sa vision de la souveraineté alimentaire.

« Dans ce moment de grand bouleversement de l'ordre international (...), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».

« La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté, suscitant des applaudissements dans le public, largement composé de représentants du monde agricole (producteurs, interprofessions, syndicats, chambres d'agriculture, etc.).

« Produire plus pour pouvoir investir et ainsi produire mieux. Produire plus pour rester une puissance exportatrice et jouer dans la cour des grands alors que de nouveaux équilibres de la géopolitique agricole se dessinent », a-t-elle poursuivi, au côté de son homologue marocain, Ahmed El Bouari, dont le pays est l'invité d'honneur du Salon.

« Produire plus et tourner le dos aux partisans de la décroissance et du repli sur soi », a ajouté Mme Genevard.

Tout en estimant qu'il est « un non-sens » d'opposer agriculture et environnement alors que les agriculteurs travaillent « avec la nature », elle a déclaré se battre « chaque jour pour qu'on ne bride pas l'alimentation au nom de la planète, alors qu'il n’y a aucun bénéfice objectif à ces entraves administratives ou réglementaires ».

La ministre s'en est ensuite vigoureusement pris aux « idéologues », « les procureurs qui mangent du paysan à tous les repas sans en avoir jamais vu, pour entretenir le fantasme d'une France agricole productiviste ».

« On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire », a-t-elle encore affirmé.