L’Irak pointe du doigt l’Iran pour la chute drastique du débit d'un fleuve

Le barrage de Darbandikhan dans le nord-est de l'Irak, alimenté par le fleuve Sirwan arrivant de chez le voisin iranien. Le niveau d'eau du barrage se réduit comme peau de chagrin au fil des ans. (Photo, AFP)
Le barrage de Darbandikhan dans le nord-est de l'Irak, alimenté par le fleuve Sirwan arrivant de chez le voisin iranien. Le niveau d'eau du barrage se réduit comme peau de chagrin au fil des ans. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 27 octobre 2021

L’Irak pointe du doigt l’Iran pour la chute drastique du débit d'un fleuve

  • Parti d'Iran, le fleuve Sirwan alimente le barrage de Darbandikhan dans le nord-est de l'Irak, avant d’irriguer la province agricole de Diyala et se jeter dans le Tigre
  • Le niveau de l’eau diminue fortement à cause des précipitations en berne, mais aussi en raison de la construction de barrages et une déviation en amont
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Le barrage de Darbandikhan dans le nord-est de l'Irak, alimenté par le fleuve Sirwan arrivant de chez le voisin iranien. Le niveau d'eau du barrage se réduit comme peau de chagrin au fil des ans. (Photo, AFP)

 

DARBANDIKHAN/IRAK : Précipitations en berne, construction de barrages en amont en Iran: des responsables en Irak ont déploré mardi la chute drastique du débit du fleuve Sirwan arrivant de chez le voisin iranien, un phénomène nuisant à l'agriculture et à la production électrique dans le pays en crise.

Parti d'Iran, le fleuve Sirwan alimente le barrage de Darbandikhan dans le nord-est de l'Irak, avant de continuer vers la province agricole de Diyala et se jeter dans le Tigre. Mais son débit s'est considérablement réduit.

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Le lac de retenue du barrage de Darbandikhan: la baisse du niveau d'eau se voit sur les flancs des collines bordant le lac. (Photo, AFP)

 

"Il y a eu une baisse sans précédent", reconnaît le directeur du barrage de Darbandikhan, Rahmane Khani. "Le niveau de l'eau a baissé de 7,5 mètres en un an".

Interrogé par l'AFP sur les causes de cette baisse, il évoque "les faibles précipitations", mais aussi "la création de plusieurs barrages en Iran qui retiennent l'eau, et une déviation du fleuve".

Il assure que cette année, son barrage a reçu environ 900 millions de mètres cubes d'eau du fleuve. En temps normal, "la moyenne annuelle est de 4,7 milliards de mètres cubes", souligne-t-il.

La chute du débit a entraîné une baisse de 30% de la production électrique au barrage, indique-t-il.

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Un agriculteur irakien sur sa terre agricole dans la province de Diyala, jadis verdoyante, désormais inapte à la culture en raison de la sécheresse. (Photo, AFP)

 

Le dossier de l'eau représente un enjeu de taille pour l'Irak, pays riche en hydrocarbures mais confronté à une crise énergétique aiguë, aggravée par des sécheresses de plus en plus sévères et une baisse importante des précipitations.

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Des pièces utilisées pour labourer la terre, normalement tractées par des tracteurs, aujourd'hui abandonnées dans un sol aride inapte à la culture. (Photo, AFP)

 

Il s'agit par ailleurs d'un dossier ultra-stratégique pour l'Irak qui partage les eaux de plusieurs fleuves avec ses voisins, notamment ceux du Tigre et de l'Euphrate avec la Turquie et la Syrie.

L'Iran est lui aussi frappé par une pénurie d'eau et la capitale Téhéran subit sa pire sécheresse en un demi-siècle avec une chute des précipitations de 97% en un an.

Par ailleurs, les niveaux des lacs et des retenues d'eau en Iran ont baissé de moitié, indique un rapport de l'agence spatiale iranienne, cité par l'agence de presse Mehr.

"Au cours du premier semestre de cette année (du 21 mars au 22 septembre selon le calendrier iranien, ndlr), l'agence a étudié les changements du niveau d'eau des lacs de 40 grands barrages. Il ressort que la superficie de l'eau s'est réduite de 10 à 70%", affirme encore Mehr.

Face à cette situation, le ministre irakien des Ressources hydrauliques, Mehdi al-Hamdani, a appelé la semaine dernière son gouvernement à saisir la Cour internationale de Justice. Même si les autorités ne risquent guère d'intenter une telle procédure contre leur grand allié, l'Iran, qui  fournit à l'Irak un tiers de ses besoins en gaz et en électricité.

"Pas de commentaires", a sèchement répondu à l'AFP un porte-parole de la diplomatie à Bagdad.

En attendant, le dossier est "en suspens", a indiqué à l'AFP un haut conseiller du ministère des Ressources hydrauliques, Aoun Thiab.

Il estime que l'Iran "contrevient au droit international en déviant un cours d'eau", une convention des Nations unies de 1997, mais reconnaît qu'un recours en justice représenterait "une décision politique et non technique".


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".