GENEVE : Les discussions de Genève entre les représentants de Damas et de l'opposition sur la constitution se sont achevées sans résultat, a reconnu vendredi l'émissaire de l'ONU, Geir Pedersen faisant part de sa "grande déception".
Il s'agissait de la sixième session du groupe restreint du Comité constitutionnel, qui s'est ouverte lundi et s'est achevée vendredi. Depuis la création du Comité en 2019, les parties ne sont parvenues à aucune avancée majeure.
Ces discussions se déroulent avec 15 membres représentant le régime, 15 l'opposition et 15 la société civile.
"J'ai dit aux 45 que c'était une déception", a déclaré en conférence de presse M. Pedersen, en ajoutant: "La discussion d'aujourd'hui a été une grande déception".
Dimanche dernier, les deux co-présidents représentant le gouvernement syrien et l'opposition - respectivement Ahmad Kuzbari et Hadi al-Bahra - s'étaient pour la première fois retrouvés à Genève avec lui pour discuter de la manière de procéder pour la réforme constitutionnelle, laissant espérer que les discussions pouvaient enfin avancer.
Cette semaine, les parties ont présenté divers projets de texte constitutionnels, selon une répartition thématique pré-établie, a expliqué l'émissaire onusien.
La délégation du gouvernement a présenté lundi un projet de texte constitutionnel concernant la "souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale" de la Syrie, et jeudi sur "le terrorisme et l'extrémisme".
Mardi, c'est l'opposition qui a présenté un projet de texte sur "l'armée, les forces, la sécurité et le renseignement", et mercredi la société civile sur "l'État de droit".
Vendredi, les parties devaient se mettre d'accord sur les dénominateurs communs ou, du moins, sur les points de désaccord. Mais elles n'y sont pas parvenues, l'opposition présentant une proposition de texte, tandis que la délégation du gouvernement n'a rien présenté, selon M. Pedersen.
"Nous n'avons pas réussi à obtenir ce que nous avions espéré, à savoir une bonne discussion sur la manière de parvenir à une sorte de consensus", a reconnu M. Pedersen.
"Nous avons convenu que cela ne pouvait pas continuer comme ça", a-t-il ajouté, en soulignant qu'"une volonté politique était nécessaire (...) pour que nous puissions commencer à minimiser les désaccords et identifier les points communs".
L'ONU espère que ce processus ouvrira la voie à une fin du conflit qui a fait environ un demi-million de morts depuis 2011.
"Nous avons écouté toutes les propositions faites par certains des participants qui, malheureusement, étaient loin de la réalité et reflétaient même des intentions malignes", a affirmé M. Kuzbari.
Pour sa part, M. Al-Bahra a déploré que Damas "n'ait pas soumis de texte pour atteindre un consensus".