Perpétuité en appel pour un Algérien auteur d'un attentat avorté

L'étudiant algérien qui avait prêté allégeance à Daech, Sid Ahmed Ghlam, lors de son procès en appel (dessin de presse). (Photo, AFP)
L'étudiant algérien qui avait prêté allégeance à Daech, Sid Ahmed Ghlam, lors de son procès en appel (dessin de presse). (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 29 octobre 2021

Perpétuité en appel pour un Algérien auteur d'un attentat avorté

  • Sid-Ahmed Ghlam a été jugé en appel pour le meurtre d'une jeune femme et un attentat avorté contre une église en région parisienne en avril 2015
  • Le terroriste avait demandé «pardon» à la famille de la jeune femme, mère d'une petite fille de 4 ans à l'époque des faits

PARIS : La réclusion à perpétuité a été confirmée jeudi à l'encontre d'un étudiant algérien, Sid-Ahmed Ghlam, jugé en appel pour le meurtre d'une jeune femme et un attentat avorté contre une église en région parisienne en avril 2015.


L'accusé, "en état de stress", selon la présidente de la cour d'assises spéciale de Paris, Emmanuelle Bessone, a refusé de se présenter à l'audience pour l'énoncé du jugement. La cour a été obligée d'envoyer un huissier lui notifier son jugement.


"Cela démontre la lâcheté de cet individu qui s'est révélé finalement incapable d'affronter la famille d'Aurélie Chatelain", a commenté Me Antoine Casubolo-Ferro, l'avocat de la jeune femme assassinée.


La cour s'est finalement montrée moins sévère que les réquisitions des avocats généraux du parquet national antiterroriste (PNAT) qui avaient réclamé la peine maximum prévue par la loi.


Si Ghlam écope, comme en première instance, de la perpétuité, il n'est plus soumis à une peine de sûreté de 22 ans. En revanche, son interdiction de territoire à l'issue de son emprisonnement a été confirmée.


A l'ouverture de l'audience, Sid-Ahmed Ghlam avait demandé "pardon" à la famille de la jeune femme, mère d'une petite fille de 4 ans à l'époque des faits.


"Que vaut ce pardon alors qu'il s'obstine à ne pas reconnaître l'assassinat d'Aurélie?", a confié à l'AFP le père de la jeune femme, Jean-Luc Chatelain.


Au cours de son procès en appel, Ghlam, a reconnu s'être rendu en Syrie en octobre 2014 et février 2015 pour y rencontrer des cadres de l'Etat islamique et prêter allégeance à l'organisation islamiste. Il a admis qu'il comptait bien commettre un attentat meurtrier contre une église de Villejuif.


Mais, il a nié être l'assassin d'Aurélie Châtelain, une mère de famille de 32 ans, tuée sur un parking de Villejuif le 19 avril 2015. Au cours des audiences, il a simplement admis porter "une part de responsabilité" dans la mort de la jeune femme, évoquant un mystérieux complice, dont les enquêteurs n'ont trouvé aucune trace.


Seuls le sang et l'ADN de Sid-Ahmed Ghlam ont été retrouvés sur la scène de crime, ont rappelé les enquêteurs au cours du procès.


Après l’assassinat, M. Ghlam s’était blessé à la cuisse en remettant son arme à la ceinture. Cette blessure l’a contraint à renoncer à son projet d’attentat contre une église.


Autre concession de l'étudiant algérien, il a admis pendant son procès en appel que son plan était bien de tuer des paroissiens dans cette église et pas seulement de leur "faire peur" comme il l'avait affirmé lors de son premier procès.


Les trois principaux co-accusés de Sid-Ahmed Ghlam ont vu leurs peines réduites par rapport au jugement de première instance.


Rabah Boukaouma, considéré par l’accusation comme le "logisticien en chef" de l’opération a été condamné à 25 ans de réclusion contre 30 ans en première instance. Comme Ghlam et les autres co-accusés sa peine n'est pas assortie d'une période de sûreté.


Ami et "bras droit" de M. Boukaouma, qu’il a accompagné lors de plusieurs déplacements en lien avec l'affaire, Farid Brahami a vu sa peine passer de 25 à 18 ans de prison.


Abdelkader Jalal, contacté par M. Boukaouma pour fournir des gilets pare-balles et un véhicule volé qui a servi de "cache" pour les armes, a été condamné à 13 ans de prison, contre 15 ans assortis d'une période de sûreté des deux-tiers en première instance.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Short Url
  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

Short Url
  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Short Url
  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.