DUBAÏ: L'artiste franco-tunisien eL Seed a dévoilé une nouvelle œuvre ambitieuse, cette fois dans le village népalais de Giranchaur.
Célèbre pour avoir défendu l'art du «calligraffiti», un mélange de calligraphie arabe et de graffitis, l’artiste a présenté sur Instagram son dernier travail à grande échelle, intitulé «Like Her», qui s'étend sur 170 mètres et couvre les toits du petit village.
«En 2015, un tremblement de terre a secoué le Népal, détruisant des centaines de maisons et déchirant de nombreuses familles. Alors que le pays commençait à se reconstruire, les femmes ont joué un rôle de premier plan dans la reconstitution de la société autour d’elles. À Giranchour, un petit village à trois heures de Katmandou, certaines femmes ont été formées aux travaux de construction et d'autres ont appris à produire leurs propres briques antisismiques», a expliqué l'artiste sur Instagram.
«Dans ce nouveau projet, j'explore la question de l'autonomisation des femmes, en mettant en lumière les histoires de femmes admirables. Pendant quatre semaines, j'ai travaillé avec une équipe de douze femmes qui m'ont aidé à créer une œuvre artistique géante, étalée sur tout le village, reliant chaque maison à l’autre, et connectant l'histoire de chaque femme à l'autre», a-t-il ajouté.
L'œuvre reprend les paroles de Yogmaya Neupane (1867-1941), l'une des premières militantes népalaises: «Il n'y a rien entre nous, rien du tout. Vos yeux ont des larmes, tout comme les miens.»
«Je crois que les artistes ont une grande responsabilité sociale pour motiver, exalter, et provoquer le changement. ʺLike Herʺ se propose de mettre en valeur les femmes de cette communauté éloignée dévastée par le tremblement de terre, et de faire la lumière sur les problèmes auxquels elles sont confrontées – comme les femmes du monde entier – , tout en partageant leurs belles histoires de sagesse, de force et de résilience», a affirmé eL Seed. Une vidéo donnant des informations sur le projet est présentée au Pavillon des femmes, à l'Expo 2020 Dubaï.
L'artiste n'est pas un inconnu dans les œuvres réalisées à grande échelle, et a déjà peint les façades de 50 maisons au Caire dans l’œuvre Perception. Il a également peint la façade du pont des Arts de Paris, qui a remplacé les fameux cadenas symbolisant l'amour qui décoraient le pont.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com